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jeudi 16 juin 2011

Chine et Russie se disputent l'influence en Asie centrale

Soudés face au États-Unis, les deux pays placent leurs pions dans cette région riche en hydrocarbures.

Mieux vaut régler ses problèmes en famille que sous la tutelle des États-Unis. C'est l'état d'esprit qui animait les six membres de l'Organisation de Coopération de Shanghaï (OCS), réunis mercredi à Astana, la capitale kazakhe. Tout en célébrant les dix ans de cette organisation, la Russie, la Chine, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizstan ont consacré leurs discussions au sort de leur grand voisin, l'Afghanistan, appelant à la création d'un État afghan «neutre, pacifique et florissant». Mettant en garde contre toute importation des révolutions arabes sur leur propre sol, ces pays autocratiques ont plaidé en faveur d'un «développement démocratique prenant en compte leurs spécificités historiques et culturelles».

Née d'un projet de sécurité régionale réunissant les pays d'Asie centrale, autrefois soviétisés, l'OCS est devenue aujourd'hui un club influent, dominé par Moscou et Pékin, et agissant, dans cette région stratégique et riche en hydrocarbures, comme un contrepoids à Washington et à l'Otan. L'Organisation reproche notamment à Washington et à l'Alliance atlantique leur manque d'engagement dans la lutte contre le trafic de drogue en provenance d'Afghanistan. À lui seul, le Centre régional antiterroriste de l'OCS aurait permis d'empêcher 500 attaques terroristes, a précisé mercredi le président kazakh, Noursoultan Nazarbaev.

Unis dans leur résistance à l'influence américaine - déclinante - en Asie centrale, les deux pivots de l'Organisation - Chine et Russie - se livrent depuis peu à une sourde bataille d'influence au sein même de l'Organisation. Pékin a longtemps admis que l'Asie centrale constituait la chasse gardée de Moscou.

Désormais, la Chine dame le pion à son puissant voisin. Lorgnant les réserves pétrolières, notamment kazakhes, l'empire du Milieu a, depuis 2009, ouvert une ligne de crédit de 10 milliards d'euros aux pays d'Asie centrale. Lundi, Astana et Pékin ont signé une déclaration de partenariat stratégique, qui prévoit de porter à 40 milliards de dollars d'ici à 2015 leurs échanges commerciaux.

Bon joueur

«Si nos partenaires chinois peuvent se montrer plus souples sur le plan économique, nous ne pouvons que soutenir cette démarche», explique, bon joueur, le conseiller diplomatique du Kremlin, Sergueï Prikhodko. Mais dans les coulisses, Moscou s'active pour contenir l'appétit de la Chine.

Ainsi, à titre de contrepoids, le Kremlin tente d'intégrer l'Inde - qui ne dispose aujourd'hui que du statut d'observateur - au sein de l'OCS. Mais les autorités chinoises ne veulent pas d'un concurrent supplémentaire, a fortiori comme New Delhi. En visite officielle jeudi à Moscou, le premier ministre chinois, Hu Jintao, devrait chercher à apaiser ces querelles.

Par Pierre Avril le 16 juin 2011 sur www.lefigaro.fr

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