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mardi 2 mars 2010

Astana bien servi

C'est "le prêt le plus important jamais accordé par la Banque mondiale, et il est destiné à la construction et la modernisation [du tronçon kazakh] du Corridor transcontinental" reliant l'Europe et la Chine, a déclaré Motoo Konishi, directeur régional chargé de l'Asie centrale à la Banque mondiale, rapporte le site d'information kazakh Nomad.su. Le 23 février, lors de sa rencontre avec le ministre des Transports kazakh, Abelgazi Koussaïnov, M. Konishi a pris connaissance de l'avancement des travaux sur les routes faisant partie du Corridor. Des dizaines de projets visent à améliorer, d'ici à 2015-2020, l'état des routes du Kazakhstan, qui accueillera 2 787 kilomètres des 8 445 de cette gigantesque route. Alors qu'il faut quatorze jours pour aller d'Europe en Asie par le Transsibérien, le Corridor raccourcira ce temps de quatre jours.

Afghanistan: la lutte antidrogue sans les Etats-Unis

Après l'achèvement de l'opération des troupes américaines dans la province afghane du Helmand, une autre opération est en voie de préparation à Kandahar.

Mais il est déclaré ouvertement que la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan ne prévoit pas de lutter contre la production de drogue. Les Américains craignent probablement de dresser contre eux de nombreux Afghans dont le bien-être dépend, pour beaucoup, des volumes de production de pavot à opium.

C'est ce que confirme le rapport annuel de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) selon lequel les plantations de pavot à opium en Afghanistan dépassent actuellement celles de Colombie, du Pérou et de Bolivie réunies et couvrent 193000 hectares. Par rapport à 2001, la production de drogue en Afghanistan s'est considérablement accrue pour atteindre 7500 tonnes d'opium.

L'héroïne représente un très grand danger. La production annuelle dans les laboratoires clandestins des provinces du Badakhchan, du Helmand et de Nangarhâr dépasse 800 tonnes.

L'héroïne occupe la première place en Russie en nombre de décès dus à la consommation de drogue. Selon le rapport de l'UNODC, la Russie a occupé en 2009 la première place au monde pour la quantité d'héroïne consommée: 75 à 80 tonnes par an, soit 20% de la consommation mondiale. Cela signifie que la Russie en consomme 3,5 fois plus que les États-Unis et le Canada (environ 20 tonnes) et presque deux fois plus que la Chine (45 tonnes).

Les données de l'ONU sont entièrement confirmées par les sources russes. Ainsi, en mars 2009, Viktor Ivanov, le directeur du Service fédéral de contrôle du trafic de stupéfiants (FSKN), déclarait que la Russie comptait 2 à 2,5 millions de toxicomanes, dont 500000 officiellement recensés. Selon certaines estimations, chaque année en Russie, environ 30000 personnes meurent par suite de consommation de stupéfiants et le nombre de toxicomanes s'accroît de 80000.

Il existe trois voies principales pour le passage des stupéfiants en provenance d'Afghanistan vers l'étranger. La première route (35 à 40%) passe par l'Iran, le deuxième itinéraire emprunté par les trafiquants (25 à 30%) passe par le Tadjikistan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan. Ensuite, la drogue parvient en Fédération de Russie, pour l'essentiel, en provenance du Kazakhstan: environ 50 tonnes d'héroïne par an. Il y a également l'itinéraire aérien menant en Russie directement depuis le Pakistan et les pays d'Asie centrale, ainsi que les itinéraires maritimes et aériens en provenance des pays d'Afrique.

La troisième route (25 à 30% de la drogue) passe par le Pakistan, plus précisément via le Baloutchistan et le port de Karachi d'où les stupéfiants sont envoyés en Europe occidentale.

L'itinéraire le plus largement suivi pour le transport de la drogue est celui qui passe par le Tadjikistan où les forces de l'ordre sont très corrompues. La baisse considérable des saisies de drogue à la frontière tadjiko-afghane depuis le retrait des gardes-frontières russes du Tadjikistan en 2005 en est une confirmation.

Le Kirghizstan intensifie sa lutte contre le trafic de drogue et les représentants de la Commission de contrôle du trafic de drogue qui fonctionne auprès du président de ce pays coopèrent étroitement avec leurs collègues iraniens. Cette activité est bien justifiée car l'accroissement du trafic de stupéfiants déstabilise la situation dans la vallée du Ferghana.

Les dirigeants de l'Ouzbékistan accordent une grande attention, surtout après les événements tragiques d'Andijan de mai 2005, à la lutte contre le trafic de drogue via leur territoire dans la mesure où plusieurs organisations terroristes internationales participent à ce trafic.

C'est le Kazakhstan qui lutte de la façon la plus énergique contre le trafic de drogue. Les forces de l'ordre de cette république saisissent plus de 23 tonnes de stupéfiants par an et suppriment environ 200 filières d'acheminement.

Pour l'instant, la coopération avec les forces de l'ordre du Turkménistan n'est pas au niveau souhaité. Certes, cette voie n'est pas si largement empruntée pour transporter de grandes quantités d'opium et d'héroïne en provenance d'Afghanistan, mais elle constitue ce qu'on appelle la « zone grise », mal contrôlée par la communauté internationale.

Les dirigeants afghans qui ont remplacé les talibans ont tout de suite initié une lutte contre la production de stupéfiants. Un décret interdisant la culture du pavot à opium a été promulgué peu après la formation de l'administration temporaire de Hamid Karzaï, une agence de lutte contre le trafic de stupéfiants a été mise en place, suivie d'une campagne pour la suppression des plantations d'opium. Il avait alors été prévu que la production de stupéfiants dans le pays diminuerait de 75% avant 2008. Ces mesures se sont avérées cependant insuffisantes.

Par conséquent, le trafic de drogue afghan représente une menace réelle pour la sécurité de notre pays et celle des États d'Asie centrale. Le transit de stupéfiants ne cesse d'augmenter et prend une envergure alarmante. Les troupes des États-Unis et de l'OTAN qui se trouvent en Afghanistan refusent de lutter contre cette menace. Dans ces conditions, il devient vital de réunir toutes les ressources disponibles pour lutter contre ce fléau général. Il faut le faire dans le cadre de l'Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC, qui regroupe la Russie, la Biélorussie, l'Arménie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l'Ouzbékistan et le Tadjikistan).

Vladimir Evseïev est secrétaire scientifique du Conseil de coordination des prévisions de l'Académie des sciences de Russie.
Par Vladimir Evseïev, RIA Novosti le 2 mars 2010