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jeudi 12 janvier 2012

Législatives sous tension au Kazakhstan

Un mois après une émeute sanglante dans l'ouest du pays, l'opposition dénonce les conditions du scrutin organisé par le régime.

Les électeurs du Kazakhstan doivent choisir, dimanche 15 janvier, 98 députés, une élection législative convoquée avec plus de six mois d'avance par le président Noursoultan Nazarbaïev, 71 ans, au pouvoir depuis 1989. Le principal parti d'opposition, OSDP-AZAT (sociaux-démocrates), dénonce les conditions d'organisation du scrutin, en particulier la durée de la campagne électorale réduite au minimum, l'interdiction de plusieurs partis politiques et l'invalidation de candidats d'opposition.

Avant la dissolution du Parlement, le Parti communiste a ainsi été suspendu par la justice, laissant la place à un parti communiste concurrent, proche du pouvoir. En pleine campagne électorale, le parti Roukhaniat, qui avait dénoncé la répression du mouvement de grève dans le secteur du pétrole à la mi-décembre a, lui, été interdit de participer au scrutin. Enfin, la Commission électorale a rejeté mardi 10 janvier la candidature de Boulat Abilov, co-président du parti OSDP-AZAT.

Contexte difficile pour le gouvernement

La nouvelle assemblée devrait compter au moins deux partis, une réforme adoptée après le scrutin de 2007 prévoyant que la formation arrivant en deuxième position obtiendra des députés même si elle ne dépasse pas la barre des 7 % nécessaires pour être représentée. Le parti présidentiel Nour Otan, seule formation représentée au Parlement depuis 2007, devrait donc laisser quelques sièges au mouvement Ak-Jol, présenté comme un parti d'opposition mais considéré comme proche du pouvoir, et aux communistes pro-régime. Depuis l'indépendance du Kazakhstan en 1991, aucune élection n'y a été reconnue comme libre par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Le scrutin de dimanche 15 janvier intervient dans un contexte difficile pour le régime, qui a longtemps mis en avant les progrès économiques et la stabilité du pays. En 2011, une série d'attentats a été revendiquée par des groupuscules islamistes. Plus récemment, le 16 décembre, jour de la célébration des 20 ans de l'indépendance, un mouvement de grève d'ouvriers du pétrole commencé au printemps a dégénéré en émeute à Janaozen, une localité de l'ouest du pays.

Après des affrontements sanglants avec la police (16 morts parmi les manifestants selon un bilan officiel, 87 selon le journal russe Novaïa Gazeta ), le chef de l'état a révoqué plusieurs responsables, y compris son gendre, Timur Kulibayev, PDG du holding Samruk-Kazyna et dirigeant de KazMunaigaz, deux entreprises publiques du secteur pétrolier.

Par François d'Alençon, publié sur www.la-croix.com le 12 janvier 2012


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