Nicolas Sarkozy reçoit aujourd'hui le président kazakh. Au menu : pétrole, uranium et transfert de technologies. Rencontre avec le directeur du holding orchestrant les coopérations avec Total, Areva, Alstom...
Résultat : un menu chargé pour la rencontre présidentielle aujourd'hui. Avec notamment un potentiel futur accord entre Total et Kazmunaigaz, la société d'Etat avec laquelle le groupe français est déjà associé dans le champ gazier russo-kazakh de Khvalinskoye, mais, surtout, au sein d'un large consortium international, pour le développement de Kashagan, l'un des champs pétroliers les plus prometteurs au monde. « Kazmunaigaz va renforcer son partenariat avec Total. Ils négocient actuellement une nouvelle coopération pour créer un joint-venture pour le développement d'un autre gisement », assure Kairat Kelimbetov. Vinci doit aussi profiter de cette coopération : sa filiale Spiecapag dirige un consortium qui a déjà signé un protocole d'accord pour la construction d'un oléoduc entre le champs de Kashagan et le littoral de la mer Caspienne. Prochaine étape : l'accord sur le financement du projet.
Diversification
La rencontre présidentielle devrait également confirmer la coopération entre Areva et Kazatomprom, la société publique en charge de l'exploitation de l'uranium (le Kazakhstan posséderait un quart des réserves planétaires). Objectif : la création d'une coentreprise pour la construction d'une usine de fabrication de combustible. « La production devrait commencer en 2014, en partie pour l'exportation vers la Chine. Cette coopération nous apporte des technologies », se réjouit Kairat Kelimbetov. « Dans l'uranium, où nous travaillons avec les Français, les Canadiens, les Américains, les Japonais, les Chinois et les Russes, nous voulons de nouvelles coopérations. Mais à la condition qu'il y ait transfert de technologies. »
Car, désormais courtisé par le monde occidental mais aussi par la Chine, le Kazakhstan veut poser ses conditions. Sur le front politique, malgré les critiques des ONG, il a gagné en respectabilité grâce à la présidence cette année de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Sur le front économique, il veut profiter de son sous-sol pour s'en servir de tremplin à la diversification. « Contrairement à la Russie, qui veut se lancer dans de nouvelles industries, le Kazakhstan cherche à se diversifier à l'intérieur des industries où il est déjà spécialisé. C'est sans doute plus efficace... », affirme un analyste moscovite. « Au-delà du pétrole et de l'uranium, nous voulons créer des ponts technologiques entre l'Europe et le Kazakhstan », explique pour sa part Kairat Kelimbetov. « La France devrait être le premier pays avec qui nous allons créer un joint-venture pour orchestrer ces transferts. » Des liens existent déjà avec Thales et EADS. Alstom, qui a signé un accord pour la fourniture de locomotives, doit pour sa part construire une usine à Astana, la nouvelle capitale. Une ville en plein essor à l'image des ambitions du Kazakhstan.
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