Appelé par les ONG à évoquer la situation des droits de l'homme au Kazakhstan, le président français surtout fait un passage éclair dans sa capitale flambant neuve pour entretenir l'amitié franco-kazakhe à coups d'accords de coopération et de contrats commerciaux.
Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev a accueilli Nicolas Sarkozy pour quelques heures à Astana, ce mardi. Mais pourquoi cette visite? Pas seulement, sans doute, pour admirer la maquette du plan de développement de la jeune capitale sortie de terre à la fin des années 1990. Trop tard d'ailleurs pour que François Mitterrand, dernier président français à s'être rendu sur le sol kazakh en 1993, puisse l'admirer dans son ensemble...
Non, cette visite est surtout destinée à marquer la relance des relations entre les deux pays par la signature d'une série de contrats au profit des entreprises françaises, dont l'appétit est aiguisé par la richesse du sous-sol kazakh.
Signer des accords économiques
"Nous avons signé vingt-quatre accords", s'est réjoui Nicolas Sarkozy, accompagné d'une trentaine de chefs d'entreprises français. "C'est une nouvelle page qui s'écrit dans l'histoire des relations entre la France et le Kazakhstan", a-t-il lancé. "Nos relations ont connu un nouvel élan", s'est félicité le président Nazarbaïev, chiffrant le total des contrats signés à "près de six milliards de dollars".
Ce champ devrait produire entre 8 et 9 milliards de mètres cubes de gaz par an. Il ne devrait pas être opérationnel avant 2016, a précisé le directeur général de Total, Christophe de Margerie.
Un consortium de sociétés françaises (Manesmann-France, Europipe, GTS, Arcelor-Mittal) mené par Spie Capag (groupe Vinci) a de son côté signé un protocole d'accord pour la pose d'un oléoduc entre le champ pétrolier géant de Kashagan, en mer Caspienne, et Bakou (Azerbaïdjan) qui permettra d'acheminer l'or noir vers l'Europe en contournant la Russie.
Si les négociations commerciales aboutissent, il devrait rapporter 1,2 milliard d'euros aux entreprises tricolores, selon Paris. "Cet oléoduc va créer beaucoup d'emplois ici et en France", a souligné le président français. L'Elysée évoque un millier d'emplois pour la région de Dunkerque...
La délégation française a également décroché des contrats pour la fourniture d'un tramway par Alstom et de deux satellites d'observations de la terre par EADS-Astrium . Areva a pour sa part créé une société conjointe avec son partenaire kazakh pour l'exportation de combustible nucléaire et EADS une société pour la formation des pilotes, la maintenance et la location d'hélicoptères. Un autre contrat était attendu par Thalès pour la fourniture d'un système de télécommunication militaire.
Mettre en place un centre de transferts de technologie
A l'occasion de cette visite, la naissance du Centre Franco-Kazakhstanais de Transferts de Technologies (KzFCTT) a été officialisée. En projet depuis le déplacement d'Anne Marie Idrac, ministre du Commerce Extérieur, en 2008, il a pour vocation de faciliter et d'encadrer les transferts de technologies et de connaissances entre les deux pays dans des domaines variés: énergie, nucléaire civil, énergies renouvelables, construction mécanique, biotechnologies, agro industrie, TIC, aéronautique et espace...
Se placer dans une région agitée
En plus de la dimension purement économique de son déplacement, Nicolas Sarkozy a répété sa volonté de faire du Kazakhstan "un partenaire majeur" dans une région "hautement stratégique", aux portes de l'Iran et de l'Afghanistan. Paris et Astana ont par exemple paraphé un accord prévoyant le transit par le Kazakhstan de l'approvisionnement destiné aux quelque 3000 soldats français engagés sur le front afghan.
... et évoquer du bout des lèvres les droits de l'homme
La question des droits de l'Homme, malmenés au Kazakhstan, devrait également être abordée. Parmi les ONG inquiètes, Human Rights Watch a demandé à Nicolas Sarkozy de faire pression sur son hôte, qui doit prendre en janvier la présidence tournante de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Nicolas Sarkozy n'a cependant pas hésité à venir au secours de Noursoultan Nazarbaïev, au pouvoir depuis 1989. "J'ai fait le choix de soutenir (...) le Kazakhstan parce que c'est un choix de paix et parce que les dirigeants de ce pays m'ont dit leur profonde volonté d'appliquer les principes fondamentaux de l'OSCE", a-t-il plaidé.
"La meilleure façon de résoudre des problèmes, car il y a des problèmes, et j'en ai parlé avec le président, c'est pas forcément de venir en donneur de leçons, c'est de venir en ami pour essayer de trouver des solutions", a insisté Nicolas Sarkozy, assurant qu'il avait parlé des questions de démocratie et de droits de l'Homme avec son hôte.
Coopération globale
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