Le Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan et Président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), M. Kanat Saudabayev, a présenté, ce matin, devant le Conseil de sécurité, les priorités de sa présidence, en 2010, en mettant en particulier l'accent sur le développement du processus de Corfou sur l'avenir de la sécurité européenne, la stabilisation de la situation en Afghanistan et la convocation d'un sommet de l'organisation.
C'est la première fois dans son histoire que cette organisation qui, avec ses 56 membres « de Vancouver à Vladivostok », forme l'accord régional le plus important et le plus divers de ceux reconnus en vertu du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, est présidée par un pays d'Asie centrale et de l'espace post-soviétique.
Dans son exposé, M. Saudabayev a fixé les contours de l'initiative défendue par son pays d'un sommet cette année, le premier depuis 1999. Pour le chef de la diplomatie du Kazakhstan, cette réunion, dont la tenue coïncidera avec le trente-cinquième anniversaire de l'Acte final d'Helsinki, le soixante-cinquième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et le vingtième anniversaire de la Charte de Paris pour une nouvelle Europe, fournirait une « bonne opportunité » pour dresser une « analyse sérieuse du rôle actuel de l'OSCE dans les arrangements en matière de sécurité » et pour définir de nouvelles priorités.
M. Saudabayev, qui s'est dit déterminé à promouvoir un équilibre entre les trois « corbeilles » - politique et militaire, économique et environnementale, et humaine – de l'OSCE, a fait part des grands espoirs qu'il nourrissait dans la poursuite du processus de Corfou, inauguré en juin 2009 sous la présidence grecque en vue de faire avancer le dialogue sur la sécurité européenne. Le Ministre a, de même, exprimé son intention de renforcer le rôle de l'OSCE dans l'architecture de sécurité européenne et de discuter de l'initiative de la Fédération de Russie concernant un Traité sur la sécurité européenne.
S'agissant de la dimension humaine des activités de l'OSCE, il a indiqué que la tolérance et le dialogue interculturel, « priorités importantes » de la présidence kazakhe de l'OSCE, constitueraient le thème d'une conférence de haut niveau à Astana, les 29 et 30 juin 2010.
Le Président en exercice de l'OSCE a par ailleurs mis l'accent sur la question prioritaire que constitue, selon lui, la stabilisation de la situation en Afghanistan, notant que les efforts de l'organisation porteraient sur l'amélioration de la protection des frontières du pays avec celles des pays voisins d'Asie centrale. « Une interaction étroite entre l'OSCE et les Nations Unies, qui demeurent le coordonnateur principal des opérations en Afghanistan, est de notre intérêt commun », a-t-il déclaré à ce sujet.
Plus généralement, une meilleure utilisation des capacités d'organisations comme l'OSCE « aiderait les Nations Unies et le Conseil de sécurité à prévenir de manière plus efficace les menaces potentielles à la sécurité et à y répondre », a estimé M. Saudabayev.
Lors du débat qui a suivi son exposé, plusieurs membres du Conseil de sécurité ont plaidé pour un renforcement de la coopération entre l'OSCE et les Nations Unies d'une part, et les autres organisations régionales et sous-régionales d'autre part, en particulier, comme l'a relevé la Bosnie-Herzégovine « en matière de prévention, de gestion et de résolution des conflits régionaux ».
Certains, comme la Turquie, se sont félicités du fait que « l'Europe-Asie centrale est désormais une région unifiée autour de principes communs ». « Les frontières de l'Est et de l'Ouest sont en train de disparaître, l'OSCE devenant dans ce contexte une plate-forme incontournable », a-t-il déclaré. La sécurité en Europe est « intégralement liée à celle de l'Asie et de la région du Pacifique », a estimé pour sa part le représentant du Japon, jugeant essentiel pour l'OSCE de s'attaquer aux menaces mondiales grâce à une coopération étroite entre l'Europe et l'Asie.
Néanmoins, pour la Fédération de Russie, le respect du statut égal et indivisible de tous les membres de l'OSCE concernés dans le cadre du règlement des conflits régionaux n'est « toujours pas réalisé ». « Personne ne doit pouvoir assurer sa sécurité sur le dos des autres », a-t-il fait observer.
De leur côté, les représentants des États-Unis et du Royaume-Uni ont souhaité que l'OSCE continue à assurer une « plus grande présence en Géorgie », tout en soutenant l'intégrité territoriale de ce pays « à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues ».
Par ailleurs, à l'instar de plusieurs de ses homologues, le représentant de la France a appuyé la tenue d'un sommet de l'OSCE en 2010 pour, notamment, « réaffirmer la validité des engagements pris dans le cadre de l'Acte final d'Helsinki ainsi que la volonté commune de prévenir les conflits régionaux par le biais du dialogue ».
EXPOSÉ DU PRÉSIDENT EN EXERCICE DE L'ORGANISATION POUR LA SÉCURITÉ ET LA COOPÉRATION EN EUROPE
M. KANAT SAUDABAYEV, Président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, a indiqué que pour la première fois dans l'histoire de l'organisation, celle-ci était présidée en 2010 par un pays d'Asie centrale et un État de l'espace post-soviétique. L'OSCE a démontré ainsi sa volonté de s'engager en faveur d'un renouveau et d'un rapprochement avec les pays situés à l'Est et à l'Ouest de Vienne et de s'adapter aux réalités d'aujourd'hui. Le Président en exercice a souligné le ferme engagement de son pays en faveur des principes fondamentaux et des valeurs de l'OSCE. Sa principale tâche, a-t-il dit, est de respecter pleinement les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies et de l'Acte final d'Helsinki. De même, il s'efforcera d'œuvrer au renforcement de l'OSCE, par toutes les voies possibles, et d'améliorer son efficacité et sa capacité à répondre de façon appropriée aux défis émergeants et aux menaces. M. Saudabayev s'est dit déterminé à promouvoir un équilibre entre les trois « corbeilles » - politique et militaire, économique et environnementale, et humaine – de l'OSCE qui contribuera non seulement au traitement des symptômes mais aussi des causes des problèmes de sécurité. La mise en place de ces priorités dépendra, a-t-il estimé, de la capacité de l'organisation à surmonter la crise de confiance créée par les lignes de fracture et les vestiges de la guerre froide qui perdurent dans l'espace OSCE. À cet égard, il a dit les grands espoirs qu'il nourrissait dans la poursuite du processus de Corfou.
Le Ministre a exprimé son intention de renforcer le rôle de l'OSCE dans l'architecture de sécurité européenne et de discuter de l'initiative de la Fédération de Russie concernant un Traité sur la sécurité européenne. L'OSCE, a-t-il ajouté, devrait devenir une plate-forme importante pour la sécurité commune dans sa zone de responsabilité. Le Kazakhstan, dont le rôle directeur dans le processus de non-prolifération est reconnu à travers le monde, cherchera à accroître la contribution de l'OSCE dans la réalisation des objectifs de la résolution 1540 du Conseil de sécurité, a-t-il déclaré, se félicitant des résultats du sommet du Conseil de sécurité sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires, le 24 septembre dernier, qui a abouti à l'adoption de la résolution 1887. Le Président en exercice a également salué les pourparlers entre la Fédération de Russie et les États-Unis sur un nouveau Traité de réduction des armes stratégiques et souhaité le succès du prochain sommet sur la sécurité nucléaire mondiale et de la Conférence d'examen du Traité de non-prolifération (TNP). Il a notamment réaffirmé l'engagement de l'OSCE en vue de préserver le régime européen de contrôle des armes conventionnelles, espérant des progrès en 2010 dans l'entrée en vigueur de l'Accord sur l'adaptation du Traité des forces conventionnelles en Europe.
En outre, il s'est dit convaincu que la prochaine conférence sur la prévention du terrorisme, qui doit se tenir à Astana, en octobre 2010, contribuera de manière tangible aux efforts visant à s'attaquer aux menaces et aux défis transnationaux, y compris le terrorisme, le fondamentalisme religieux, le trafic de drogues illicites et la criminalité organisée. M. Saudabayev a indiqué qu'il se rendrait le 15 février dans le Sud-Caucase, rappelant que l'OSCE, les Nations Unies et l'Union européenne coprésidaient les pourparlers de Genève. Une coopération étroite entre les trois organisations est très importante pour les efforts visant à promouvoir la stabilité dans les zones de conflits du Sud-Caucase et à créer les conditions favorables à leur règlement pacifique. Au Kosovo, la mission de l'OSCE continuera, en 2010, à s'acquitter de son mandat en tant que partie intégrante de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), basé sur la résolution 1244 du Conseil de sécurité, a-t-il dit. Le Président en exercice de l'OSCE a estimé qu'une utilisation plus efficace des capacités d'organisations telles que l'OSCE aiderait les Nations Unies et le Conseil de sécurité à prévenir de manière plus efficace les menaces potentielles à la sécurité et à y répondre.
M. Saudabayev a par ailleurs mis l'accent sur la question prioritaire que constitue à ses yeux la stabilisation de la situation en Afghanistan. Il a ainsi souligné son intention de se concentrer sur les efforts de l'OSCE en vue d'exercer une meilleure protection des frontières de l'Afghanistan avec celles des pays voisins d'Asie centrale. Il s'est également dit convaincu que la transition vers une vie pacifique et constructive en Afghanistan ne peut être assurée par de seuls moyens militaires. Le moment est venu, a-t-il déclaré, d'étendre de manière importante la dimension humaine des efforts communs, ainsi que l'ont confirmé les résultats de la Conférence de Londres sur l'Afghanistan. Là encore, une interaction étroite entre l'OSCE et les Nations Unies est d'un intérêt commun, a-t-il dit, en précisant que l'ONU demeure le coordonnateur principal des opérations en Afghanistan.
Le Président en exercice de l'OSCE a souligné la grande importance que son pays accorde à la dimension humaine des activités de l'OSCE. Le respect de la protection des droits fondamentaux et des libertés, du développement de la démocratie, le combat contre l'intolérance et la discrimination de toute sorte demeurent une composante intégrale de la sécurité, a-t-il expliqué. La tolérance et le dialogue interculturel, priorités importantes de la présidence en exercice du Kazakhstan, constitueront le thème d'une conférence de haut niveau à Astana, les 29 et 30 juin 2010, à la lumière de l'Année internationale du rapprochement des cultures.
Enfin, le Ministre a évoqué la convocation d'un sommet de l'OSCE au cours de cette année. Le trente-cinquième anniversaire de l'Acte final d'Helsinki, le soixante-cinquième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et le vingtième anniversaire de la Charte de Paris pour une nouvelle Europe et le Document de la Réunion de Copenhague, qui seront tous célébrés en 2010, fournissent une bonne opportunité pour procéder à une analyse sérieuse du rôle actuel de l'OSCE dans les arrangements en matière de sécurité dans la zone de « Vancouver à Vladivostok » et de définir les nouvelles priorités des activités de l'OSCE. Le programme du sommet pourrait comprendre des questions telles que l'évolution du processus de Corfou, une architecture commune de sécurité transatlantique et eurasienne, la réadaptation de l'Afghanistan et l'assistance à ce pays, ainsi que des questions liées à la tolérance, a précisé le Président en exercice de l'OSCE.
Déclarations
M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que les priorités de la présidence kazakhe de l'OSCE offraient une bonne base pour l'avenir et en vue de faire passer cette organisation à un niveau supérieur. « Nous appuyons la proposition d'organiser un sommet de l'OSCE à la fin de 2010, a-t-il dit, en souhaitant qu'à cette occasion, soient mises en avant les questions de sécurité collective et de promotion de la tolérance au niveau régional ». « Nous devons mettre l'accent sur le renforcement des mesures de confiance et de sécurité, et aller plus loin dans la lutte contre le terrorisme et le trafic des stupéfiants », ajouté M. Churkin. Le représentant de la Fédération de Russie a aussi appelé au renforcement de la lutte contre la xénophobie et de la défense des droits des minorités. L'action de l'OSCE doit être fondée sur le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, a-t-il rappelé, estimant en outre que, dans le cadre du règlement des conflits régionaux en Europe-Asie, le respect du statut égal et indivisible de tous les membres de l'OSCE concernés n'était toujours pas réalisé. Personne ne doit pouvoir assurer sa sécurité sur le dos des autres, a-t-il rappelé avant de conclure.
M. ERTUGRUL APAKAN (Turquie) a estimé que l'élection du Kazakhstan à la tête de l'OSCE était le résultat des progrès réalisés par ce pays dans la création d'un État moderne « soucieux du maintien de la paix et de la sécurité internationales ». L'Europe-Asie est désormais une région unifiée autour de principes communs, a-t-il ajouté, et les frontières de l'Est et de l'Ouest sont en train de disparaître, l'OSCE devenant dans ce contexte une plate-forme incontournable. L'organisation a un rôle clef à jouer en matière de sécurité et de promotion de l'état de droit dans les régions eurasienne et euro-atlantique. Une coopération étroite avec les Nations Unies est essentielle dans cette perspective, a renchéri M. Apakan, qui s'est lui aussi dit favorable à l'organisation d'un sommet de l'OSCE à la fin de 2010. « Nous sommes prêts à aider à l'organisation de cet évènement qui, a-t-il dit, marquera symboliquement l'anniversaire de la fin de l'Acte final d'Helsinki. « Lors du sommet, nous devrons nous engager plus avant et plus collectivement dans la lutte contre le terrorisme et le trafic transfrontalier des êtres humains et des armes, dans la mise en œuvre déterminante de la résolution 1540 du Conseil de sécurité et le renforcement de la protection des frontières afghanes », a-t-il souligné.
Mme ROSEMARY DI CARLO (États-Unis) a mis l'accent sur certains exemples de la coopération entre l'OSCE et les Nations Unies, comme dans les Balkans, et en particulier au Kosovo. L'OSCE y a, a-t-elle estimé, ajusté son propre rôle dans le contexte des efforts internationaux. La représentante a également salué la coopération importante entre l'OSCE avec les Nations Unies et l'Union européenne concernant la Géorgie. Les États-Unis, a-t-elle dit, engagent toutes les parties à participer activement au processus de Genève. Ils souhaitent que l'OSCE continue à assurer une plus grande présence en Géorgie, de même qu'ils soutiennent l'intégrité territoriale de la Géorgie à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues, a-t-elle ajouté. S'agissant des récentes élections provinciales et présidentielle en Afghanistan, Mme Di Carlo a mis l'accent sur le rôle de l'OSCE, encourageant le Gouvernement afghan et l'OSCE à accroître à l'avenir leur coopération dans ce domaine. De même, a-t-elle dit, une coopération renforcée en matière de parité et des droits de l'homme en Afghanistan est nécessaire. La représentante des États-Unis a également appuyé les efforts entrepris par l'OSCE pour tenter de régler les divergences sur le dossier du Haut-Karabakh.
M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a déclaré qu'au cours de ces dernières années, l'OSCE avait joué un rôle actif dans l'appui à la mise en œuvre des principes de l'ONU en matière de lutte contre le terrorisme, de lutte contre le trafic d'êtres humains, de stupéfiants et d'armes. Ce faisant, elle s'est toujours attachée à faire avancer la cause des droits de l'homme et à privilégier le dialogue politique, a-t-il ajouté. M. Mayr-Harting s'est ensuite réjoui que des représentants de l'ONU aient été invités à participer aux débats du Conseil permanent de l'OSCE, à Vienne, cette année. Pour le représentant de l'Autriche, les institutions et les missions de terrain de l'OSCE contribuent de manière considérable à combler les lacunes qui existent dans le domaine de la sécurité dans les régions euro-atlantique et eurasienne. Avant de conclure, le représentant autrichien a salué l'intention de la présidence kazakhe de l'OSCE d'œuvrer à la facilitation de la mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité et à renforcer la protection des frontières afghanes. Ces deux questions sont cruciales pour la sécurité régionale et requièrent le plein engagement de tous, a-t-il dit.
M. LIU ZHENMIN (Chine) a estimé que le Conseil de sécurité devrait renforcer sa coopération avec les organisations régionales pour que la communauté internationale puisse agir de concert face aux crises susceptibles de la déstabiliser. Il a ajouté qu'à cette fin, l'OSCE devrait être en mesure d'utiliser pleinement ses avantages et ses ressources afin de jouer un rôle accru dans l'amélioration de la mise en œuvre des mesures communes relatives au maintien de la paix et de la sécurité internationales.
M. PHILIP JOHN PARHAM (Royaume-Uni) s'est félicité du processus de Corfou qui est au cœur des intérêts du Kazakhstan et de l'avenir de l'Europe au sein de l'OSCE. Le processus de Corfou, a-t-il dit, doit couvrir les trois dimensions de l'OSCE. En outre, les conflits prolongés restent prioritaires, a-t-il souligné. Il a ainsi dit attendre avec intérêt les progrès réalisés dans ce domaine en 2010. S'agissant de la Géorgie, le représentant a assuré que le Royaume-Uni était attaché au principe d'une présence internationale marquée face au conflit. Il a ainsi engagé le Kazakhstan à explorer toutes les options permettant une nouvelle présence de l'OSCE en Géorgie. Il a par ailleurs salué l'intention du Kazakhstan de renforcer l'engagement de l'OSCE auprès de l'Afghanistan. Le représentant du Royaume-Uni a pris note de la volonté de la présidence kazakhe de l'OSCE de convoquer un sommet en 2010, et s'est félicité de la confirmation par M. Kanat Saudabayev de l'importance accordée à la dimension humaine dans le programme d'action de l'OSCE.
M. IVAN BARBALIC (Bosnie-Herzégovine) a souligné les avantages de la coopération entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales et sous-régionales, en particulier en matière de prévention, de gestion et de résolution des conflits régionaux. Dans ce cadre, l'OSCE peut jouer un rôle décisif pour accélérer la démocratisation des pays sortant d'un conflit régional, sa collaboration avec l'ONU devant de surcroît aboutir au renforcement de la lutte antiterroriste et viser la non-prolifération des armes de destruction massive, a ajouté le représentant. Le Processus de Corfou en 2010, a-t-il estimé, devrait servir à relancer le dialogue régional et les mesures de confiance au niveau continental. Il a conclu en saluant l'importance des programmes en matière d'éducation menés par l'OSCE dans son pays.
Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a déclaré qu'à travers cette réunion, le Conseil de sécurité a réitéré l'importance de la coopération entre les Nations Unies et les organisations sous-régionales. La collaboration entre l'ONU et l'OSCE est un exemple concret de partenariat ayant contribué au renforcement de la paix et de la sécurité internationales, a-t-elle ajouté, en faisant référence aux Discussions de Genève sur la Géorgie. Mme Ribeiro Viotti a également salué les travaux menés par l'OSCE pour promouvoir le dialogue politique et le renforcement des capacités nationales des pays d'Europe de l'Est, du Caucase et d'Asie centrale.
Mme U. JOY OGWU (Nigéria) a salué les efforts constants entrepris pour transformer l'OSCE en une plate-forme destinée à renforcer la sécurité collective dans les régions euro-atlantique et eurasienne. « Nous notons tout particulièrement ses importantes contributions en matière de non-prolifération des armes de destruction massive et de lutte antiterroriste et autres formes de criminalité transnationale organisée », a-t-elle dit. La représentante a aussi salué le rôle actif de l'OSCE dans le règlement des conflits régionaux par le biais du dialogue politique et l'engagement de l'organisation à améliorer la sécurité des puits de pétrole en vue de préserver l'environnement. Pour faire face efficacement aux défis auxquels est confrontée l'OSCE, il faudrait que cette organisation continue de mettre en œuvre des mesures de confiance pour normaliser les relations entre tous ses membres et, ce faisant, atténuer les tensions entre États autour des questions vitales que sont l'énergie et l'eau, a estimé la représentante du Nigéria.
M. EMMANUEL ISSOZE-NGONDET (Gabon) a notamment salué le rôle joué par l'OSCE dans la prévention des conflits, se félicitant de son action dans la stabilité de la situation en Afghanistan. La promotion du dialogue et de l'harmonie interethnique et la lutte contre l'intolérance sont des gages de réussite en Afghanistan et ailleurs, a-t-il estimé. Le représentant a souhaité une coopération étroite et un partage des expériences avec les autres organisations régionales, en particulier avec l'Union africaine.
M. CLAUDE HELLER (Mexique) a estimé que la Charte de l'ONU constituait un cadre juridique idoine pour encourager le partenariat du plus grand nombre possible d'organisations régionales en matière de paix, de sécurité et de développement avec les Nations Unies. Dans un tel cadre, le rôle de l'OSCE peut être décisif, à travers notamment les 19 missions de terrain qu'elle mène actuellement dans la région, a-t-il dit. M. Heller a ajouté que l'intervention des organisations régionales au début des conflits grâce à des mécanismes d'alerte précoce pouvait s'avérer déterminante pour éviter une action ultérieure de plus grande envergure de la communauté internationale. Le Conseil de sécurité doit s'appuyer sur les connaissances de l'organisation des causes profondes des conflits, « une plus-value qui est essentielle pour prévenir d'autres conflits, améliorer la gestion des crises et les phases de relèvement », a-t-il préconisé. Il a aussi souligné la nécessité que l'OSCE continue d'encourager ses membres à ratifier les instruments et résolutions des Nations Unies en matière de désarmement, de non-prolifération et de lutte contre le terrorisme. L'organisation doit faire de même sur les questions portant sur le devoir de protéger les femmes et les enfants, a-t-il ajouté, en appuyant la tenue d'un sommet de l'OSCE en 2010.
M. YUKIO TAKASU (Japon) a affirmé que la sécurité en Europe était intégralement liée à celle de l'Asie et de la région du Pacifique. Il est essentiel pour l'OSCE de s'attaquer aux menaces mondiales grâce à une coopération étroite entre l'Europe et l'Asie, a-t-il dit. Le représentant a souligné qu'un exemple significatif de cette coopération est l'engagement accru de l'OSCE dans la stabilisation de l'Afghanistan. Le représentant a ainsi indiqué que son pays avait contribué l'an dernier à hauteur de 2,72 millions d'euros aux cinq projets de l'OSCE en Afghanistan en vue d'améliorer la sécurité aux frontières. Le représentant a également rappelé que le Japon avait organisé plusieurs initiatives en vue de promouvoir la sécurité humaine dans les activités de l'OSCE.
M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a estimé que désormais, la sécurité internationale était une responsabilité partagée, en particulier entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales pertinentes. Le potentiel de l'OSCE peut compléter les activités du Conseil dans ce domaine, a-t-il dit, en saluant les efforts entrepris par l'organisation depuis deux décennies en matière de sécurité régionale et de règlement pacifique des conflits. L'OSCE doit continuer de privilégier la voie du dialogue comme le prévoit le processus de Corfou, a ajouté le représentant. Les nouvelles menaces et les défis naissants qui pèsent sur la stabilité des membres de l'OSCE doivent être examinés, a-t-il insisté. « Ils sont interdépendants, a-t-il jugé, citant notamment le terrorisme, les trafics d'êtres humains et d'armes ou encore les menaces cybernétiques. » La zone de responsabilité de l'OSCE est toujours touchée par ces périls, a-t-il noté. Il a en outre appelé au renforcement de la protection des frontières afghanes par le biais d'une formation accrue de personnels afghans et une coordination efficace entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales de sécurité.
M. NAWAF SALAM (Liban) a salué le rôle joué par l'OSCE dans le domaine de la diplomatie préventive pour éviter que des conflits éclatent ou s'étendent. Il s'est félicité du rôle joué par cette organisation en vue d'appuyer les efforts de stabilisation, comme en Afghanistan et dans d'autres régions. Le représentant s'est en outre déclaré en faveur d'un renforcement de la coopération entre l'OSCE et les organisations régionales et sous-régionales d'une part, et avec les Nations Unies et leur Conseil de sécurité d'autre part.
M. GÉRARD ARAUD (France) a indiqué que la France partageait pleinement la conception de la relation entre le Conseil de sécurité et l'OSCE, défendue aujourd'hui par son Président. Il a précisé que la France soutenait la poursuite du dialogue en cours sur l'avenir de la sécurité européenne, mené dans le cadre du processus de Corfou. Le Président Sarkozy a expliqué récemment la position de la France dans ce domaine, en soulignant que l'amélioration de la sécurité de l'Europe doit être entreprise collectivement en impliquant « tous les pays, de Vancouver à Vladivostok ». Chaque État doit pouvoir choisir la manière d'assurer sa sécurité, a ajouté M. Araud, qui a indiqué que la France appuyait la tenue d'un sommet de l'OSCE en 2010 pour, notamment, réaffirmer la validité des engagements pris dans le cadre de l'Acte final d'Helsinki ainsi que volonté commune de prévenir les conflits régionaux par le biais du dialogue. Le représentant a aussi salué le rôle de l'OSCE dans la lutte contre les nouvelles menaces à la paix et à la stabilité européennes, comme le trafic transfrontalier d'êtres humains, de stupéfiants et d'armes. La nouvelle architecture de sécurité européenne doit impliquer la participation d'autres organisations, au premier rang desquelles l'OTAN et l'Union européenne, a encore demandé M. Araud. Il a en outre salué les activités de formation des garde-frontières afghans par l'OSCE ainsi que l'engagement de cette organisation de considérer plus avant la dimension humaine des conflits dans sa zone de responsabilité.
Reprenant la parole, le Président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a remercié les orateurs et s'est félicité de l'analyse approfondie de la situation dans les régions où intervient l'OSCE. Il s'est également réjoui de l'appui des délégations à la stratégie définie par la présidence de son pays.