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mercredi 25 novembre 2009

La présidence kazakhe de l’OSCE : un choix avisé ?

Alors que le Kazakhstan s’apprête à prendre la tête de l’OSCE en janvier 2010, les polémiques autour de la présidence kazakhe s’amplifient. Pour cette élection, Astana a bénéficié du soutien sans faille de tous les Etats anciennement soviétiques, Russie en tête, ainsi que de la bonne volonté de l’Allemagne, qui a refusé que l’élection soit conditionnée à des progrès en matière de réformes institutionnelles ou de liberté de la presse. Enfin, les autorités kazakhes, très soucieuses de leur image internationale, ont su y mettre le prix : plusieurs firmes américaines de lobbying se sont vu commander des rapports éclairant sous un jour très positif les évolutions politiques, économiques et sociales du pays.

La présidence kazakhe a en effet du bon. Tout d’abord symboliquement : pour la première fois près de vingt ans après la disparition de l’Union soviétique, un État postcommuniste va présider une organisation symbole de l’ancienne Guerre froide, porteuse des slogans de démocratisation de l’Union européenne. Comparé à ses voisins centre-asiatiques, le Kazakhstan fait bonne figure : sur le plan international, Astana maintient une politique étrangère dite multi-vectorielle qui cherche l’équilibre entre la Russie, la Chine et l’Union européenne et se veut très active dans toutes les organisations internationales et régionales. Sur le plan intérieur, le Kazakhstan est sans conteste le leader économique de la région (70 % du PIB de toute l’Asie centrale). Il a réussi à offrir à sa population une relative hausse du niveau de vie et a fait chuter le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté à 15 %. Il peut également jouer un rôle stabilisateur dans les tensions internes à l’Asie centrale : il est prêt à établir des stratégies collectives de gestion des flux migratoires massifs venant du Kirghizstan, du Tadjikistan et d’Ouzbékistan, participe à toutes les négociations concernant la difficile question de l’eau et de l’électricité, favorise la coopération multilatérale et bilatérale en matière de sécurité des frontières et de répression des trafics clandestins, etc.

Le Kazakhstan apparaît donc comme un bon candidat face à la liste des priorités décidées par l’OSCE pour 2010 : réduction des armes de destruction massive (le pays a accepté sa dénucléarisation à la chute de l’URSS), promotion de la sécurité énergétique (il est un partenaire motivé des concertations avec l’Union européenne en matière énergétique), et institutionnalisation de la paix interethnique et interconfessionnelle (les minorités nationales et religieuses disposent de droits reconnus, bien que la réalité soit bien moins positive que ne cherchent à le montrer les autorités). Le pays dispose également de certains atouts pour poursuivre les difficiles efforts de l’OSCE dans les « conflits gelés » de l’ancienne Union soviétique : les autorités kazakhes ont de bonnes relations avec toutes les parties en conflit, Moscou et Tbilissi malgré la guerre russo-géorgienne d’août 2008, Erevan et Bakou malgré le conflit du Haut-Karabakh, Kishinau et Tiraspol malgré le conflit en Transnistrie.

Si l’objectif de l’OSCE était de reconnaître, à travers cette nomination, que le pays avait réussi en moins de deux décennies à maintenir le cap de la « transition » et à intégrer la communauté internationale, l’élection était justifiée : comparé à ses voisins anciennement soviétiques, le cas kazakh peut en effet être considéré comme un succès dans de nombreux domaines.

Toutefois, le bat blesse – et la formule reste modérée – sur le plan politique. Une organisation dont la légitimité repose sur le respect des libertés fondamentales peut-elle se faire représenter par un régime politique tel que celui du Kazakhstan sans perdre sa crédibilité ?

A la prochaine élection présidentielle de 2012, Nursultan Nazarbaev fêtera ses 21 ans au pouvoir, grâce à de multiples manipulations législatives qui lui ont permis de reculer puis d’avancer les élections, de faire prolonger son mandat par référendum puis de se faire réélire, en 2005, avec un score soviétique – 91 % des suffrages. Non contentes de ces bons résultats, les autorités ont fait passer en 2007 une loi qui permet au premier président de la République de se présenter à un nombre illimité de mandats. Potentiel président à vie, Nazarbaev a donc eu de quoi s’effrayer de la passation de pouvoir entre Poutine et Medvedev. Le Kazakhstan est aujourd’hui un pays sans opposition parlementaire : grâce à une politique systématique de liquidation de toute opposition et à l’introduction d’un seuil de 7 % des suffrages, l’Assemblée nationale ne compte plus qu’un seul parti, celui du président. Depuis 2006, plusieurs membres de l’élite ayant décidé de passer dans l’opposition ont été assassinés, dans des opérations peu finement maquillées en suicides ou accidents. Les opposants sont harassés administrativement, des affaires judiciaires sont montées à leur encontre, les sites Internet dissidents sont bloqués à l’intérieur du pays ou « clonés » par des sites parallèles grâce à des systèmes informatiques que les autorités achètent à leur voisin chinois.

Sur le plan économique, le tant célébré « modèle kazakhstanais » est celui de l’accaparement des richesses du pays par les clans au pouvoir. Le président est à la fois le maître d’œuvre et l’otage de stratégies de prédation des ressources mises en place lors du passage à l’économie de marché et renforcées dans les années 2000. Son premier gendre, aujourd’hui en disgrâce, contrôlait de nombreux pans de l’économie, en particulier ceux liés à l’économie de l’ombre via ses connexions avec les services secrets et les douanes ; son second est plus que jamais à la tête de l’ensemble du marché des hydrocarbures. La société nationale à l’énergie nucléaire, Kazatomprom, est ébranlée par plusieurs grands scandales alors que le pays s’annonce comme l’un des premiers producteurs mondiaux d’uranium. Le secteur bancaire, quant à lui, n’en finit plus de chercher des boucs émissaires à son effondrement sans précédent. L’opacité des enjeux et la confusion qui règnent au sein des organes de l’État depuis 2008 ne peuvent qu’inquiéter : elles démontrent non seulement que la gestion des richesses du Kazakhstan se fait en fonction des intérêts personnels des dirigeants, mais également que les luttes entre élites pour le contrôle des ressources s’accélèrent avec la perspective d’un possible départ, sous une forme ou une autre, du président.

Malgré ses discours pro-européens et l’annonce d’une « Voie vers l’Europe », le Kazakhstan n’a pas caché vouloir profiter de sa présidence pour montrer à la « vieille Europe » que les conceptions politiques des pays de la CEI sont « différentes ». Les efforts de certains pays membres à démontrer le caractère illégitime des critiques de l’OSCE seront donc dorénavant portés haut et fort par le Kazakhstan. Face à de telles contradictions, les missions de l’organisation présentes dans les différents pays de la région n’auront pas la tâche facile. Par cette élection, le but était probablement d’encourager un parcours historique sans valider des réalités politiques qui sont à l’opposé des objectifs de l’organisation. Malheureusement, la réception du message par les Etats postcommunistes et plus généralement les partenaires de l’Europe risque d’être contraire à la lecture que voulait en donner l’OSCE. Une fois encore, l’Europe envoie des messages brouillés.
Le 25 novembre sur www.affaires-strategiques.info, Par Sébastien Peyrouse, chercheur associé à l’IRIS

L'Ouzbékistan dément avoir fermé sa frontière avec le Kazakhstan

L'Ouzbékistan a démenti hier avoir fermé sa frontière avec le Kazakhstan voisin, et affirmé qu'un système sanitaire renforcé avait été mis en place "temporairement" en vue d'empêcher la propagation de la grippe A/H1N1, a rapporté l'agence Jahon, média officiel du ministère ouzbek des Affaires étrangères. Il y a eu des "mesures de quarantaine temporaires", a précisé cette même source.