Les droits du client ne sont pas toujours les droits de l'homme

Tant pis si le régime en place muselle ses détracteurs et la presse indépendante. Lors du déplacement officiel du chef de l'Etat en octobre au Kazakhstan, Total et GDF Suez formalisent leur participation à l'exploitation d'un champ gazier, pour un gros milliard d'euros. Une filiale de Vinci, également conviée à emboîter le pas au Président, se voit confier la construction d'un oléoduc géant et stratégique aboutissant dans la mer Caspienne. Montant du contrat : 1,2 milliard d'euros et plusieurs milliers d'emplois préservés ou créés dans la région de Dunkerque (Nord). Les autres ténors de l'économie française n'ont pas fait le voyage pour rien : EADS Astrium récolte 230 millions d'euros pour deux satellites d'observation de la terre, Alstom 300 millions pour le tramway de la capitale, Thales 100 millions pour des radios militaires.

A l'ombre de la Grande Muraille aussi, le Président aime voir ses PDG engranger les milliards. En novembre 2007, Areva rentre de la visite officielle de Sarkozy avec une promesse d'achat de deux réacteurs de troisième génération EPR, Airbus avec un « accord général » pour une commande ferme de 150 appareils et Alstom avec un contrat signé pour la signalisation du métro de Shanghai. Sarkozy terminera sa tournée mondiale de VRP en Algérie, afin que Total puisse finaliser un accord pour la construction d'une usine pétrochimique. A Riyad aussi, en novembre, la moisson fut bonne.

Mais la diplomatie du contrat nécessite quelques compromissions. Fin 2007, Ségolène Royal (PS) dénonçait « un président VRP qui oublie les droits de l'homme au profit de la signature de contrats commerciaux ». Les milliards ont un prix. W

L. de C. le 07.12.09 sur www.20minutes.fr