ASTANA - Le Parlement du Kazakhstan doit approuver vendredi la tenue d'un plébiscite pour prolonger jusqu'à 2020 le mandat du président Noursoultan Nazarbaïev, bien qu'officiellement il soit opposé à ce projet, a annoncé mercredi le sénateur, Anatoli Bachmakov.
"Concernant l'examen par les deux chambres du Parlement de cette question (...) nous avons déjà envoyé une demande au président, mais le président n'était pas d'accord avec nous" sur la nécessité d'un référendum, a déclaré le sénateur.
"Mais, en conformité avec l'article 91 de la Constitution, nous avons le droit d'exprimer notre désaccord et de surmonter le veto du président en votant à la majorité des quatre-cinquièmes", a expliqué M. Bachmakov.
Le Parlement, dont tous les sièges sans exception sont contrôlés par le parti de M. Nazarbaïev, a voté fin décembre à l'unanimité pour une initiative visant à organiser un référendum pour étendre de 2012 à 2020 le mandat du président. Ce dernier a cependant rejeté ce projet début janvier.
"Comme 100% des députés des deux chambres se sont déjà adressés au président pour l'organisation du référendum, je n'ai aucun doute que (vendredi) cette question sera approuvée lors de la séance commune", a relevé le sénateur Bachmakov.
Mardi, le groupe d'initiative à l'origine de l'idée du référendum a remis à la commission électorale de ce pays d'Asie centrale quelque cinq millions de signatures de citoyens kazakhs en faveur du plébiscite. Le pays compte quelque 16 millions d'habitants et neuf millions d'électeurs.
Les initiateurs du projet, dont M. Bachmakov fait partie, ont par ailleurs publié mercredi un appel au chef de l'Etat lui demandant d'accepter la tenue de ce scrutin.
"Le groupe d'initiative s'adresse à vous, cher Noursoultan Abichevitch, au nom de millions d'habitants du Kazakhstan, pour vous demander d'accepter la tenue du référendum", est-il dit dans cette demande.
En 2010, Noursoultan Nazarbaïev, 70 ans, s'était déjà vu octroyer, officiellement contre sa volonté, le titre d'Elbassy (chef de la Nation), un statut lui conférant des pouvoirs et une immunité perpétuels.
Par ailleurs, la député Rozakoul Khalmourova a rejeté les critiques de l'ambassade américaine à Astana, la capitale du Kazakhstan, qui avait jugé début janvier que ce référendum serait un "recul pour la démocratie au Kazakhstan".
"La tenue d'un référendum est notre affaire intérieure (...) c'est l'expression de la volonté populaire, c'est un grand honneur et absolument pas un recul démocratique", a-t-elle dit.
Aucun des scrutins organisés dans ce pays depuis la chute de l'URSS en 1991 n'a été reconnu comme libre par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). M. Nazarbaïev, qui dirigeait déjà le Kazakhstan à l'époque soviétique, a été réélu la dernière fois en 2005 avec 91% des suffrages.
Sur www.romandie.com le 12 janvier 2011
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