Les jugements portés sur l'économie française se suivent et se ressemblent. Après la perte de la note triple A sur le risque représenté par sa dette publique, le pays vient de recevoir une autre mauvaise note, cette fois sur le degré de liberté économique. Dans le classement 2012 calculé par la très libérale Heritage Foundation en partenariat avec le Wall Street Journal, la France se retrouve ainsi au 67ème rang derrière le Kazakhstan, le Cap Vert ou la Jamaïque…
Ce classement annuel établi depuis plus de dix ans comprend 179 nations se base sur dix critères que sont: la liberté du travail, la liberté économique, la liberté du commerce, la liberté fiscale, le niveau de dépenses publiques, la liberté monétaire, la liberté d'investissement, la liberté financière, la garantie des droits de propriété et la corruption.
L'Heritage Foundation souligne bien la «diversité et la résilience relative» de l'économie française et sa «solidité institutionnelle» qui garantit un environnement réglementaire stable et fiable. Pour autant, «les dépenses publiques représentent plus de la moitié de la richesse nationale, le budget est en déficit chronique… Le marché du travail est entravé par des règles rigides et affiche un manque criant de dynamisme. Tout en protégeant ostensiblement les travailleurs, le code du travail affaiblit la compétitivité et augmente le chômage…».
Au sein de l'Union Européenne, la France est assez nettement devancée par le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Finlande, l'Allemagne, l'Autriche… qui sont dans les trente premiers du classement mondial et affichent tous une santé économique supérieure et un niveau de chômage inférieur.
Les meilleurs élèves mondiaux selon l'Heritage Foundation sont pour les cinq premiers: HongKong, Singapour, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et la Suisse, des pays qui traversent la crise depuis 2008 sans trop souffrir.
Les États-Unis ne sont pas à la fête et reculent nettement pour se retrouver au 10ème rang, sanctionnés pour avoir perdu du terrain en termes de «dépenses publiques, de niveau de corruption et de liberté des investissements… Redonner à l'économie américaine le statut d'économie «libre» va demander des changements politiques significatifs pour réduire la taille du gouvernement, réformer le système fiscal et transformer des programmes d'aides coûteux». Ce n'est pas un secret, l'Heritage Foundation et le Wall Street Journal ne sont pas vraiment favorables à l'administration Obama.
Il y a encore moins de surprises du côté des derniers de la classe en matière de liberté tout court et à fortiori économique qui sont: l'Iran, le Venezuela, Cuba, le Zimbabwe et bon dernier, la Corée du Nord.
Publié sur www.slate.fr le 23 janvier 2012
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