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vendredi 27 janvier 2012

Kazakhstan: incarcération de deux opposants et d'un journaliste

La justice kazakhe a placé pour deux mois en détention deux opposants et un journaliste, a annoncé vendredi l'opposition, qui se dit sous une pression accrue du régime du président Noursoultan Nazarbaïev, depuis une révolte sociale réprimée dans le sang en décembre.

Le chef du parti non-autorisé Alga, Vladimir Kozlov, et l'opposant Serik Sapargali --arrêtés lundi par les services de sécurité (KNB, ex-KGB)-- ont vu leur détention prolongé jusqu'à fin mars, a indiqué à l'AFP l'un des dirigeants d'Alga, Mikhaïl Sizov.

Ils sont accusés d'avoir incité des ouvriers pétroliers grévistes à la violence lors d'un conflit social le 16 décembre qui a dégénéré en émeute à Janaozen (ouest) avant d'être réprimée dans le sang (14 morts).

Lors de la même audience d'un tribunal d'Almaty, Igor Viniavski, le rédacteur en chef de Vzgliad (Regard) --un hebdomadaire proche de l'opposition-- a été placé en détention pour deux mois dans le cadre d'une enquête pour "appel au renversement par la violence" du régime.

Il est accusé d'avoir fait imprimer en avril 2010 des tracts appelant au renversement de M. Nazarbaïev, au pouvoir depuis la période soviétique, et qui s'est fait octroyer des pouvoirs et une immunité à vie il y a deux ans.

"Tous les prévenus ont vu leur détention prolongée" pour deux mois, a expliqué Mikhaïl Sizov. "Nous ne nous faisions pas d'illusions", a-t-il ajouté.

Il a insisté sur l'innocence des prévenus, soulignant notamment que Vladimir Kozlov défendait les revendications des grévistes de Janaozen, sans pour autant les appeler à se révolter.

Les violences de Janaozen ont pris de court le régime au Kazakhstan, qui se targuait jusqu'alors de la stabilité exceptionnelle du pays sous l'autorité de M. Nazarbaïev.

"Apparaître sûr de soi, affirmer que tout est sous contrôle et réprimer"

Le parquet kazakh n'a cependant pas rejeté la faute de ce soulèvement sur la seule opposition, engageant aussi des poursuites contre des représentants de l'Etat.

Des responsables policiers sont poursuivis pour avoir tiré sur les grévistes et des hauts fonctionnaires -- dont le maire de Janaozen -- sont accusés d'avoir détourné les fonds destinés aux ouvriers pétroliers de la ville, nourrissant ainsi le climat de tension sociale.

Pour l'analyste Dossym Satpaïev, M. Nazarbaïev veut montrer ainsi qu'il est à l'écoute d'un peuple de plus en plus agacé par la corruption endémique des fonctionnaires mais qu'il ne tolèrera pas pour autant la dissidence.

"Il s'agit d'une part de monter que le pouvoir sait être objectif et punir ses fonctionnaires. Mais d'autre part, il s'agit de rappeler à tout le monde que le régime ne va pas prendre des gants et qu'il est prêt, face à ses détracteurs, à recourir aux mesures les plus fermes", souligne-t-il.

Pour le journal d'opposition Respoublika, le durcissement de la répression montre que le régime de M. Nazarbaïev a réalisé qu'il est vulnérable et qu'une répétition des évènements de Janaozen ailleurs est possible.

"Apparaître sûr de soi, affirmer que tout est sous contrôle et réprimer ceux qui leur tombent sous la main, voilà ce qu'ils font. Le problème c'est que même s'ils condamnent cent ou mille personnes, le fond du problème n'est pas réglé", écrit Respoublika dans un éditorial.

Le régime kazakh reste néanmoins fermement en place, et le parti de M. Nazarbaïev vient de remporter les législatives avec 81% des suffrages. Malgré des fraudes dénoncées par les observateurs et les opposants, la rue ne s'est pas mobilisée.

Publié sur www.rtbf.be le 27 janvier 2012


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