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dimanche 1 novembre 2009

Retour de mission au Kazakhstan de la région Alsace

Sans doute faudra-t-il plus d’un voyage pour concrétiser les contacts pris au Kazakhstan. « Cette mission permet d’ouvrir des portes et d’accéder tout de suite à des contacts de bon niveau », reconnaît Simon Klinger qui dirige une équipe de 350 personnes chez Clemessy, spécialisée dans les systèmes électroniques destinés à l’aéronautique et au spatial.

Intéressé par le contrat signé par EADS, portant sur la livraison par l’entreprise française d’un satellite et d’un bâtiment d’intégration, il a rassemblé le maximum d’indications pour présenter « la meilleure offre possible », afin de permettre à l’entreprise mulhousienne de s’intégrer au projet. En sachant que Clemessy travaille depuis 1997 dans l’enclave russe de Baikonour…

En une journée, il a rencontré un industriel français connaissant bien le secteur, puis un fournisseur potentiel, et enfin une entreprise kazakhstanaise spécialisée dans l’exploitation des données des satellites. Il devait avoir d’autres rendez-vous à Astana, la capitale, où se prennent les décisions pour le spatial. Mais il a d’ores et déjà repéré deux partenaires potentiels qui lui permettront d’acheter des prestations sur place. Pour « des raisons économiques et de politique commerciale… » Mais son objectif est d’apporter de l’activité à ses collaborateurs mulhousiens.
Dans la durée

Pour le benjamin de la mission, Jean-Philippe Spinner, 32 ans, responsable chez Socomec des exportations vers les pays de l’Est, « le but était de trouver des partenaires qui nous représentent au Kazakhstan ». Confrontée à la concurrence européenne, russe et chinoise, l’entreprise de Benfeld, qui vend dans 80 pays, joue la carte des « produits innovants » dans l’électricité, l’appareillage industriel et les composants. Méthodiquement, il avait pris quatre rendez-vous par jour et prévu d’assister, cette semaine, à un salon spécialisé. Mais d’ores et déjà, le jeune cadre — qui voyage 80 jours par an — a deux partenaires potentiels en vue, avec l’espoir d’ « une première petite commande dans un mois ». Mais ensuite, il lui faudra revenir pour présenter les produits à ses clients et les former…

Les deux frères, Alain et Jean-Marc Gerber, directeurs de Stapem Offshore — une société de travaux et d’approvisionnements pétroliers maritimes, basée à Haguenau, où travaillent 20 personnes — visent une diversification géographique de leur activité. Ils emploient 350 personnes en Angola, où ils sont présents depuis des années. « On va voir des clients, on explique ce qu’on fait », indiquent-ils, en soulignant leur « volonté de travailler avec des Kazakhstanais et de s’inscrire dans la durée ».

Pour cela, ils se sont rendus sur les bords de la Mer Caspienne, là où les grandes sociétés comme Total exploitent le pétrole. « Nos consultations ont été concrètes. C’était une première approche », ont-ils noté. Eux aussi se préparent pour un appel d’offres qui devrait sortir l’année prochaine.

Comment vendre « une grosse caisse qui vole »



Patron de Flying Robots, la jeune entreprise d'Illkirch — soutenue par le conseil régional — qui a conçu des drones un peu particuliers, Michel Lallemant a multiplié les contacts à la recherche de clients privés ou publics, à Almaty, puis à Astana où la délégation devait rencontrer le vice-ministre de la Défense. Mercredi, il avait rendez-vous avec le dirigeant de l'Institut d'écologie appliquée, à Almaty, qui s'est révélé être une société privée, spécialisée dans l'évaluation des conséquences pour l'environnement des forages pétroliers de la Mer Caspienne.

Vous avez dit drone ? « C'est un outil aérien, une grosse caisse avec 1 m 2 d'espace et 250 kg de charge utile qu'on peut équiper de radars, de sonars et de capteurs. Au lieu de rouler sur terre, il vole », a-t-il expliqué à ses interlocuteurs, visiblement surpris de découvrir cette drôle de machine avec une aile de parapente. Il précise que les enregistrements vidéo ainsi que les données de vol sont stockés à bord et transmis à la station sol qui les analyse et les interprète.

Dans des zones polluées

Michel Lallemant — qui en a vendu deux exemplaires, un en France via l'Otan et l'autre en Asie — ne se laisse pas démonter. Il montre des images d'un vol de son robot, à 80 km/h, insistant sur la possibilité de l'utiliser dans des zones polluées, et surtout sur son faible coût, à l'achat et horaire. Néanmoins, le prix annoncé, maintenance comprise, a semblé surprendre ses interlocuteurs. L'entrepreneur alsacien a rétorqué en citant les prix exorbitants pour une PME des « vrais » drones, allant jusqu'à proposer un test. Mais le Kazakhstanais n'a pas saisi la balle au bond, évoquant la crise…

Il en faudrait davantage pour décourager Michel Lallemant. Celui-ci doit placer quelques-unes de ses machines pour donner une bouffée d'oxygène à sa société qui emploie 15 collaborateurs, dont une dizaine d'ingénieurs.

À moyen terme, il compte développer un autre projet qui lui tient à cœur : celui d'un téléporteur qui pourrait emporter une tonne de produits dans des régions difficiles d'accès, dépendantes de l'aide humanitaire. « Plusieurs entreprises alsaciennes seraient prêtes à participer à une cellule de crise de premiers secours ou de première reconstruction, un domaine dans lequel la France est absente », assure-t-il, en évoquant la possibilité de localiser cette société sur la base de Meyenheim.

www.lalsace.fr

L’Alsace au Kazakhstan, à la conquête de nouveaux marchés


Lors de leur mission au Kazakhstan, les patrons ou dirigeants export des PME-PMI alsaciennes et franc-comtoises ont multiplié les contacts. Ils sont rentrés satisfaits de leur découverte d'un nouveau marché.

Le président du conseil régional, André Reichardt, avait rejoint, mardi, les représentants des 14 PME à Almaty pour marquer le soutien de la Région Alsace à cette « opération de défrichage » d'un nouveau marché porteur dans le domaine de l'énergie et des biens d'équipement ( L'Alsace de mercredi).


Avant la crise qui le touche de plein fouet, arrêtant les chantiers, ce pays immense de l'ex-Union soviétique, situé au cœur de l'Asie centrale, connaissait une croissance à deux chiffres. Allemands, Italiens et Turcs ne s'y sont pas trompés. La Fance est visible à travers les produits de luxe…

250 rendez-vous

Initiée il y a deux ans, la mission a rassemblé « le fleuron des exportateurs alsaciens, à l'exception de celles comme Bongard ou De Dietrich Thermique qui y ont déjà des contacts », relève Alain Layrac, chargé de l'export à la CCI du Bas-Rhin. Quelque 250 rendez-vous ont été organisés, la plupart en présence d'interprètes, le russe restant la langue la plus parlée, malgré la « kazakhisation » du pays. Prévu en septembre, le déplacement a été reporté d'un mois pour « s'inscrire dans le sillage de la visite du président Sarkozy », qui a vu la signature de gros contrats, à hauteur de 6 milliards, par les poids lourds de l'industrie française.

Pour les CCI alsaciennes – unies à l'export – et la Région, les entreprises alsaciennes — qui souffrent de la crise en Europe — doivent pouvoir profiter de cette bouffée d'oxygène. « Nous sommes dans une logique de débroussaillage », a expliqué Frédéric Szabo, directeur export pour les CCI, à ses interlocuteurs.


Stabilité politique

Sans être un nouvel eldorado, le Kazakhstan offre de belles perspectives, ont assuré les Français déjà implantés là-bas, en insistant sur « la stabilité » de ce pays de 15 millions d'habitants, dirigé depuis l'indépendance de 1991 d'une main ferme par Nursultan Nazarbaev, autorisé à se représenter à vie ! Si le Kazakhastan a des progrès à faire en matière de démocratie et de transparence, son président a su préserver l'entente interethnique entre Kazakhes et Russes, les deux groupes majoritaires. Mais surtout, il prône « un développement économique rapide », s'appuyant sur la manne pétrolière, qui rassure les investisseurs.

« Le taux de croissance reste plus important qu'en Russie et en Ukraine », observe Gérald Guiot, représentant du cimentier Vicat, une des rares entreprises à construire actuellement au Kazakhstan. « Nous avons pu prendre une participation majoritaire dans la société », se félicite le directeur qui emploie 150 salariés sur le chantier du lac Balkhach. Pour mieux s'intégrer, il ouvrira aux villageois des environs – dont il souligne le niveau d'éducation — qui ne disposent pas d'eau potable, l'accès à certains équipements de la cimenterie…

« Ce que j'ai pu réaliser ici, je n'aurais pas pu le faire en France », renchérit Bernard Krebs, un ancien de Matra arrivé après sa retraite au Kazakhstan. Résident, ayant épousé une Kazakhe d'une famille en vue, il a créé sa société de consultant, à travers laquelle il travaille dans tous les pays de la région, jusqu'en Afghanistan ! Après s'être impliqué, au Kazakhstan, dans le marché des produits laitiers – contrôlé par le Français Lactalys – il veut développer, dans ce pays de steppes, la viande hallal… à destination du Moyen Orient. Car le Kazakhstan – dont plus de la moitié de la population est musulmane et un bon tiers orthodoxe — se distingue, selon l'expression d'un jeune Kazakhstanais, par « un islam light ». Il n'y a pas de foulards à Almaty…

Nécessaires crédits

L'argent reste cependant le nerf de la guerre. Et les banques se montrent prudentes. Représentant du Crédit agricole, Askar Aspandiyarov espère que « des crédits seront rapidement plus faciles à débloquer pour accompagner les sociétés françaises ». Et de nombreux projets publics, dans un pays qui doit moderniser ses infrastructures, sont rendus plus difficiles ou arrêtés à cause de la crise…

Sans compter le cours de l'euro par rapport au dollar, qui «pénalise les entreprises françaises à l'export». «Il nous arrive même de nous trouver en concurrence avec notre société-mère américaine», se plaint François-Xavier Grosjean, directeur de Lufkin, basée à Fougerolles, spécialisée dans les engrenages et organes de transmission. L'entreprise de Haute-Saône a profité du label national de la mission pour y participer, ce qui lui a aussi permis de nouer des relations avec ses homologues alsaciennes. Car ces missions permettent aussi aux participants, habitués à jongler entre les pays, de discuter et d'échanger leurs expériences.

Textes et photos : Yolande Baldeweck
Article publié sur http://www.lalsace.fr/