Le Kazakhstan a éludé des questions mercredi sur des informations de presse selon lesquelles il s'apprêterait à vendre de l'uranium purifié à l'Iran, indiquant simplement qu'il respectait les exigences de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). "Nous devons étudier attentivement cela, formuler tous les arguments et donner une réponse fondée", a déclaré à l'AFP Erjan Achikbaev, porte-parole du ministère kazakh des Affaires étrangères. Il a dit espérer que le ministère ferait une déclaration officielle à ce sujet plus tard dans la journée. "Le Kazakhstan remplit toutes ses obligations face à l'AIEA et toutes ses activités en matière nucléaire se font sous le contrôle de cette organisation", a-t-il par ailleurs affirmé.
De son côté, la compagnie nucléaire nationale kazakhe Kazatomprom a refusé de commenter ces informations. "C'est une question politique. Kazatomprom ne fait qu'extraire l'uranium, et la décision sur sa destination n'est pas de notre ressort, mais de celui du gouvernement", a déclaré à l'AFP Madina Tolebaïeva, porte-parole de la société. Selon des informations de presse, Téhéran s'apprêterait à acheter à Almaty 1.350 tonnes d'uranium purifié, soulevant de nouvelles inquiétudes sur le programme nucléaire iranien.
Les Etats-Unis ont prévenu mardi que le transfert d'uranium enrichi vers l'Iran violerait les sanctions du Conseil de sécurité de l'Onu. "Le transfert d'uranium à l'Iran est interdit, sauf si l'uranium en question est faiblement enrichi et incorporé dans des éléments de combustible nucléaire assemblés, utilisés par les réacteurs à eau légère", a déclaré le porte-parole du Département d'Etat américain, Ian Kelly. "Par conséquent, le transfert de tout +yellowcake+ (concentré d'uranium, ndlr) - qui ne constitue pas une exception - à l'Iran constituerait une violation claire des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU", a-t-il ajouté.
Selon le quotidien américain Washington Post de mercredi, les Etats-Unis préparent "des sanctions contre certains éléments du gouvernement iranien", tout en laissant la porte ouverte à une résolution" de la crise nucléaire.
Par ailleurs, Kazatomprom a affirmé mercredi que le Kazakhstan était devenu en 2009 le premier producteur mondial d'uranium, devant le Canada et l'Australie, ayant accru sa production de 63% par rapport à 2008. Au 21 décembre, "la production d'uranium naturel s'est établie à 13.500 tonnes. D'ici à la fin de l'année, pas moins de 400 tonnes vont encore être produits", a indiqué la société dans un communiqué, ajoutant qu'en 2010, elle tablait sur une production de 18.000 tonnes. Le Kazakhstan, une ex-république soviétique d'Asie centrale, contrôle environ 20% des réserves mondiales d'uranium. Il s'était fixé pour objectif de devenir le principal producteur au monde à l'horizon 2010.
AFP le 30.12.2009
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