Romandie News
PRAGUE - Les responsables de pays clefs pour réaliser les gazoducs censés réduire la dépendance en gaz russe de l'Europe - dont l'ambitieux projet Nabucco - se retrouvent vendredi à Prague pour envoyer "un signal politique fort" de soutien à ces projets.
Ces gazoducs doivent permettre de relier les pays consommateurs européens aux gisements gaziers de la mer Caspienne, via le Caucase et la Turquie.
"Comme autrefois, la Communauté du charbon et de l'acier a donné naissance à l'Union européenne, maintenant avec le pétrole et le gaz nous devons assurer qu'il y a un lien entre l'UE et la région de la Caspienne", a souligné le Premier ministre tchèque sortant Mirek Topolanek, dont le pays préside l'UE, en arrivant à la réunion.
Selon lui, ces projets de gazoducs dits du "Corridor Sud" constituent une "nouvelle Route de la Soie".
"Evidemment, si (le Corridor Sud) est construit autour d'un projet bien précis tel que Nabucco, cela permettra d'accélérer les choses", a ajouté M. Topolanek.
"Nous devons envoyer un signal politique fort que l'UE et les pays de la nouvelle +Route de la Soie+ lancent une coopération qui pourrait mener à plus de diversification des ressources énergétiques et plus de coopération énergétique", a renchéri le vice-Premier ministre tchèque Alexandr Vondra.
"Nous devons réunir les pays consommateurs comme l'UE, les pays fournisseurs comme l'Azerbaïdjan, le Turkménistan et les pays de transit comme la Turquie", a-t-il ajouté.
De tous les projets de gazoducs envisagés, Nabucco, un tuyau de 3.300 km qui doit relier les gisements de la Caspienne à l'Autriche via la Turquie, est le plus ambitieux.
Mais le projet peine à trouver des investisseurs pour apporter les 7,9 milliards d'euros estimés nécessaires à sa mise en oeuvre, une situation aggravée par la crise économique.
Selon un projet de déclaration qui devrait être adoptée vendredi, les pays présents marqueront leur intention de "dépasser les principaux obstacles commerciaux et non commerciaux restants, en se mettant d'accord sur une stratégie progressive commune, sur des engagements individuels des pays concernés".
La Turquie et les pays européens concernés devraient aussi se promettre de boucler un accord intergouvernemental sur Nabucco pour signature "d'ici juin 2009".
Un accord intergouvernemental doit aussi être signé concernant un projet turco-grec plus modeste, ITGI, entre des pays de l'UE, les pays de transit et de fourniture de gaz concernés par le projet.
Mais l'échéance de fin 2009 mentionnée dans une première mouture de la déclaration a été biffée.
Sont présents à ce mini-sommet: pour l'UE, M. Topolanek, le président de la Commission europénne José Manuel Barroso et le diplomate en chef Javier Solana; le président turc Abdullah Gül - dont le pays mène des négociations dures avec l'UE sur un accord régissant le transit de gaz par son pays; ses homologues azerbaïdjanais Ilham Aliev et géorgien Mikheïl Saakachvili; et des ministres et vice-ministres kazakh, turkmène, ouzbèke et égyptien.
Le vice-ministre russe de l'Energie, Anatoli Ianovsky, le ministre ukrainien de l'Energie Iouri Prodan, et le représentant spécial des Etats-Unis pour l'énergie eurasiatique, Richard Morningstar, participent également à la réunion en tant qu'observateurs.
(©AFP / 08 mai 2009 10h30)
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