WASHINGTON - La Russie et les pays de l'ex-bloc soviétique, qui ont connu des rythmes de croissance très porteurs avant la crise, vont devoir affronter en 2009 la plus importante récession de toutes les régions émergentes, estime le Fonds monétaire international (FMI).
"Parmi toutes les régions de l'économie mondiale, les pays de la CEI (Communauté des Etats indépendants, ex-URSS moins les trois pays Baltes et la Géorgie, ndlr) devraient éprouver les plus importants retournements de tendance à court terme", écrit le FMI dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, publié mercredi.
L'économie de la zone devrait ainsi se contracter de 5,1% en 2009, la baisse la plus importante "de toutes les régions émergentes", avant de rebondir de 1,2% en 2010. Elle avait connu des taux de croissance de +8,6% en 2007 et 5,5% en 2008.
La zone a été durement affectée par "trois chocs majeurs: les turbulences financières qui ont nettement restreint l'accès aux financements extérieurs, l'effondrement de la demande des économies avancées, et en lien avec ceci la chute des cours des matières premières, notamment dans l'énergie", explique le Fonds.
"Bien que de nombreuses économies de la CEI soient mieux armées pour surmonter une crise qu'elles ne l'étaient après le défaut sur la dette de la Russie en 1998, la retombée sera sévère", prédit le FMI.
L'Ukraine sera la plus affectée par cette récession, avec -8% prévus pour 2009. Pour la Russie, le Fonds anticipe un recul de 6% en 2009, avant une légère reprise de +0,5% en 2010. Les autorités russes tablent de leur côté officiellement sur une baisse du PIB de 2,2% cette année.
La crise a révélé la forte dépendance de ces pays vis-à-vis des financements extérieurs et des devises étrangères, souligne le FMI. Plusieurs Etats, comme la Russie ou le Kazakhstan, ont dû procéder à d'importantes dévaluations, avec leur lot de conséquences.
"Le problème auquel ces économies font face est que la dépréciation rapide de la monnaie accroît le fardeau de la dette pour les entreprises non financières qui ont emprunté dans des devises étrangères", relève ainsi le Fonds.
"Dans ces circonstances, le soutien de l'Etat au système bancaire est fondamental", selon le FMI, qui estime "crucial" d'examiner minutieusement les comptes des établissements financiers, pour déterminer quelles banques il est préférable de recapitaliser.
"Compte tenu d'un soutien public important pour les banques et de conditions difficiles sur les marchés de capitaux, la marge pour une politique de relance est limitée dans la plupart des pays de la CEI", conclut le Fonds.
(©AFP / 22 avril 2009 15h10)
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