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lundi 19 juillet 2010

OTAN, OSCE, OTSC face à face à Alma-Ata

Aujourd'hui s'est ouvert le sommet informel des ministres des Affaires Étrangères de l'OSCE qui doit répondre à deux questions importantes. Premièrement, la rencontre au plus haut avec le nombre maximal de membres participants à cette organisation aura-t-elle lieu ? La chancelière allemande soutiendrait probablement cette idée, sa visite officielle devant avoir lieu immédiatement après le sommet actuel. Notons qu'un autre acteur de la politique européenne, la France, a déjà soutenu l'initiative de Kazakhstan.

Deuxièmement, quelle place devrait occuper l'OSCE en Europe dans la structure contemporaine de sécurité ? Cette seconde question est plus intéressante, compte tenu de la situation délicate de cette organisation dans le cadre de la politique de maintien de sécurité globale et régionale. Les perspectives d'une structure régionale quelconque dépendent de plusieurs facteurs : des objectifs précis et des moyens efficaces pour leur réalisation et un budget stable car en l'absence de financement permanent aucun projet ne peut espérer avoir des perspectives à terme. Autre point important : la capacité de parvenir à un compromis qui rende disponible pour une coopération avec d'autres structures régionales. À l'heure actuelle, l'OSCE a justement l'occasion de le vérifier.

Le fait est que l'une des particularités du sommet informel concerne la première rencontre entre des représentants de sept organisations telles que l'OSCE, l'UE, l'OTAN, le Conseil de l'Europe, la CEI, l'OTSC et l'ICCA chargées des questions de sécurité dans les différentes régions du monde. On pourrait également ajouter l'OCS à cette liste, compte tenu que cette structure régionale renforce son influence en Asie Centrale. Ainsi, l'OSCE pourrait rétablir le contact avec plusieurs organisations de l'espace postsoviétique, malgré la différence des normes d'évaluation du développement politique de nos pays.

Il est surprenant que ce genre de rencontre n'ait encore jamais eu lieu, compte tenu de toutes les menaces à la sécurité, que ce soit les anciens ou les nouveaux conflits régionaux, l'intensification du trafic de stupéfiants et l'instabilité en Afghanistan dont on parle fréquemment lors des réunions internationales à tous les niveaux. Mais pendant que les organisations régionales luttent pour les sphères de leur propre influence, coopérant avec difficulté face à un ennemi commun, ce dernier, qu'il s'agisse du crime organisé ou d'organisations terroristes, a depuis longtemps établi un réseau global de partenariat. Pour cette raison, on parle de plus en plus souvent de criminalité transnationale ou de ce qu'on appelle l'internationale terroriste. Lui résister avec ses moyens chacun de son côté revient à se battre contre un poing avec les doigts en éventail.

D'autre part, dans quelle mesure la coopération pourrait être efficace entre les organisations régionales aussi différentes ? De plus, la concurrence géopolitique et géoéconomique demeure et il est difficile d'imaginer un duo de partenariat entre l'OTSC et l'OTAN. On ignore encore comment se comporteront les organisations régionales en temps de crise, quoi qu'il en soit, parmi les sept organisations citées ci-dessus, seule l'OTAN s'est montrée active contre la crise depuis les Balkans jusqu'en Afghanistan.

En ce qui concerne les thèmes plus sensibles à l'ordre du jour du sommet informel d'Alma-Ata, on parle de trois choses. Premièrement, la situation difficile au Kirghizstan. Notons que les propositions du Kazakhstan d'apporter une aide économique à ce pays ont été faites au sommet de l'ICCA à Istanbul, lors de la rencontre des présidents des pays-membres de l'OCS à Tachkent, ainsi que lors de la session du conseil intergouvernemental de la Communauté économique eurasienne (CEEA) et au sommet des membres de l'Union douanière à Astana. En fait, cet événement a coïncidé avec la première visite officielle au Kazakhstan de Rosa Otounbaïeva qui, après le référendum, a obtenu le statut de président par intérim. Cependant, Rosa Otounbaïeva ne cachait pas compter bénéficier de l'aide du fond anticrise du CEEA où Moscou et Astana sont les principaux donateurs. Or, de toute évidence, le Kazakhstan propose aux autres membres de l'OSCE, ainsi qu'aux autres structures financières internationales, de mettre la main à la poche.

L'Afghanistan demeure le sujet traditionnel mais ni le Kazakhstan ni aucun membre de l'OSCE ne dispose d'influence suffisante dans ce pays pour changer la situation. Pour cette raison, les propositions s'arrêtent principalement au développement économique et humanitaire de l'Afghanistan qui a besoin d'un soutien global.

Un autre thème conflictuel sera probablement étudié dans le cadre du sommet, en l'occurrence le problème du Haut-Karabagh. Bien sûr, en étant président de l'OSCE, le Kazakhstan devrait parler des points sensibles, y compris des conflits territoriaux. Comme on dit, le statut oblige.

Mais il ne faut pas oublier que l'Azerbaïdjan demeure un partenaire du Kazakhstan pour les projets en mer Caspienne, par exemple dans le cadre de Bakou-Tbilissi-Ceyhan, ainsi que membre de l'union du monde turc, à laquelle appartient le Kazakhstan.

D'autre part, l'Arménie fait partie de l'OTSC à titre d'observateur et le Kazakhstan est un membre actif de cette organisation. Ainsi est-il important pour Astana d'être sur plusieurs fronts à la fois sans prendre des mesures qui pourrait se révéler néfastes pour sa politique extérieure multivectorielle. À cet égard, il ne faut certainement pas s'attendre à des mesures décisives de la part du nouveau président de l'OSCE dans le processus des négociations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. De plus, le rôle des intermédiaires est déjà joué par d'autres pays, y compris par la Russie. Lors de la récente rencontre des présidents arménien, azerbaïdjanais et russe à Saint-Pétersbourg, le thème, parmi tant d'autres, du retour des territoires occupés du Karabagh a été abordé. On sait que la base des négociations entre les deux pays en conflit repose sur les principes de Madrid, adoptés en 2009 par l'Azerbaïdjan et par l'Arménie. Selon Edward Nalbandian, le ministre arménien des Affaires Étrangères, beaucoup de choses dépendent de la reconnaissance par l'Azerbaïdjan de l'existence de la dernière version des principes de Madrid, présentée aux parties lors de la rencontre à Saint-Pétersbourg.

Le travail visant à faire concorder ces principes continuera probablement à Alma-Ata mais il ne faudrait pas compter sur des décisions positives compte tenu de la dernière déclaration fort symptomatique du président azerbaïdjanais Aliev lors de la réunion du cabinet des ministres consacrée au bilan du développement socio-économique au premier semestre 2010, qui a mis l'accent sur le renforcement de la puissance militaire du pays qui pourrait jouer le rôle décisif dans la régularisation du conflit du Haut-Karabagh.

Qu'il soit dit en passant, hormis le conflit Arménie-Azerbaïdjan, il existe aussi des relations compliquées entre Erevan et Ankara. À cet égard, certains médias turcs n'ont pas exclu que les chefs des départements de politique extérieure de l'Arménie et de la Turquie puissent se rencontrer lors du sommet informel des ministres des Affaires Étrangères de l'OSCE à Alma-Ata. Comme il l'a déjà fait par le passé, le Kazakhstan jouera ici le rôle de l'hôte hospitalier, prêt à proposer un lieu supplémentaire propice au dialogue. Quel en sera l'effet sur le résultat final, cela dépend de tous les participants aux négociations.

Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur.

Le 19 juillet 2010 sur www.armees.com
Source : Ria Novosti