Reporters sans frontières condamne l'acharnement des autorités à maintenir en détention le journaliste Ramazan Eserguepov, en dépit du code pénal qui autorise la mise en liberté conditionnelle d'un prisonnier après qu'il a purgé un tiers de sa peine. Le 27 janvier 2011, l'administration pénitentiaire s'est opposée pour la troisième fois à la libération du journaliste malgré les graves problèmes de santé dont il souffre et sa bonne conduite en détention.
Le rédacteur en chef d'Alma-Ata Info a été condamné le 8 août 2009, à trois ans de prison pour collecte et diffusion d'informations relevant du "secret d'État", à l'issue d'un procès entaché d'irrégularités. Le refus des autorités constitue une nouvelle atteinte aux droits de Ramazan Eserguepov.
Durant les deux années passées en détention, le journaliste a vu ses droits à un procès équitable, à bénéficier d'une défense indépendante et de soins, et à recevoir les visites de ses proches, bafoués.
A présent, la direction de la colonie pénitentiaire 158/2 de Taraz (Sud) s'oppose avec obstination à tout allégement de la peine du journaliste. Elle a refusé trois fois sa libération conditionnelle et à deux reprises de le transférer dans un établissement pénitentiaire plus proche de sa famille et adapté à son état de santé.
Le journaliste a même reçu un blâme de la direction pour avoir pris des médicaments. Le directeur de la colonie pénitentiaire a saisi ce prétexte pour justifier ainsi son refus de le libérer. Le 3 janvier 2011, il a adressé une plainte à la cour et au procureur régional relative à ce blâme, qui n'est jamais parvenue à destination.
Cette détermination à maintenir enfermé le rédacteur en chef d'Alma-Ata Info et à lui imposer des conditions de détention dangereuses pour sa santé, révèle le caractère politique de son emprisonnement.
Reporters sans frontières appelle les autorités à respecter les droits de Ramazan Eserguepov et à le libérer conformément au code pénal de la République du Kazakhstan.
Le 22 février 2011 sur http://fr.rsf.org
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