Avouez qu'un Kazakh doit avoir un fichu sens de l'humour et un sens hautement développé de l'autodérision pour encaisser le portrait pour le moins débilitant que dresse le personnage Borat du Kazakhstan. Ce n'est donc pas très surprenant que quatre ans après la sortie de la comédie, un réalisateur kazakh réponde par la bouche de sa caméra.
Avec Mon frère Borat, rapporte le New York Times, Erkin Rakishev s'est donné pour mission de défendre l'honneur de tous les Kazakhs en prenant sa revanche sur l'odieux film de Sacha Baron Cohen.
Sa méthode, par contre… pas sûr. Il dit vouloir « montrer le Kazakhstan moderne », avec ses centres d'achat, ses cafés et ses boutiques de luxe, mais le scénario présente le frère de Borat, Bilo (Borat nomme en effet son frère dans le film original), un évadé d'un institut psychiatrique qui fait la rencontre de John, un Américain venu découvrir le « vrai » Kazakhstan après avoir vu le film Borat. Les deux vivront toutes sortes d'aventures rocambolesques. John, par exemple, tombera enceint. Bilo aussi. Et il se mariera avec un âne.
Comme un étrange sentiment de déjà vu…
Rakishev se défend pourtant de tourner Borat II. « C'est une comédie noire, dit-il. Si nous faisons une comédie pour le peuple kazakh, en Occident, ils risquent de ne pas comprendre. Au Kazakhstan, ils comprennent l'âne. » Ah bon.
Le film a intérêt à avoir un second degré d'humour bien ficelé, parce que présenté comme tel, l'Occident risque en effet de ne pas comprendre la passe de l'âne et d'aller se louer une deuxième fois Borat pour mieux comprendre le Kazakhstan.
Peut-être que cette autre réplique à Borat, aussi d'origine kazakh, quoique plus modeste, a plus de chances d'atteindre son objectif.
Par Jean Frédéric Légaré-Tremblay le 6 octobre 2010 sur www2.lactualite.com