Nicolas Sarkozy a défendu au cours d'une visite éclair à Astana, la nouvelle capitale du Kazakhstan à l'architecture exubérante sortie de la steppe en 1997, son soutien à la présidence de l'OSCE qu'exercera ce pays en 2010. C'est la première fois qu'un pays membre de la Communauté des Etats indépendants (CEI, ex-URSS) la présidera. Le chef d'Etat kazakh, Noursoultan Nazarbaev, compte réunir ses membres à Astana pour la première fois depuis 1999.
Il faut toutefois, selon Nicolas Sarkozy, prendre d'autres critères. "Le Kazakhstan a renoncé à toute forme d'arme nucléaire. Comme j'aurais été heureux que d'autres pays fassent ce choix", a salué M. Sarkozy, qui a également insisté sur la "paix" que connaît le pays et "le respect des minorités ethniques et religieuses". "Je ne doute pas que vous connaissez beaucoup de pays dans la région où c'est le cas", a assuré le président français en réponse à une question. "Notre but principal, c'est de sauvegarder notre indépendance et d'améliorer la vie des gens", s'est défendu M. Nazarbaev.
L'intérêt du Kazakhstan pour la France est avant tout géostratégique. Il veut en faire son allié privilégié en Asie centrale, comme le Brésil en Amérique latine, l'Egypte en Afrique, et l'Inde en Asie. En pleine guerre d'Afghanistan, la France veut aussi sécuriser l'approvisionnement et le transit des trois mille soldats français déployés dans ce pays. Elle a signé à cet effet un accord.
CONTOURNER LA RUSSIE
Paris veut aussi être en mesure de contourner la Russie pour s'approvisionner en hydrocarbures. Total et GDF Suez ont ainsi formalisé leur participation à l'exploitation du champ gazier de Khvalinskoye, pour un milliard d'euros. Le Kazakhstan a retenu le consortium dirigé par Spie Capag, une filiale du groupe des travaux publics Vinci, pour construire un oléoduc reliant le champ pétrolier de Kashagan à la mer Caspienne. Selon l'Elysée, le futur pipeline, qui permettra de contourner la Russie via l'Azerbaïdjan et la Turquie à partir de 2013, permettra de créer ou de préserver plusieurs centaines d'emplois en France, notamment dans la région de Dunkerque.
Troisième atout stratégique du Kazakhstan, il dispose d'importantes réserves mondiales d'uranium, alors que Nicolas Sarkozy a fait du développement du nucléaire un axe stratégique de sa politique étrangère. Le Kazakhstan procure à la France 10 % de son uranium et pourrait devenir à terme son premier fournisseur. La société française Areva a signé des contrats jusqu'en 2039 avec Astana. Elle doit produire conjointement du nucléaire avec ses homologues kazakhs pour approvisionner notamment le marché chinois.
Dernier objectif, rattraper le retard industriel français, alors que les principaux clients du Kazakhstan sont l'Italie, la Suisse et la Chine et ses principaux fournisseurs la Chine, la Russie et l'Allemagne. Un an après un voyage du premier ministre, François Fillon, la visite de M. Sarkozy a permis de signer plusieurs contrats : 230 millions d'euros pour deux satellites d'observation de la Terre (EADS Astrium), l'un, civil et militaire, tiré de Kourou, le second, civil, tiré de Baïkonour, 300 millions pour le matériel roulant du tramway d'Astana (Alstom) et encore 100 millions pour la livraison de radios militaires (Thales).
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