Il y a quelques jours le Kazakhstan annonçait la découverte d'un nouveau minéral du groupe des hydrocarbures par ses chercheurs, proposant qu'il s'appelle « nournazen », du nom du président Noursoultan Nazarbaïev. Ce grand coup de publicité pour les vingt ans du régime est aussi une façon de promouvoir les talents de la main-d'œuvre nationale dans l'économie extractive.
En l'absence de publication dans une quelconque revue scientifique, la découverte de ce nouveau minéral du groupe des hydrocarbures censé avoir des propriétés dans les hautes technologies médicales et chimiques, reste un mystère. Interrogés, les géochimistes et les spécialistes des matériaux estiment qu'il n'est pas rare de découvrir de nouveau minéraux, y compris du groupe des hydrocarbures. Mais ils restent sceptiques sur l'importance capitale de la découverte ; ce pourrait être une simple variante d'un minéral déjà connu.
Reste que pour les 20 ans de l'indépendance kazakhe, le peu démocratique régime de Noursoultan Nazarbaïev s'offre un grand coup de publicité en annonçant que demande sera faite à l'Association internationale de minéralogie de baptiser le nouveau minéral « nournazen », du nom du président, élevé au même moment au rang de « Héros du peuple ». C'est aussi une façon pour cette grande nation minière, de vanter la formation de ses chercheurs, de ses ingénieurs, et plus généralement de la main-d'œuvre locale au moment ou le gouvernement d'Astana cherche à imposer davantage ses nationaux dans les co-entreprises avec les compagnies minières et pétrolières étrangères.
Les investisseurs se sont ruées depuis 20 ans sur les richesses du sous-sol, parmi les plus fabuleuses de la planète. Grâce à des gisements faciles d'accès et à forte teneur, le Kazakhstan est devenu en quelques années le premier producteur d'uranium avec 30% de l'offre mondiale, doublant le Canada et l'Australie, mais aussi le 3e producteur mondial de zinc, le 4e producteur de plomb, et parmi les dix premiers en matière de charbon, de bauxite, de fer, d'or et d'argent. Sans parler des hydrocarbures et du plus gros gisement de pétrole découvert depuis 30 ans, à Kashagan, un gisement difficile en mer Caspienne, mais auquel toutes les majors ont pris part.
Déjà destination de 70 milliards de dollars d'investissements étrangers depuis l'indépendance, le Kazakhstan voudrait qu'ils atteignent 100 milliards dans les dix ans qui viennent. Mais aussi que les compagnies étrangères emploient 90% de kazakhs parmi leurs salariés, 70% s'agissant des cadres. Si les sous-traitants doivent obtempérer dès aujourd'hui, les opérateurs ont obtenu une dérogation jusqu'en 2015. D'ici là, les coopérations se multiplient pour former, non pas les ingénieurs kazakhs, ils sont nombreux mais davantage de techniciens.
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