BASE MILITAIRE D'ILI, Kazakhstan (Reuters) - Une cinquantaine de militaires britanniques et américains sont arrivés lundi au Kazakhstan pour un exercice de deux semaines aux côtés d'un millier de soldats kazakhs. Cette initiative témoigne des efforts menés par l'Otan pour gagner du terrain en ex-URSS, où la Russie tente de préserver son influence sur les anciennes Républiques soviétiques.
L'exercice "Aigle des steppes", qui se tient pour la huitième fois, a pour but de former les militaires kazakhs à de futures missions conjointes avec les forces de l'Otan. "Quand nous partirons d'ici, nous serons de meilleurs camarades avec une vision renforcée de l'avenir", a déclaré le général William Webster, commandant des forces terrestres américaines en Asie centrale et au Moyen-Orient lors de la cérémonie d'ouverture.
Le Kazakhstan exerce cette année la présidence tournante de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), où la Russie côtoie des pays fondateurs de l'Otan. "En tant que président de l'OSCE, le Kazakhstan a milité en faveur du renforcement de la sécurité européenne, qui dépasse largement les frontières de l'Europe elle-même", a déclaré Saken Jassouzakov, ministre adjoint de la Défense et chef d'état-major de l'armée kazakhe.
Les drapeaux britannique et américain ont été hissés avec le drapeau kazakh sur la base militaire d'Ili, à une cinquantaine de kilomètres au nord d'Almaty, la plus grande ville du pays. Les Américains sont majoritaires au sein du détachement occidental, avec 45 hommes contre cinq pour Londres, qui seront chargés d'évaluer l'exercice. Washington s'efforce de concurrencer Moscou dans cette région frontalière de l'Iran et de l'Afghanistan, où les Etats-Unis disposent d'une importante base aérienne, au Kirghizistan. Cette base, ainsi que d'autres sites dans divers pays d'Asie centrale, joue un rôle de premier plan dans la logistique des opérations en Afghanistan.
Quelques militaires kazakhs ont été déployés en Irak, pour des missions n'impliquant pas de combats. De source militaire britannique et américaine, on estime que leur envoi en Afghanistan est peu probable en raison des liens historiques entre les deux pays. Mais de possibles missions au Kosovo, au Darfour ou au Sahara occidental ne sont pas écartées.
Par Robin Paxton, traduit Gregory Schwartz pour le service français, publié sur www.challenges.fr le 16 octobre 2010