ALMATY - Le Kazakhstan ne respecte pas les droits de l'Homme et n'est dès lors pas prêt à assurer la présidence de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe en 2010, a estimé mercredi l'ONG américaine Human Rights Watch.
Le directeur exécutif de cette ONG, Kenneth Roth a aussi estimé, dans un entretien à l'AFP, que les pays européens n'auraient pas dû accorder si tôt la présidence de l'OSCE au Kazakhstan.
"Notre préférence au départ était que le Kazakhstan acquière cet honneur en se comportant d'une meilleure manière (...) malheureusement, les gouvernements européens ont capitulé trop tôt", a-t-il souligné.
Le Kazakhstan, une ex-république soviétique riche en hydrocarbures, deviendra en 2010 le premier pays d'Asie centrale à présider l'OSCE, une organisation notamment chargée de s'assurer du respect des droits de l'Homme chez ses membres.
M. Roth a souligné que les progrès kazakhs ces derniers mois en matière de liberté de la presse et d'expression ainsi que les droits de l'opposition avaient été insuffisants. Il a aussi rejeté les arguments soulignant que le Kazakhstan était plus démocratique que ses voisins, l'Ouzbékistan --où la répression d'un soulèvement a notamment fait des centaines de morts à Andijan en mai 2005-- et le Turkménistan, l'un des pays les plus reclus et répressifs au monde.
"Être meilleur qu'un tueur de masse ou qu'un gouvernement fou et reclus est une échelle de valeurs vraiment peu appropriée pour une comparaison", a relevé M. Roth.
"En effet, le Kazakhstan fait bonne figure à côté de l'Ouzbékistan et du Turkménistan, mais c'est le cas de 98% du monde", a-t-il encore déclaré.
Il a par ailleurs prévenu que le Kazakhstan, où l'opposition n'est pas représentée au Parlement, alors que le pays est dirigé depuis l'époque soviétique par Noursoultan Nazarbaïev, devait s'attendre à une multiplication des critiques à l'approche de sa présidence.
"La présidence de l'OSCE place le bilan en matière de droits de l'Homme du gouvernement kazakh en pleine lumière", a noté le responsable de HRW. "Au final, le gouvernement devra choisir s'il veut être considéré comme étant respectueux de ses engagements, où être embarrassé de les avoir enfreints", juge M. Roth.
(©AFP / 03 juin 2009 16h26)
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