La justice du Kazakhstan a saisi les éditions du principal quotidien d'opposition du pays, Respoublika, et gelé ses comptes après sa condamnation à la suite d'une plainte déposée par la banque kazakhe BTA, a annoncé le journal vendredi, qui dénonce une décision politique. "La banque BTA et, derrière elle, le gouvernement dirigé par le Premier ministre Karim Massimov, ont prouvé de manière convaincante et indéniable que leur but principal est de purement et simplement fermer Respoublika", a dénoncé la rédaction du journal dans un communiqué.
La saisie est intervenue dans la nuit de jeudi à vendredi à la sortie de l'imprimerie à la suite de la condamnation du journal à 60 millions de tenge (400.000 dollars) d'amende début septembre pour "atteinte à la réputation professionnelle" de l'établissement bancaire. Respoublika estime cette mesure illégale, le journal ayant jusqu'au 24 septembre pour faire appel du jugement, qui dès lors n'est pas encore entré en vigueur. "Malgré la saisie de l'édition, la rédaction ne compte pas se rendre. Ce matin, le dernier numéro a été envoyé à des milliers de lecteurs en version électronique", indique le journal. Le Kazakhstan, une république d'Asie centrale, est régulièrement la cible de critiques en raison de ses lois restrictives en matière de liberté d'expression et de la presse.
Dirigé depuis l'époque de l'URSS par le président Noursoultan Nazarbaïev, ce pays doit prendre en janvier la tête de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), une organisation notamment chargée de s'assurer du respect des principes démocratiques chez ses membres.
www.lemonde.fr le 18 septembre 2009
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