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vendredi 15 décembre 2006

Le tube de l'année : le pipeline transcaspien

Astana, 15 décembre 2006 - Tout le monde est d'accord, en principe. Chacun veut avancer ses propres pions, d'où une accumulation de prises de position que l'on qualifiera diplomatiquement de complémentaires.

Pour l'Iran, la construction d'un pipeline transcaspien doit être réglée par l'ensemble des pays riverains, a déclaré le ministre iranien des affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, lors d'une conférence de presse à Astana (Kazakhstan), à la suite de ses pourparlers sur un pipeline avec le Kazakhstan.

Aux dires du responsable régional de la Commission européenne, Hugues Mingarelli, l'UE avait l'intention de soutenir l'idée d'une nouvelle canalisation reliant l'Asie centrale à l'Europe, "vraisemblablement une canalisation transcaspienne".

"L'UE arrêtera son choix sur l'itinéraire compte tenu des intérêts commerciaux et géopolitique de tous les pays concernés", avait affirmé M. Mingarelli, lors d'une conférence de presse à Astana. "Notre objectif principal est d'approvisionner les pays de l'Union européenne en matières énergétiques, en diversifiant les sources d'énergie comme les voies de transport. Pour cette raison, l'UE accorde une attention de plus en plus soutenue au bassin de la mer Caspienne", avait expliqué le diplomate.

Le ministre russe de l'Industrie et de l'Energie, Viktor Khristenko, a pour sa part déclaré que la mise en chantier d'une canalisation transcaspienne ne serait possible qu'après avoir déterminé le statut de la mer Caspienne. "Dans toutes les circonstances, pour créer un réseau de transport transcaspien, notamment pour poser une canalisation, il faut d'abord savoir si la mer Caspienne a bel et bien un statut concret", a-t-il indiqué. "Poser un tube n'est pas un but en soi. D'une part, il ne faut pas sous-estimer les problèmes techniques, d'autre part, il ne faut pas tout reporter sur la politique, car le problème a beaucoup d'aspects purement économiques", a ajouté le ministre russe.

Le ministre kazakh de l'énergie et des ressources minérales, Bakhtykoja Izmoukhambetov, a annoncé que le Kazakhstan étudierait la possibilité de rejoindre le projet de gazoduc transcaspien, "s'il promet des avantages économiques et s'il est avalisé par les autres pays caspiens". "Nous coopérerons avec la Russie dans la mise en valeur des gisements Khvalynskoïé et Tsentralnoïé dans la Caspienne qui recèlent beaucoup de gaz. Si la Russie rejoint le projet de gazoduc transcaspien, les avantages seront considérables", a ajouté le ministre kazakh.

CAUCAZ.COM Dépêche publiée le 15/12/2006 Par Jean GRANOUX, d'après RIA Novosti

lundi 23 octobre 2006

Kazakhstan : une bagarre entre ouvriers turcs et kazakhs fait 140 blessés

Astana, 23 octobre 2006 - Une bagarre survenue dans le port de Atyrau situé au Kazakhstan sur le littoral Caspien entre ouvriers turcs et kazakhs a fait près de 140 blessés. Le procureur de la région d'Atyrau Rakhimbek Mamyrbaev a annoncé que 115 de ceux-ci avaient reçu des soins et que deux d'entre eux avaient été hospitalisés. Selon Mamyrbaev, 300 ouvriers kazakhs et 100 ouvriers turcs s'étaient affrontés. Ils travaillent pour Tengizchevroil, une société commune (joint venture) qui construit une usine près du gisement pétrolier de Tengiz.

Tengizchevroil a déclaré que la construction sera interrompue le temps de l'enquête. Pour le procureur, l'émeute a éclaté le 19 octobre quand un ouvrier kazakh a resquillé à la cafeteria. L'émeute a duré plusieurs heures et plusieurs voitures ont été incendiées.

CAUCAZ.COM - Dépêche publiée le 23/10/2006
Par Jean GRANOUX, d'après RFE/RL reprenant Kazakhstan Today et Interfax-Kazakhstan

mardi 3 octobre 2006

Bush reçoit Nazarbaïev sans parler publiquement des droits de l'homme

Le président américain, George W. Bush, serre la main de l'autocrate Noursoultan Nazarbaïev du Kazakhstan,
dans le bureau ovale de la Maison Blanche le 29 septembre 2006. photo : Mark Wilson/Getty Images

WASHINGTON – Le président américain, George W. Bush, a reçu le 29 septembre 2006 à la Maison Blanche son homologue kazakh Noursoultan Nazarbaïev, en évitant devant la presse d'aborder la question des droits de l'homme au Kazakhstan

«J'ai regardé avec attention le développement de cet important pays, de ce qu'il était dans la sphère soviétique à celui qu'il est devenu aujourd'hui comme nation libre», a déclaré le président américain devant quelques photographes et cameramen, avant de déjeuner avec son invité.

George W. Bush a noté que Noursoultan Nazarbaïev, au pouvoir depuis quinze ans, s'était engagé en faveur des démocraties que tentent d'établir les États-Unis en Irak et en Afghanistan. Mais il n'a pas fait mention des préoccupations américaines sur des irrégularités constatées l'an dernier lors d'élections au Kazakhstan qui avaient vu Nazarbaïev crédité de 91 % des voix.

Le président kazakh a rendu hommage de son côté aux États-Unis pour avoir été le premier pays au monde à reconnaître l'indépendance du Kazakhstan, acquise en 1991 après l'effondrement de l'Union soviétique. «En matière économique, énergétique, en politique, dans le domaine de la guerre contre le terrorisme, nous sommes vraiment devenus des partenaires très proches», a-t-il dit.

Aucune question n'a pu être posée aux deux dirigeants lorsqu'ils ont accepté d'être photographiés et filmés ensemble.

Le Kazakhstan, avec ses 10 % de croissance et ses 24 milliards de barils de réserve de brut, apparaît aux yeux de Washington comme un partenaire important dans une Asie centrale stratégique, et ce, en dépit des problèmes en matière des droits de l'homme dans l'ex-République soviétique.

Astana s'était aussi assuré des faveurs américaines en soutenant la guerre en Irak, y envoyant même une présence militaire symbolique et en ouvrant son espace aérien aux avions de la coalition internationale engagée en Afghanistan, pays riverain de l'Asie centrale.

Au cours de sa visite aux États-Unis, le président kazakh devait rencontrer plusieurs patrons d'entreprises américaines spécialisées dans ce secteur. Avant sa rencontre avec Bush, M. Nazarbaïev avait séjourné chez Bush père dans la résidence familiale du Maine, puis avait été reçu par le vice-président Dick Cheney.

Outre les irrégularités pointées notamment par les États-Unis lors des élections de 2005, les États-Unis avaient également exprimé leur préoccupation après le meurtre d'un dirigeant de l'opposition et la mort suspecte d'un autre l'année dernière. Et le département d'État a récemment qualifié la situation au Kazakhstan de «médiocre».

Face à ces critiques, le Kazakhstan demande qu'on lui laisse le temps de procéder à des réformes. «C'est le jeu de la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine, nous nous rapprochons d'une démocratie», a confié cette semaine un diplomate kazakh sous couvert de l'anonymat.

Le 28 septembre dernier, lors de l'inauguration à l'ambassade kazakhe de Washington d'un monument pour marquer l'indépendance de son pays, le président Nazarbaïev a espéré que les relations bilatérales se renforcent encore avec les États-Unis.

Chose à souligner, le Kazakhstan fait partie de l'Organisation de coopération de Shanghaï, menée par la Chine et la Russie et comprenant d'autres pays d'Asie centrale, ayant pour objectif avoué de faire contrepoids à l'hégémonie américaine.

AFP le 3 octobre 2006

dimanche 1 octobre 2006

«L’Asie centrale est le point de rencontre des intérêts entre la Russie et la Chine»

Entretien avec Sanat Kouchkoumbaev, Directeur-adjoint de l’Institut de recherches stratégiques (KISI), think tank kazakhe.


Les médias russophones n’hésitaient pas, à la suite du dernier sommet informel de la Communauté des Etats indépendants (CEI, 21-22 juillet 2006), à souligner que celle-ci se meurt et que la Russie y a perdu sa domination politique. Un «plan de relance» de la Communauté devrait être présenté lors du prochain sommet qui se tiendra à Minsk, à la mi-octobre. Il pourrait offrir une orientation plus asiatique, comme le souhaite le Président kazakhe, Noursoultan Nazarbaev, qui promeut depuis 1994 l’idée d’«Union eurasiatique». Mais il existe déjà de nombreuses organisations régionales, comme et l’Organisation de coopération économique (créée en 1985), l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS, 1996), la Communauté économique eurasiatique (CEEA, 2000), l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC, 2002), l’Espace économique commun (2003) qui, pour certaines, ne regroupent pas que des pays issus de l’Union soviétique.
Le Kazakhstan est favorable aux processus d’intégration. Que signifie le terme «intégration» aujourd’hui pour vous et pour le Kazakhstan ?
Sanat Kouchkoumbaev : Les buts de l’intégration sont l’amélioration économique des pays de la région. Pris séparément, chacun est trop petit, de par sa population, pour constituer un marché de taille par rapport à ses voisins et il n’est donc pas assez attractif (les cinq pays d’Asie centrale ex-soviétique comptent 58 millions d’habitants, [le Kazakhstan en regroupe 15 - RSE]. La taille de chaque marché étant limitée, une union serait une condition nécessaire au développement économique, à celui des affaires, aux investissements étrangers mais aussi aux investissements locaux. Du point de vue politique, l’enjeu de l’intégration serait de contribuer à améliorer les conditions propices à la démocratisation. Les parlements doivent pouvoir intensifier leurs contacts afin de régler les problèmes transfrontaliers. L’aménagement d’un territoire grand comme celui du Kazakhstan (cinq fois celui de la France) nécessite une intégration, pas seulement avec la Russie et la Chine, mais aussi avec les voisins plus proches géographiquement et économiquement, y compris le Turkménistan.
Certains observateurs occidentaux estiment que ces organisations régionales sont des enveloppes vides et que l’intégration s’effectue sans elles. Etes-vous d’accord avec cette vision ?
Je suis en partie d’accord. Ces organisations ne remplissent pas toutes leurs fonctions. Si c’était le cas, elles seraient moins nombreuses. Chaque organisation a ses objectifs. Ainsi, la Communauté économique eurasiatique a pour but la création d’un marché unique, l’Organisation du Traité de sécurité collective a pour mission la défense des intérêts nationaux. Ces deux dernières sont du reste très proches car la présence de la Russie y particulièrement marquée. Quant à l’Organisation de coopération de Shanghai [qui comprend la Chine, la Russie, l’Ouzbékistan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et le Kazkhstan - RSE], elle a décidé de s’intéresser également aux questions socio-économiques, malgré les dissemblances constatées entre pays membres.
L’Asie centrale est le point de rencontre des intérêts entre la Russie et la Chine. Pourriez-vous citer des cas concrets de ces processus d’intégration qui ont lieu en dehors du cadre des organisations ?
Je peux vous en donner deux qui sont le secteur bancaire et celui de l’énergie. Le secteur bancaire kazakhe est bien intégré au secteur russe ; tous deux ont adopté les normes internationales de fonctionnement. Cela se manifeste par la présence importante de banques russes au Kazakhstan. Les banques kirghizes sont intégrées au système kazakhe. En revanche, le secteur ouzbek reste à part. Quant au secteur énergétique, sa forte intégration s’explique en grande partie par la subsistance des infrastructures soviétiques. La présence, à la fois économique et politique, de Gazprom en Asie centrale est tout à fait logique puisque l’entreprise russe est un opérateur puissant. La Russie souhaite transformer l’Organisation de coopération de Shanghai en une véritable alliance militaire tandis que la Chine propose, elle, de centrer les activités de l’organisation sur le commerce et l’économie. Pékin veut créer un groupe de travail centré sur l’étude de la construction d’oléoducs et de gazoducs en Asie centrale.
Comment le Kazakhstan se positionne-t-il par rapport à ces orientations divergentes ?
La Russie ne souhaite pas concurrencer la Chine sur le plan économique en raison de la forte capacité de production industrielle chinoise. Ce qui est totalement justifié. L’Organisation de coopération de Shanghai est importante pour la Chine, à la fois sur le plan économique et sécuritaire. Le Kazakhstan, lui, a tout intérêt à entretenir de bonnes relations de voisinage avec ces deux Etats, car son territoire est un lieu de transit pour la Chine. Ce sont tous les pays centrasiatiques qui vont devoir défendre leurs productions industrielles face à la Chine qui, rappelons le, est membre de l’OMC.
Le Kazakhstan est un voisin stratégique pour la Russie. Quelles sont leurs relations actuellement ?
Les relations russo-kazakhes sont bonnes. Le volume des échanges entre les deux pays s’élevait à 10 milliards de dollars en 2005. Un accord est intervenu sur la question de la délimitation de leur frontière, qui, avec près de 7000 km, est la plus longue du monde ; elle ne doit en aucun cas être militarisée, car il est indispensable qu’elle continue à laisser passer les marchandises. Les Russes vivant au Kazakhstan constituent 30 % de la population ; quant aux russophones, ils représentent 40 %. Les élites ont été éduquées à Moscou ou dans d’autres villes de la Russie. Les influences sont toujours très prégnantes et les ponts entre les deux pays sont solides, car basés sur la culture et la langue. D’un point de vue stratégique également, on peu dire que les liens sont fermes, puisqu’ils reposent sur l’utilisation du centre spatial de Baïkonour, sur celle de quatre polygones militaires et sur les intérêts russes dans le Caspian Pipeline Consortium (CPC). Le Kazakhstan tire parfaitement son épingle du jeu qu’il joue avec les grands investisseurs internationaux et la Russie n’y voit rien à redire.
La fille aînée de N. Nazarbaev, Dariga Nazarbaieva, a-t-elle des chances de devenir Présidente de son pays dans quelques années ?
Le Président N. Nazarbaev vient d’être réélu [en décembre 2005 - RSE]. La prochaine élection devrait donc se tenir dans sept ans. D’ici là, beaucoup de choses peuvent se passer. Et puis, Dariga Nazarbaeva n’a pas encore évoqué officiellement sa candidature. D’autres candidats très talentueux peuvent, potentiellement, se présenter. Depuis le recouvrement de l’indépendance, la Kazakhstan n’a procédé à aucun changement de Président. Ce sera une première, et nous n’avons pas d’expérience dans ce domaine.
Par Hélène ROUSSELOT, le 01/10/2006 sur www.regard-est.com

lundi 25 septembre 2006

Kazakhstan : 4 millions de dollars de plus pour l’huile de tournesol

Londres, 25 septembre 2006 - La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) vient d’annoncer sa décision de rallonger de 4 millions de dollars le prêt de 16 millions, accordé en 2005, à la firme Turkuaz Edible Oil Industries (TEOI), productrice d’huile de tournesol, pour son développement au Kazakhstan et sur les marchés voisins d’Asie centrale.
En raison de la forte demande, TEOI a décidé la construction d’une nouvelle unité de production d’une capacité de 200 tonnes par jour, au lieu des 100 tonnes initialement prévues.
Filiale de la compagnie saoudienne Afia International (autrefois appelée Savola Edible Oils) qui en détient 90% des parts depuis octobre 2004, TEOI vise, à terme, l’acquisition de 50% des graines de tournesol produites localement, dans la région d’Aktobe, à l’ouest du pays.
La BERD coopère avec Turkuaz Edible Oil Industries dans le domaine de l’assistance technique pour la formation des producteurs. Gilles Mettetal, le directeur du département "agribusiness" de la BERD, se déclare particulièrement fier de contribuer à l’expansion d’une compagnie innovante qui possède une claire vision et une stratégie à long terme pour la région. Il rappelle que, participer au développement du secteur "agribusiness" en Asie centrale, fait justement partie des missions de la BERD.
Dépêche publiée le 25/09/2006
Par Renaud FRANCOIS, d’après Harolddoan.com

mardi 5 septembre 2006

Inauguration à Astana du Palais de la Paix de Norman Foster

Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev a inauguré vendredi à Astana le Palais de la Paix et de la Concorde, une pyramide de pierre et de verre créée par le célèbre architecte britannique Norman Foster, présent lors de la cérémonie. La pyramide blanche dotée d'une pointe en verre, haute de 62 mètres, dispose d'une surface intérieure d'environ 25.000 m2, qui accueillera notamment quatre lieux de culte (judaïsme, islam, christianisme, bouddhisme).

"Pour de nombreux peuples, la forme de la pyramide a un sens sacré (...) Ses quatre côtés ouverts sur les quatre directions du monde symbolisent la pureté des aspirations de l'humanité", a fait valoir M. Nazarbaïev.

Les présidents ouzbek et kirghiz, Islam Karimov et Kourmanbek Bakiev, ainsi que leur homologue tadjik, Emomali Rakhmonov, ont visité avec leur hôte le bâtiment, marquant le début des festivités, avant un concert de la diva espagnole Montserrat Caballé. Le bâtiment a été achevé en 12 mois, M. Nazarbaïev voulant qu'il soit prêt pour accueillir à la mi-septembre le second Congrès des leaders des religions mondiales dans ce pays majoritairement musulman. L'intérieur du bâtiment reste cependant largement inachevé.

Le Kazakhstan, gigantesque république d'Asie centrale, est peuplé de quelque 130 groupes ethniques et religieux qui cohabitent pacifiquement. La pyramide n'est que l'un des bâtiments hors du commun d'Astana, devenue capitale en 1997. S'y côtoient également une tour en forme de briquet, un bâtiment concombre et une énorme colonne métallique surmontée d'un oeuf doré.
Le Palais de la Paix et de la Concorde est situé à quelques centaines de mètres de la présidence kazakhe, un bâtiment inspiré de la Maison Blanche à Washington, surmonté d'une gigantesque coupole bleue et d'une longue flèche dorée.

jeudi 17 août 2006

Vie et travail dans la capitale du Kazakhstan

Volker Pabst de la Suisse est Volontaire des Nations Unies spécialiste des droits de l’homme auprès du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Kazakhstan.

Le bus qui me conduit au travail s'arrête juste devant chez moi, Avenue de la République, la rue principale d'Astana, où je réside depuis février. De retour ici, je pense aux promenades de ski de fond sur le fleuve gelé de l'Ishim. Les rues sont enneigées, il fait moins 30 et les gens portent des manteaux de fourrure impressionnants pour se protéger du froid glacial. Mais aujourd’hui tout cela est lointain : disparus le gel et la fourrure. A la place des skis, ce sont les bateaux qui glissent sur le fleuve, les mini jupes et dessus sans manches remplacent les manteaux de fourrure des passants sur la promenade. Astana, située au centre des terres continentales eurasiennes, est presque la seule capitale qui connaît des températures ambiantes qui varient tout au long de l'année.

Mais ce n’est pas seulement le climat qui a changé. La ville a été reconstruite à un rythme étonnant depuis 1997. Elle a été choisie à cette époque comme capitale du pays par le Président Nursultan Nazarbayev. La nouvelle ville sur la rive gauche abrite les bâtiments de l’administration et des représentations. Je viens ici tous les dix jours et je découvre à chaque fois des changements. Bien que 200 entreprises du bâtiment soient présentes dans la ville, l’offre reste néanmoins trop faible par rapport à la demande.

Je travaille au centre de la vieille ville. Le nombre des employés de l’ONU augmente à Astana et l'espace de bureau devient de plus en plus restreint. Pour cette raison, une partie du personnel est logé dans des bâtiments extérieurs du Gouvernement en attendant d’emménager dans de nouveaux locaux de l’ONU. Je partage la place de travail avec des fonctionnaires chargés des questions logistiques et budgétaires du parlement. Il me faut quinze minutes en autobus pour venir au travail. Quand j’arrive, le personnel de la sécurité me salue d’un sourire amical.

En l’espace de quelques semaines, le projet des droits de l'homme du PNUD et son associé principal, la Commission présidentielle sur les droits de l'homme, se préparent à lancer, en coopération avec le bureau de l'UNESCO à Almaty, le projet de site web d’une bibliothèque virtuelle. Au Kazakhstan, les textes de lois sont publiés par le secteur privé et ils ne sont pas gratuits. En conséquence, une grande partie de la population ne connaît pas les textes, même les règles les plus rudimentaires.

La diffusion de l'information n'est pas chose facile dans ce pays, le neuvième et le plus grand pays de tout un territoire avec une population peu dense. L’héritage soviétique a néanmoins légué un large réseau de bibliothèques municipales qu’on trouve un peu partout dans le pays. C’est ce réseau qui va servir pour notre projet.

La Commission présidentielle sur les droits de l’homme, le PNUD, l’UNESCO et le programme VNU ont travaillé ensemble à la promotion d’une éducation en matière de droits de l'homme et d’une justice pour tous. Ils ont créé une importante base de données avec des documents relatifs au respect et à la promotion des droits de l'homme. On accède à ces documents par Internet à partir des bibliothèques municipales, même celles situées dans les régions les plus éloignées du pays. Il est prévu que le personnel sera formé sur le programme qui gère la bibliothèque pour qu’ils donnent par la suite un appui professionnel à toute personne désireuse de connaître ses droits.

Comme dans tout projet, le calendrier est serré ces dernières semaines avant la date-limite et tout le monde est sous pression. L’édition de la version kazakh des documents juridiques prend du temps parce qu'il y a différents types de formats pour les lettres kazakhs et chaque format correspond à un logiciel différent. Cette charge supplémentaire de travail occupe beaucoup notre spécialiste que j'essaye d’aider en prenant soin des documents russes.

Après avoir parcouru environ 200 pages sur les normes de prison, je prends ma pause de midi et je vais marcher jusqu’à une petite place à environ 10 minutes de mon bureau. Je connais un endroit où on peut consommer rapidement des plats traditionnels. Pour lutter contre la chaleur d'été, je prends une boisson non alcoolisée à base de pain. J’ai fini par adorer cette boisson. De retour au bureau, je finis le chapitre sur "la liberté de pensée" et je travaille à quelques chapitres sur le droit des enfants, ce qui me prend tout l'après-midi. Quand ma pause a été courte, je quitte le bureau plus tôt et je fais un tour de 20 minutes jusqu’au bâtiment principal de l'ONU. Je passe parfois des heures dans ce bâtiment du gouvernement où les pièces sont grandes pour le personnel. Je rends visite aux collègues et discute parfois avec des étrangers. Après une conversation, je rentre chez moi par le chemin le plus court Avenue de République le long de la rivière Ishim, qui à cette heure là, devient mon endroit préféré.

par Volker Pabst le 17 août 2006 à Astana, Kasakhstan sur http://www.unv.org/

jeudi 13 juillet 2006

Aujourd’hui à Ceyhan : La Turquie inaugure un grand projet d’oléoduc

C'est sous l'égide de S.E.M. le Président de la République, Ahmet Necdet SEZER, qu'a lieu ce jeudi 13 juillet 2006 le projet d'Oléoduc de Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) qui reliera la Mer Caspienne à la Méditerranée pour le transport du pétrole. Plusieurs Chefs d'États et de Gouvernements, ainsi que des Ministres de l'Énergie de divers pays y assisteront. Cet Oléoduc de BTC, long de 1776 km (le plus long du monde), est un projet qui a été réalisé grâce à la collaboration et la coopération intense entre les États de la région, des firmes multinationales ainsi que d'autres partenaires internationaux.

Ayant une capacité de 50 millions de tonnes métriques, à savoir un million baril par jour, cet oléoduc est censé être la principale trajectoire pour le transport des réserves d'hydrocarbures de la région en toute sécurité et d'une manière respectueuse à l'écologie et l'environnement, afin de contribuer à la satisfaction des marchés occidentaux en carburant, surtout dans les pays de l'Europe de l'ouest. Sa durée opérationnelle est prévue pour 40 ans, mais cette durée peut être prorogée si cela est nécessaire et faisable.

Pour comprendre la stratégie de la Turquie à propos de l'Énergie, il faut noter que ce payse se trouve au cœur d'un carrefour des voies énergétiques disposant des 75% des ressources pétrolières et gazières. Avec la dépendance aggravante des pays de l'OCDE aussi bien que les grosses économies émergentes de l'Asie au pétrole du Moyen Orient ainsi que de la Mer Caspienne, le rôle de la Turquie grandit. Les derniers développements montrent que les marchés de l'énergie, notamment ceux du pétrole, deviennent de plus en plus fragiles et vulnérables par rapport aux fluctuations dans l'offre des hydrocarbures. Ainsi, "la sécurité de l'énergie à suppléer" est considérée en tant qu'un concept primordial dans l'agenda des affaires mondiales. Pour un flux sûr et continu des ressources hydrocarbures vers les marchés internationaux, la diversification des routes énergétiques devient importante.

La Turquie qui vise le maintien de bonnes relations avec les pays de la région avec lesquels elle partage des liens historiques, culturels et économiques, a aussi une responsabilité pour la sécurité d'énergie dans cette région. C'est avec cette perception que la Turquie a développé le projet du " Corridor d'Énergie Est-Ouest" comme l'un des piliers de sa stratégie d'énergie. Le Corridor d'Énergie Est-Ouest est en train de voir le jour avec la coopération des pays de la région comme l'Azerbaïdjan et la Géorgie ainsi que les États-Unis comme partenaire extérieur. Ce corridor cible le transport du pétrole et du gaz vers les marchés occidentaux en sécurité et l'Oléoduc de BTC constitue l'un de ses majeurs composants.

Les autres majeurs projets sont le Gazoduc de Baku-Tbilissi-Erzurum qui va transporter le gaz du bassin Shah Deniz en Turquie et le Gazoduc Transcaspienne. D'autre part, la Turquie est en train de développer des projets d'infrastructure comme le Connecteur entre la Turquie, la Grèce et l'Italie dont la partie entre la Turquie et la Grèce sera opérationnelle à la fin de l'année 2006. Un autre projet qui va transporter le gaz naturel vers l'Europe est le Projet de Gazoduc Nabucco à travers la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie et finalement l'Autriche. En dehors de la destination européenne, il s'agit aussi des projets d'infrastructure comme le Gazoduc Arabe qui est sensé être opérationnel avant la fin de l'année 2008.

J.MarcelMbuyi, le jeudi 13 juillet 2006 sur Lavenir


samedi 8 juillet 2006

La lutte d’influence que se livrent les deux principaux groupes d’influence kazakhstanais vient de connaître un nouvel épisode avec la nomination de Timour Koulibaev au poste de président de la compagnie pétrolière et gazière publique KazMunaiGaz.

Samruk, la holding qui gère KazMunaiGaz, a annoncé le 27 juin le renouvellement de son conseil d’administration et la nomination de Timour Koulibaev, à la tête de KazMunaiGaz. A 39 ans, le gendre du président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaev, est déjà un vieux routier du secteur des hydrocarbures. Entre 2002 et 2005, il était le vice-président de KazMunaiGaz.

Les principaux leviers économiques sont entre les mains de la famille Nazarbaev. Timour Koulibaev et sa femme, Dinara Nazarbaeva, contrôlent Halyk, la troisième banque du pays. Dariga, la fille aînée du président, et son mari, Rakhat Aliev, disposent d’actifs importants dans les médias.

La nomination de Timour Koulibaev à la tête de KazMunaiGaz renforce un peu plus le contrôle du clan Nazarbaev sur l’économie kazakhstanaise. Elle « signifie que la famille Nazarbaev augmente son pouvoir », affirme Bolatkhan Taizhan, analyste politique et ancien ambassadeur du Kazakhstan en Malaisie. « Nazarbaev semble avoir réussi à placer directement entre ses mains le secteur le plus important de l’économie nationale » poursuit-il. « Bien sur, avant la nomination de Koulibaev, tous les secteurs de l’économie étaient sous le contrôle du président. Mais avec la nomination de son gendre à ce poste, le contrôle du président sur ce secteur sera plus direct », affirme-t-il. Récemment, un partisan de longue date du président Nazarbaev, Kairat Kelimbetov, a été nommé à la direction du fonds qui gère une partie des recettes pétrolières pour les générations futures.

Certains analystes voient dans ces nominations le signe de la mise à l’écart du couple Dariga/Rakhat au profit de Timour Koulibaev, jugé par le président du Kazakhstan plus fiable et plus loyal que sa fille aînée et son fougueux mari. Elles interviennent également quelques mois après l’élimination violente d’un des leaders de l’opposition et la mise en accusation de proches de M. Koulibaev.

Dans un rapport publié en novembre 2005, le centre eurasiatique de recherches politiques d’Almaty présentait les « groupes d’influence » à l’œuvre au Kazakhstan. Par « groupe d’influence », le rapport définit « un groupe organisé qui utilise son pouvoir financier et économique et sa capacité de pression pour acquérir ou essayer d’acquérir des moyens d’influencer les organes législatifs et exécutifs dans le but de faire valoir certains intérêts ou forces ». Néanmoins, les relations entre les différents groupes ne se font pas sans heurts et le rapport évoque « l’émergence d’un conflit au sein de l’élite » dans la perspective de la succession du président kazakhstanais.

Le rapport souligne que « le facteur tribal » (hordes, clans), que certains observateurs mettent en avant pour expliquer les connections et les soubresauts de la politique locale, connaît un déclin depuis l’indépendance du Kazakhstan. « Les groupes d’influence actuels se sont formés sur la base de loyautés personnelles et d’affiliations et interagissent entre elles de manière pragmatique en fonction d’intérêts puissants », précise le rapport.

À l’écart de ces compétions, endossant le rôle d’arbitre et d’acteur, se trouve le groupe d’influence lié au président Nazarbayev. Il joue le rôle d’arbitre des luttes au sein de l’élite politico-financiaro-économique du Kazakhstan. « Les luttes politiques entre les groupes n’ont pas pour enjeu la conquête de l’électorat mais l’influence sur le chef de l’État », affirme le rapport. À tout moment, celui-ci peut modifier ou suspendre les règles du jeu ou exclure un compétiteur. Il est également acteur dans le sens où il se doit de maintenir un équilibre entre les différents groupes afin d’éviter tout débordement.

Le rapport recense quatre groupes d’influence et les classe en fonction de leur poids, de plus au moins influent. Sans surprise, on trouve à la tête de ce classement le couple Dariga Nazarbayeva/Rakhat Aliev. Il s’appuie sur l’empire des médias qu’il a constitué pour peser sur l’opinion. Mais, sa surface financière et son absence des milieux industriels semblent le desservir, tout comme les manœuvres agressives employées dans le passé par Rakhat Aliev qui lui valent de nombreuses inimitiés.

Le deuxième groupe en terme d’influence est celui incarné par Timour Koulibaev. Selon le rapport, ce groupe, qui dispose de solides intérêts dans l’industrie, est plus puissant que celui qui entoure le président. Toutefois, les principaux accusés de l’assassinat le 13 février dernier de l’opposant Altynbek Sarsenbaev appartiennent à ce groupe.

Nourzhan Subkhanberdin, président de la Kazkommertsbank, plus importante banque privée du Kazakhstan, est la figure de proue du troisième groupe. Très proche du groupe précédent, ce troisième cercle rassemble les milieux industriels et financiers déçus par le manque de réformes.
Enfin, le rapport identifie un quatrième groupe présent dans l’industrie métallurgie. Baptisé « groupe eurasien » car il rassemble essentiellement des Kazakhstanais qui n’appartiennent pas à l’ethnie kazkah, ce qui lui vaut d’être considéré comme étranger par les autres groupes. Sa position l’oblige à soutenir le président Nazarbayev afin d’éviter d’être évincé. Celui-ci l’utilise afin de contrebalancer l’influence des groupes liés à son cercle familial. Parmi les principales figures de ce groupe, citons les hommes d’affaires Aleksandr Mashkevich, Patokh Shodiev et Alidzhon Ibragimov.

D’autres cercles d’influence existent autour de groupes industriels et financiers, de proches du président Nazarbayev, de politiciens et de solidarités régionales.
Peu avant l’annonce de la promotion de Timour Koulibaev, Dariga Nazarbaeva avait appelé les partis pro-présidentiels à s’unir au sein d’une seule formation politique. Selon elle, un tel parti serait sans rival pour les cinquante prochaines années. Le camp présidentiel se compose de trois partis, Asar, Otan et le Parti civique.

Selon Serik Abdrakhmanov, député du parti Otan, les déclarations de Dariga Nazarbaeva peuvent s’interpréter dans la perspective des élections législatives qui doivent se dérouler en 2007. « Les élections législatives pourraient se dérouler au scrutin de liste », a-t-il dit. « Il pourrait y avoir plus de sièges de député. Peut être que (les (déclarations de Dariga Nazarbaeva) ont été faites dans ce sens », a-t-il estimé.

Avec RFE/RL, AP et Interfax-Kazakhstan
www.bassirat.net samedi 8 juillet 2006