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jeudi 9 avril 2009

Saluez toujours un Kazakh, car vous êtes son débiteur !

A qui appartient la dette des Belges ? Il y a encore un an, une telle interrogation n'aurait sans doute pas intéressé beaucoup de monde. Aujourd'hui, avec l'explosion de cette dette en raison du sauvetage des banques et des plans de relance, c'est une question qui intéresse davantage de personnes. Quitte à rembourser, autant savoir qui nous a prêté l'argent.

Pour la Belgique, l'institution qui peut répondre à cette question est la Banque nationale. Ses derniers chiffres sont limpides : les investisseurs étrangers détiennent 56 % des obligations d'Etat qui, elles-mêmes, représentent 72 % de la dette globale. C'est en soi un record.

La vraie question est : pourquoi notre dette a-t-elle autant de succès auprès des investisseurs étrangers ? La réponse, c'est que notre Etat a toujours honoré ses dettes par le passé, mais aussi parce qu'en termes de solvabilité, notre beau petit pays est coté à la 14e place mondiale. En outre, nous offrons 1 % de plus que l'Etat allemand ! C'est plutôt intéressant pour l'investisseur étranger.

Sans oublier que notre dette est liquide. Dans le jargon financier, cela signifie qu'à tout moment, on peut vendre ou acheter cette dette en Bourse. Affirmer qu'elle est liquide veut tout simplement dire qu'un investisseur étranger qui voudrait vendre ses bons de l'Etat belge aura toujours une contrepartie. Un élément rassurant de plus.

Ce sont donc les étrangers qui possèdent pour l'essentiel notre dette. J'insiste sur cet aspect car, même si les bons d'Etat ont eu du succès auprès des épargnants belges, il faut réaffirmer que ces bons d'Etat représentent moins de 2 % du total de la dette publique belge. Or, comme notre dette publique s'élève à 326 milliards d'euros, on peut donc en conclure que cela ne représente rien...

Les principaux investisseurs étrangers sont à 70 % européens. C'est normal : comme la plupart d'entre eux ont la même monnaie que nous, ils ne subissent pas de risque de change. Quant aux 30 % restants, ils proviennent des Etats-Unis, d'Afrique du Nord, de Russie et même... du Kazakhstan !

La prochaine fois que vous rencontrerez un Kazakh, n'oubliez donc pas de le saluer : il ne le sait peut-être pas lui-même, mais il est votre créancier.

Publié sur trends.be le 09/04/2009

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