André Paris, président des chevaux lourds du Haut-Ossau a réussi à rassembler les éleveurs des trois vallées. © ph. d.
La production de viande de cheval lourd reste une option économique à ne pas négliger, à condition que la filière se mette véritablement en selle.
Et pourtant ! Une fois les a priori dépassés, la viande chevaline, et plus particulièrement, la chair rosée des poulains engraissés, présente des vertus non négligeables. Elle convient par exemple aux personnes qui suivent un régime.
Le lait de jument ne manque pas non plus d'atouts diététiques. Ces produits ont cependant du mal à percer, y compris dans notre région. Deux hommes, André Paris, président du Syndicat d'élevage en vallée d'Ossau et Jacques Balesta, éleveur de 32 juments, à Aste-Béon, cherchent à structurer cette filière.
« Ossau cheval » : trois vallées, une seule marque
Les éleveurs des trois vallées béarnaises (Aspe, Ossau et Barétous) sont désormais réunis sous une même marque, « Ossau cheval » proposant des packs d'environ 5 kg (steaks, saucisses, haché) dont le prix n'excède pas 50 €. « Ce que nous voulons, commente André Paris, c'est privilégier les consommateurs régionaux, les poulains engraissés partant à l'exportation (Italie, Espagne) ». Un dossier visant à obtenir l'indication géographique protégée (IGP) est en cours.
Jacques Balesta, vieux briscard de la filière, voyage au Kazakhstan à l'appui, souhaite valoriser le lait de jument.
Le lait de jument, une boisson de sportifs
L'éleveur a tout essayé : production de lait de jument, produits cosmétiques et koumis, une boisson fermentée dont l'origine se trouve en Asie centrale, chez les peuples nomades. Agrémentée de petit-lait, riche en lactosérum, la boisson obtenue pourrait constituer un débouché économique.
Public visé : les sportifs. « Le koumis possède des vertus thérapeutiques et énergétiques. « Le lait de jument peut être un levier pour redonner ses lettres de noblesses à la filière équine des Pyrénées. Je souhaiterais mettre en place une charte de qualité lait de jument des vallées pyrénéennes ». L'Ossalois au caractère bien trempé, sait que la tache sera ardue. « Qu'il s'agisse de viande ou de produits lactés, tout le travail reste à faire. Je ne représente pour l'heure qu'une niche. Il faut bien comprendre, néanmoins, que sans une valorisation du cheval, nos montagnes se perdent. En effet, les équidés sont indispensables à leur entretien car ils mangent les refus des ovins et des bovins ».
Une viande qui cherche à retrouver de fidèles consommateurs, un lait difficile à traire. Pour Jacques Balesta, l'avenir équin passe par une combinaison de produits.
Sur www.larepubliquedespyrenees.fr le 27 janvier 2011
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