En ces temps incertains où il vaut mieux pouvoir compter sur tous ses alliés pour affronter au mieux les difficultés économiques, la Chine choisit entre autres de se tourner vers les pays qu'elle avait parfois négligés jusque-là. Cette récente ouverture se traduit essentiellement de deux manières : soit par la création de nouveaux liens économiques, soit par un rapprochement politique et diplomatique. Les relations de l'empire du milieu avec certains pays issus de la chute du bloc soviétique en sont très révélatrices
De nouveaux partenariats tous azimuts
Une délégation bélarusse s'est en effet rendue à Pékin cette semaine pour confirmer le climat de confiance qui règne entre les deux pays, tant au niveau politique qu'économique. Un accord a en effet été signé récemment entre les banques nationales des deux pays pour permettre un investissement mutuels de capitaux dans les deux économies : cet accord, concrétisé par des prêts au développement, doit ainsi faciliter les échanges bilatéraux.
Dans un autre registre, la volonté de travailler avec le Kazakhstan sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme traduit une volonté réelle de ne pas réduire ce pays et ses voisins à ce qu'ils représentent avant tout pour l'économie chinoise : des fournisseurs de matières premières.
La Chine s'efforce ainsi de sécuriser ses approvisionnements en gaz et en pétrole partout ou elle le peut, mais a fortiori dans les pays limitrophes d'Asie centrale. Si ces derniers venaient à chuter, cela aurait en effet un impact catastrophique sur l'économie chinoise, déjà fragilisée par la crise actuelle.
Un partenariat clé avec la Russie
Dans cette même dynamique, citons la déclaration du vice-Premier ministre russe lors de sa visite à Pékin la semaine dernière, qui sonne comme un aboutissement des bonnes relations sino-russes. Selon lui, « la Russie est tout à fait capable de devenir le plus grand fournisseur d'énergie de la Chine durant les 15 prochaines années. » La multiplication des projets communs (la construction d'un oléoduc, la signature d'un contrat pétrole contre crédits…) permet aux deux pays de travailler ensemble, et a même engendré la résolution de conflits frontaliers datant de près de cinquante ans.
Enfin, les deux pays ont tenté avant le G20 aujourd'hui d'harmoniser leurs positions sur la crise financière - on y revient toujours - afin d'en contrecarrer les effets, par la création éventuelle d'une monnaie supranationale destinée à stimuler les échanges commerciaux bilatéraux.
Quentin Duriez (www.lepetitjournal.com - Shanghai) 2 avril 2009
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