Volker Pabst de la Suisse est Volontaire des Nations Unies spécialiste des droits de l’homme auprès du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Kazakhstan.
Le bus qui me conduit au travail s'arrête juste devant chez moi, Avenue de la République, la rue principale d'Astana, où je réside depuis février. De retour ici, je pense aux promenades de ski de fond sur le fleuve gelé de l'Ishim. Les rues sont enneigées, il fait moins 30 et les gens portent des manteaux de fourrure impressionnants pour se protéger du froid glacial. Mais aujourd’hui tout cela est lointain : disparus le gel et la fourrure. A la place des skis, ce sont les bateaux qui glissent sur le fleuve, les mini jupes et dessus sans manches remplacent les manteaux de fourrure des passants sur la promenade. Astana, située au centre des terres continentales eurasiennes, est presque la seule capitale qui connaît des températures ambiantes qui varient tout au long de l'année.
Mais ce n’est pas seulement le climat qui a changé. La ville a été reconstruite à un rythme étonnant depuis 1997. Elle a été choisie à cette époque comme capitale du pays par le Président Nursultan Nazarbayev. La nouvelle ville sur la rive gauche abrite les bâtiments de l’administration et des représentations. Je viens ici tous les dix jours et je découvre à chaque fois des changements. Bien que 200 entreprises du bâtiment soient présentes dans la ville, l’offre reste néanmoins trop faible par rapport à la demande.
Je travaille au centre de la vieille ville. Le nombre des employés de l’ONU augmente à Astana et l'espace de bureau devient de plus en plus restreint. Pour cette raison, une partie du personnel est logé dans des bâtiments extérieurs du Gouvernement en attendant d’emménager dans de nouveaux locaux de l’ONU. Je partage la place de travail avec des fonctionnaires chargés des questions logistiques et budgétaires du parlement. Il me faut quinze minutes en autobus pour venir au travail. Quand j’arrive, le personnel de la sécurité me salue d’un sourire amical.
En l’espace de quelques semaines, le projet des droits de l'homme du PNUD et son associé principal, la Commission présidentielle sur les droits de l'homme, se préparent à lancer, en coopération avec le bureau de l'UNESCO à Almaty, le projet de site web d’une bibliothèque virtuelle. Au Kazakhstan, les textes de lois sont publiés par le secteur privé et ils ne sont pas gratuits. En conséquence, une grande partie de la population ne connaît pas les textes, même les règles les plus rudimentaires.
La diffusion de l'information n'est pas chose facile dans ce pays, le neuvième et le plus grand pays de tout un territoire avec une population peu dense. L’héritage soviétique a néanmoins légué un large réseau de bibliothèques municipales qu’on trouve un peu partout dans le pays. C’est ce réseau qui va servir pour notre projet.
La Commission présidentielle sur les droits de l’homme, le PNUD, l’UNESCO et le programme VNU ont travaillé ensemble à la promotion d’une éducation en matière de droits de l'homme et d’une justice pour tous. Ils ont créé une importante base de données avec des documents relatifs au respect et à la promotion des droits de l'homme. On accède à ces documents par Internet à partir des bibliothèques municipales, même celles situées dans les régions les plus éloignées du pays. Il est prévu que le personnel sera formé sur le programme qui gère la bibliothèque pour qu’ils donnent par la suite un appui professionnel à toute personne désireuse de connaître ses droits.
Comme dans tout projet, le calendrier est serré ces dernières semaines avant la date-limite et tout le monde est sous pression. L’édition de la version kazakh des documents juridiques prend du temps parce qu'il y a différents types de formats pour les lettres kazakhs et chaque format correspond à un logiciel différent. Cette charge supplémentaire de travail occupe beaucoup notre spécialiste que j'essaye d’aider en prenant soin des documents russes.
Après avoir parcouru environ 200 pages sur les normes de prison, je prends ma pause de midi et je vais marcher jusqu’à une petite place à environ 10 minutes de mon bureau. Je connais un endroit où on peut consommer rapidement des plats traditionnels. Pour lutter contre la chaleur d'été, je prends une boisson non alcoolisée à base de pain. J’ai fini par adorer cette boisson. De retour au bureau, je finis le chapitre sur "la liberté de pensée" et je travaille à quelques chapitres sur le droit des enfants, ce qui me prend tout l'après-midi. Quand ma pause a été courte, je quitte le bureau plus tôt et je fais un tour de 20 minutes jusqu’au bâtiment principal de l'ONU. Je passe parfois des heures dans ce bâtiment du gouvernement où les pièces sont grandes pour le personnel. Je rends visite aux collègues et discute parfois avec des étrangers. Après une conversation, je rentre chez moi par le chemin le plus court Avenue de République le long de la rivière Ishim, qui à cette heure là, devient mon endroit préféré.
par Volker Pabst le 17 août 2006 à Astana, Kasakhstan sur http://www.unv.org/
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