De plus en plus de fonds souverains s'entendent pour des opérations d'investissement conjointes dans le but de réduire les risques et de maximiser les rendements, ce qui pourrait contribuer à stabiliser les marchés financiers.
Dernièrement, des fonds d'investissement appartenant à des Etats comme la Chine, Singapour, la Malaisie, la Corée, Abu Dhabi, ou encore le Koweit, ont signé des partenariats d'investissement, dans le but d'optimiser l'investissement et de diluer les risques notamment. En investissent sur le long terme, ces nouvelles entités, de taille encore plus importante, plus diversifiées et plus transparente, aurait un effet stabilisateur sur les marchés.
"En ces temps de crise, une telle coopération leur permet d'acquérir une nouvelle légitimité auprès des marchés où ils n'avaient pas opéré auparavant. Les fonds souverains ont la capacité de stabiliser les entreprises dans lesquelles ils investissent car ces fonds ne vivent pas de simples profits trimestriels", explique Alexander Mirtchev, un administrateur indépendant du fonds souverain kazakh Samrouk-Kazyna.
Les fonds souverains investissent à hauteur de 3.000 milliards de dollars (2.120 milliards d'euros) les revenus de la manne pétrolière ou d'autres activités d'exportation.
"AVEC UN PARTENAIRE, ON EST PLUS FORT"
Depuis le début de la crise, les fonds souverains tendent à remplacer les fonds spéculatifs et les fonds de capital investissement comme force motrice des OPA. Régulièrement soupçonnés par les autorités financières et politiques de servir des objectifs politiquement orientés plutôt que de simples intérêts commerciaux, ces partenariats pourraient au contraire désormais être gage d'une plus grande transparence.
"Plusieurs parties à la transaction au moins doivent ouvrir davantage aux autres leur comptabilité, négocier des accords satisfaisants pour tout le monde et globalement accroître le degré de transparence quant à l'attribution de la richesse souveraine" explique Mirtchev.
La plupart de ces partenariats sont nés de la volonté de tirer partie d'un savoir faire local, qui permet de générer un plus grand retour sur investissement, comme l'a prouvé une étude réalisée aux Etats-Unis.
Le fonds d'Abu Dhabi Mubadala a ainsi signé un contrat de partenariat avec un fonds souverain malais pour investir un milliard de dollars dans les secteurs de l'énergie, de l'immobilier et du tourisme en Malaisie. Le Fonds Stratégique d'Investissement (FSI) français cherche à investir conjointement avec ce même fonds dans le secteur des biotechnologies français, à hauteur d'un peu plus de 10 millions d'euros chacun. Un partenariat entre un fonds indien et un fonds d'Oman, avec une mise initiale de 100 millions de dollars pourrait atteindre à terme 1,5 milliards de dollars. En juin, des fonds chinois, singapouriens et koweitiens ont fait alliance pour soutenir l'acquisition du fonds d'investissement Barclays Global Investors par Blackrock.
Les analystes prévoient que de tels partenariats se multiplieront. "Lorsque l'on cherche à entreprendre un investissement stratégique majeur, il est assez rassurant d'avoir une autre grande institution gouvernementale à ses côtés", explique Guy Henriques (Schroder). Selon lui, les fonds souverains "recherchent des partenaires avec qui partager le risque. Avec un partenaire, on est plus fort."
Version française Catherine Monin sur lepoint.fr le 19 août 2009
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