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lundi 30 août 2010

Nazarbaïev à Kiev les 14 et 15 septembre: la coopération économique au menu

KIEV, 30 août - RIA Novosti

Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev se rendra les 14 et 15 septembre en visite officielle en Ukraine pour évoquer la coopération économique et commerciale entre les deux pays, a annoncé lundi l'ambassadeur du Kazakhstan à Kiev Amangueldy Joumabaïev.

"Le programme de la visite est en train de se préciser", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, ajoutant que ce programme "était très chargé".

Selon le diplomate, les parties signeront sans doute un accord prévoyant les fournitures de gaz kazakh à l'Ukraine. Cependant, a-t-il ajouté, ce document sera subordonné aux ententes intervenues dans le domaine gazier entre Moscou et Kiev.

"La Russie et l'Ukraine sont en train de redynamiser leurs relations bilatérales, ce qui augmente notre espoir de pouvoir réaliser de nouveaux projets. Nous sommes très intéressés par la possibilité de fournir du pétrole et du gaz à l'Ukraine", a souligné M.Joumabaïev.

En rencontrant fin mars le ministre kazakh des Affaires étrangères Kanat Saoudabaïev, le chef du gouvernement ukrainien Nikolaï Azarov a déclaré que son pays voulait importer du gaz kazakh.

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch est allé encore plus loin: lors de négociations début avril avec M.Nazarbaïev à Astana, il a fait savoir que Kiev voulait participer à la mise en valeur de gisements de gaz au Kazakhstan.

vendredi 27 août 2010

Glencore veut coter son activité aurifère pour profiter de la ruée vers l'or

Genève/Baar - Le négociant zougois en matières premières Glencore, l'un des plus importants fournisseurs de matières premières au monde, a l'intention d'introduire en Bourse son activité aurifère en 2011, a-t-on appris vendredi auprès du groupe.

L'opération valoriserait cette activité à 5 milliards de dollars, affirme le quotidien britannique Financial Times.

Glencore a l'intention de coter Kazzinc, qui exploite la plus grande mine d'or du Kazakhstan et dont il détient 51%, ou bien d'en céder partiellement le contrôle à ses propres actionnaires (à travers un "spin-off").

Interrogé par l'AFP, le groupe a rappelé qu'il comptait effectuer 1 milliard de dollars de désinvestissements. "Glencore est depuis parvenu à un accord pour vendre certains actifs non stratégiques de son portefeuille, dont il espère tirer 400 millions de dollars, le solde venant de l'entrée en Bourse ou du +spin off+ partiel de l'unité aurifère de Kazzinc pendant l'année 2011".

Glencore, qui lui-même envisage de s'introduire en Bourse, a vu son bénéfice net augmenter de 42% au premier semestre, porté par un rebond des prix des matières premières. Il fournit l'ensemble de la palette des matières premières, en métaux (aluminium, zinc, cuivre...), produits énergétiques (pétrole, charbon...) et agricoles (blé, maïs, sucre...).

Kazzinc est né en 1997 de la fusion entre les trois principales mines du Kazakhstan, contrôlées par l'Etat. Le groupe minier emploie 22'000 personnes, réparties dans huit mines fournissant du zinc, du plomb, du cuivre et de l'or.

Sa production d'or annuelle est de 700'000 onces, indique Glencore sur son site internet.

Alors que la valeur de l'or, qui cotait jeudi 1242 dollars US l'once, se rapproche de son plus haut (1264 dollars), les groupes miniers cherchent à capitaliser sur cet engouement pour le métal jaune en introduisant en Bourse leurs activités aurifères.

Le plus grand producteur d'or au monde, Barrick, a ainsi introduit en Bourse cette année son activité sur le continent africain, dont la capitalisation boursière atteint aujourd'hui 3,6 milliards de dollars, rappelle le quotidien économique anglo-saxon.

Le boom de la demande d'or émanant des investisseurs (+118% au 2e trimestre 2010 sur un an) s'explique par le mouvement de fuite vers la qualité qui profite à tous les actifs supposés sans risque, dans un contexte marqué par de fortes inquiétudes sur le niveau des dettes publiques et le manque persistant de confiance dans les marchés financiers.

Sur www.romandie.com le 27 août 2010

jeudi 26 août 2010

Décret de publication du traité de partenariat stratégique entre la République française et la République du Kazakhstan

JORF n°0197 du 26 août 2010 page 15400
texte n° 19


DECRET
Décret n° 2010-948 du 25 août 2010 portant publication du traité de partenariat stratégique entre la République française et la République du Kazakhstan, signé à Paris le 11 juin 2008 (1)

NOR: MAEJ1019528D


Le Président de la République,
Sur le rapport du Premier ministre et du ministre des affaires étrangères et européennes,
Vu les articles 52 à 55 de la Constitution ;
Vu le décret n° 53-192 du 14 mars 1953 modifié relatif à la ratification et à la publication des engagements internationaux souscrits par la France ;
Vu le décret n° 95-220 du 23 février 1995 portant publication du traité d'amitié, d'entente et de coopération entre la République française et la République du Kazakhstan (ensemble un protocole de coopération économique), signé à Paris le 23 septembre 1992,
Décrète :

Article 1

Le traité de partenariat stratégique entre la République française et la République du Kazakhstan, signé à Paris le 11 juin 2008, sera publié au Journal officiel de la République française.

Article 2

Le Premier ministre et le ministre des affaires étrangères et européennes sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

  • Annexe

    T R A I T É DE PARTENARIAT STRATÉGIQUE ENTRE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE ET LA RÉPUBLIQUE DU KAZAKHSTAN


    La République française et la République du Kazakhstan, ci-après dénommées « Les Parties »,
    Se fondant sur les liens existants, les relations amicales et les traditions de bonne entente entre les peuples, considérant que leur renforcement sert au maintien de la sécurité et la paix internationale,
    Confirmant leur attachement aux objectifs et principes de la Charte de l'Organisation des Nations unies, à l'Acte final d'Helsinki et aux autres documents, adoptés dans le cadre de l'OSCE, ainsi qu'aux normes universellement reconnues du droit international,
    Se fondant sur les dispositions de la Déclaration d'intention sur le partenariat stratégique entre les Gouvernements de la République française et de la République du Kazakhstan du 8 février 2008,
    Exprimant le désir de mettre en œuvre le nouveau partenariat entre l'UE et l'Asie centrale, défini dans la Stratégie adoptée par l'UE le 22 juin 2007,
    Confirmant leur attachement au Traité sur l'amitié, la compréhension mutuelle et la coopération entre la France et le Kazakhstan, signé à Paris le 23 septembre 1992, et le tenant pour base juridique intangible pour le développement et le renforcement présent et futur des relations dans tous les domaines entre les deux Etats et peuples,
    Considérant comme indispensables l'approfondissement de la coopération économique entre les deux pays, l'élaboration de conditions favorables à son développement, l'instauration de relations directes entre les responsables des diverses formes de propriété,
    Reconnaissant l'importance de la mise en œuvre du Mémorandum d'entente entre la République du Kazakhstan et l'Union européenne en matière de coopération dans le domaine de l'énergie du 4 décembre 2006,
    Souhaitant accroître les échanges commerciaux entre les deux pays, après avoir développé dans leur commerce bilatéral la part spécifique des produits à haute valeur ajoutée et des hautes technologies, et prendre des mesures conjointes visant à la diversification des échanges commerciaux,
    Dans le dessein de donner une qualité nouvelle à la coopération bilatérale dans les domaines politique, économique, scientifique et technique, écologique, d'information, de l'humanitaire, de la culture et d'autres domaines, et de renforcer leur base juridique,
    Sont convenues de ce qui suit :


    Article 1er

    Les Parties fondent leurs relations sur l'égalité, la confiance mutuelle, le partenariat stratégique et la coopération dans tous les domaines.


    Article 2

    Les Parties coopèrent aux fins de renforcer la paix et d'accroître la stabilité et la sécurité dans l'espace européen et eurasiatique.
    Les Parties réaffirment leur attachement au principe de règlement pacifique des différends.
    Des consultations peuvent également se tenir, à la demande de l'une des Parties, lorsque des risques extérieurs sont susceptibles de mettre en jeu l'intégrité territoriale de l'une d'entre elles.
    Les parties œuvrent au renforcement du rôle pacificateur de l'ONU et de l'OSCE et à l'accroissement de l'efficacité des mécanismes de règlement des conflits régionaux ou d'autres situations affectant les intérêts des Parties.
    Les Parties développent leur dialogue politique en vue d'établir une coopération étroite sur les grandes questions internationales et d'identifier les domaines d'intérêts communs.


    Article 3

    Les Parties accroissent leur coopération et leurs contacts au sein des Organisations internationales. Elles mènent une coopération étroite visant au renforcement des institutions de l'OSCE et au développement de la primauté du droit dans l'espace de l'OSCE, notamment par la mise en œuvre d'initiatives conjointes.


    Article 4

    Les Parties renforcent leur coopération dans le domaine du droit, de la législation et de la mise en œuvre des conventions internationales relatives aux droits de l'Homme.
    Les Parties, dans le respect de leurs obligations internationales ainsi que de leur législation nationale, mettent en œuvre des mesures effectives pour garantir les intérêts et les droits légitimes des personnes physiques et morales de chacune sur le territoire de l'autre.


    Article 5

    Les Parties, dans le respect de leur législation nationale, et de leurs obligations internationales tant bilatérales que multilatérales, développent leur coopération dans les domaines de la lutte contre les menaces et les défis à la sécurité, de la non-prolifération des armes de destruction massive, de l'assistance au développement durable.
    Les Parties souhaitent développer une coopération dans la lutte contre les trafics de précurseurs chimiques, ainsi que dans la lutte contre le SIDA et développent les échanges d'expérience relatives aux traitements de substitution.


    Article 6

    Les Parties, exprimant leur intérêt pour le succès des réformes économiques dans les deux Etats, s'efforcent d'accroître et d'approfondir leur coopération commerciale et économique et, dans le respect de leurs législations nationales et des dispositions des traités internationaux auxquelles elles sont parties, mettent en œuvre les conditions nécessaires pour parvenir à ces fins.
    Les Parties encouragent le développement de la création d'entreprises mixtes, à la tenue régulière de forums économiques et financiers au Kazakhstan et en France. Elles s'efforcent, dans le respect de leurs législations nationales, de créer les conditions propices à l'activité des entreprises sur leur territoire pour les personnes physiques et morales de l'autre Partie.


    Article 7

    Les Parties coopèrent dans le domaine militaire et dans celui des équipements techniques et établissent des contacts entre leurs services compétents sur la base d'accords spécifiques.


    Article 8

    Les Parties, conscientes que la coopération entre les deux pays dans le domaine énergétique a une importance stratégique pour la sécurité énergétique, développent leur coopération économique dans ce domaine.
    Les Parties renforcent leurs liens dans le domaine de l'énergie nucléaire (en particulier l'extraction d'uranium et la fabrication de combustible), du pétrole et du gaz.
    Les Parties se consultent sur les projets et conditions d'approvisionnement en énergie et encouragent le transfert de technologies dans le domaine des économies d'énergie et des sources d'énergies renouvelables, ainsi que de charbons non-polluants.


    Article 9

    Les Parties développent leur coopération dans les domaines bancaire, financier et fiscal, en concluant des accords spécifiques et en échangeant des expériences et des informations entre leurs organismes compétents.
    Les Parties encouragent le développement de groupes financiers et industriels mixtes, des compagnies de holding et de leasing afin de développer des formes efficaces de coopération dans les domaines de la production, des investissements, de la banque et du commerce.


    Article 10

    Les Parties intensifient leur coopération dans les domaines des transports, des télécommunications, de l'information et de l'aviation civile en tenant des consultations et en recherchant des domaines mutuellement avantageux de coopération.
    Les Parties coopèrent dans le domaine des transports routiers internationaux.


    Article 11

    Les Parties favorisent le développement de la coopération scientifique et technique au moyen de projets conjoints, en tenant compte des priorités nationales et dans le respect des droits de propriété intellectuelle.
    Pour ce faire, elles encouragent les contacts directs entre institutions de recherche et accueillent favorablement la conclusion éventuelle d'accords appropriés ou de programmes de travail conjoints.
    Dans le domaine spatial, les Parties renforcent leur coopération dans les domaines de l'observation de la Terre, de la recherche scientifique, de la formation des personnels et dans l'élaboration et la production d'équipements spatiaux.


    Article 12

    Les Parties coopèrent dans le domaine de la santé publique, du développement des sciences médicales, du renforcement de leurs bases matérielles et techniques. Elles facilitent l'accessibilité à leurs organismes médicaux aux ressortissants de l'autre Partie, qui ont besoin de soins ou d'assistance médicale.


    Article 13

    Les Parties veillent à la sécurité écologique dans le respect des traités internationaux auxquels elles sont parties. Les Parties prennent les mesures nécessaires pour lutter contre la pollution et assurer une utilisation rationnelle de la nature. Les Parties développent leur coopération dans la lutte contre les conséquences des catastrophes écologiques, naturelles et technologiques et celles dues à l'action de l'homme sur le milieu naturel.


    Article 14

    Les Parties favorisent le développement de la coopération scientifique, tant entre les institutions nationales de recherche qu'entre les laboratoires et les équipes de chercheurs.
    Les Parties encouragent la coopération linguistique à travers les établissements d'enseignement.
    Les Parties contribuent au développement de la coopération en matière de culture, de science technique, de sport et de tourisme. Les Parties encouragent les contacts directs et l'accroissement des échanges entre les établissements d'enseignement supérieur, les centres scientifiques et culturels.
    Les Parties renforcent le développement d'une coopération en matière de formation et de spécialisation des fonctionnaires.


    Article 15

    Les différends et désaccords susceptibles de résulter de l'application du présent traité seront résolus par les Parties par voie de consultations et de discussions.


    Article 16

    Le présent Traité peut, d'un commun accord des Parties, faire l'objet de modifications et de compléments sous la forme de protocoles distincts qui entrent en vigueur conformément aux dispositions de l'Article 17 du présent Traité.


    Article 17

    Chaque Partie informe l'autre de l'accomplissement des procédures internes requises pour l'entrée en vigueur du présent Traité, qui prend effet le premier jour du deuxième mois suivant le jour de réception de la seconde notification.
    Le présent Traité est conclu pour une durée indéterminée.
    Fait à Paris le 11 juin 2008, en deux exemplaires originaux, chacun en langues française, kazakhe et russe. Tous les textes font également foi.


    Pour la République française :
    Nicolas Sarkozy, Président de la République
    François Fillon, Premier ministre
    Pour la République du Kazakhstan :
    Noursoultan Nazarbaïev, Président de la République


Fait à Paris, le 25 août 2010.

(1) Le présent accord est entré en vigueur le 1er juillet 2010.

Protection des frontières: la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan unissent leurs efforts

Rachid Nourgaliev
ASTANA (Kazakhstan), 26 août - RIA Novosti

Des policiers russes, biélorusses et kazakhs procéderont à des opérations conjointes visant à réprimer le trafic de drogue et l'immigration clandestine, a annoncé jeudi aux journalistes le ministre russe de l'Intérieur Rachid Nourgaliev à l'issue d'une rencontre avec ses homologues biélorusse et kazakh à Astana.

Selon lui, ces opérations se dérouleront conformément au Protocole de coopération signé au terme de la rencontre par les trois ministres de l'Intérieur.

"Nous avons convenu d'organiser régulièrement des opérations préventives d'envergure dans les zones frontalières", a déclaré M.Nourgaliev, précisant qu'elles "auraient pour but de combattre le crime organisé, de découvrir et de démanteler les filières de migration clandestine et de trafic de stupéfiants".

Une attention particulière sera accordée au dépistage des personnes et des organisations impliquées dans les activités terroristes, a souligné le ministre russe.

Le Kazakhstan pour un fonds d'aide aux victimes des essais nucléaires

ASTANA, 26 août - RIA Novosti

Le Kazakhstan propose de créer auprès de l'ONU un fonds international d'aide aux victimes des essais nucléaires, a déclaré Oljas Souleimenov, délégué permanent du Kazakhstan auprès de l'UNESCO, lors d'une conférence consacrée à la Journée internationale contre les essais nucléaires (29 août).

"Pour le Kazakhstan, la date du 29 août est symbolique, c'est l'anniversaire de la fermeture du polygone nucléaire de Semipalatinsk. C'est pourquoi nous voudrions proposer à l'ONU de créer un fonds international d'aide aux victimes des essais nucléaires non seulement près de Semipalatinsk mais dans l'ensemble des zones où ont lieu ces essais", a annoncé M. Souleimenov.

Selon lui, l'argent économisé par les puissances nucléaires "en 20 ans de moratoire" pourrait dans un premier temps alimenter ce fonds.

De 1949 à 1991, 490 explosions nucléaires ont été réalisées sur le polygone de Semipalatinsk.

Dénucléarisation: le Kazakhstan prône une déclaration universelle

ASTANA, 26 août - RIA Novosti

Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev a proposé d'élaborer une déclaration universelle du monde dénucléarisé, rapporte le correspondant de RIA Novosti.

"Il est important de commencer aujourd'hui l'élaboration d'une déclaration universelle du monde dénucléarisé qui refléterait la volonté de tous les Etats de progresser vers un monde non-nucléaire", a écrit M. Nazarbaïev dans son message aux participants à la conférence internationale sur la dénucléarisation qui s'est ouverte jeudi à Astana.

Lors du sommet sur la sécurité nucléaire à Washington au mois d'avril 2010, le leader kazakh avait déjà proposé d'élaborer un document universel sur la non-prolifération nucléaire, de régler le statut des zones dénucléarisées, de créer une banque internationale du combustible nucléaire, ainsi qu'un centre d'études de la sécurité nucléaire.

Le Kazakhstan organisera un défilé dans la capitale pour son Jour de la Constitution

Le Kazakhstan organisera le 30 août un grand défilé militaire à Astana, capitale du pays, pour célébrer le 15ème anniversaire de l'adoption de la Constitution du Kazakhstan, a rapporté mardi l'agence de presse Kazakhstan Today News Agency.

Quelque 2 200 soldats, officiers et cadets de l'armée de terre, de l'air et de la marine du Kazakhstan, ainsi que du ministère des Affaires intérieures, du Conseil de la sécurité nationale, du ministère des Situations d'urgence et de la Garde républicaine devraient participer à cet événement, selon le reportage. Plus de 150 véhicules et équipements militaires et 66 aéronefs militaires devraient également ouvrir le défilé.

Le maréchal Murat Maykeev, commandant en chef de ce défilé, a déclaré aux médias locaux que les soldats qui y participeront ont été soigneusement sélectionnés dans chaque corps d'armée et sont actuellement soumis à une formation intensive. Le 30 août, ils démontreront au peuple du Kazakhstan le niveau de préparation au combat des forces nationales.

Il est rapporté que ce défilé devrait pour la première fois impliquer des escouades de femmes soldat. À l'heure actuelle, les femmes soldat au Kazakhstan sont principalement chargées des services de soins médicaux, de conseil psychologique et de communications.

M. Maykeev a également déclaré qu'à dater de cette année, le Kazakhstan organiserait chaque année un défilé pour commémorer la Journée de la Constitution.

Le Kazakhstan a adopté sa Constitution le 30 août 1995 et fixé cette date comme "Jour de la Constitution".

Source: xinhua sur http://french.peopledaily.com.cn le 26 août 2010

mercredi 25 août 2010

Antiterrorisme: les manœuvres stratégiques de l'OCS dans leur phase active

SARATOV, 25 août - RIA Novosti

Les manœuvres stratégiques des services spéciaux des pays membres de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), intitulées "Saratov-antiterrorisme-2010" entrent mercredi dans leur phase active, a annoncé le Comité national antiterroriste russe.

Les exercices se tiennent du 16 au 26 août sur le territoire des pays membres de l'OCS et visent le renforcement de la coopération dans la prévention des attentats terroristes.

"L'objectif des manœuvres est de renforcer la coopération entre les centres antiterroristes nationaux, les services spéciaux et les forces de l'ordre des pays membres de l'OCS dans la prévention des attentats terroristes dans les lieux publics", selon le communiqué du Comité national antiterroriste russe.

Sur la liste des participants aux manœuvres figurent les dirigeants des forces de l'ordre et des services de sécurité des cinq pays membres de l'OCS (Russie, Kazakhstan, Ouzbékistan, Chine, Kirghizstan) et des trois pays observateurs (Inde, Mongolie, Pakistan), ainsi que des représentants des organisations internationales de lutte antiterroriste.

mardi 24 août 2010

Afghanistan: le spectre d'une crise alimentaire à l'horizon 2011 (expert)

KABOUL, 24 août - RIA Novosti

En 2011, l'Afghanistan pourrait se trouver confronté à une crise alimentaire en raison des pluies diluviennes qui se sont abattues sur 17 des 34 provinces du pays, a annoncé mardi le directeur du Centre national de gestion des catastrophes naturelles (ANDMA) Abdul Matin Adrak.

Selon lui, de nombreuses plantations de céréales, de légumes et de fruits ont été ravagées par des averses qui ont atteint leur paroxysme en avril et en mai derniers. A la suite des glissements de terrains, environ 20.000 Afghans sont restés sans abri, 400 personnes ont péri noyées dans des torrents de boue, des milliers d'hectares d'emblavures ont été détruites.

Ces cataclysmes ont engendré une menace de famine dans le pays.

Pour y remédier, l'ANDMA a demandé à l'ONU de débloquer des fonds supplémentaires afin de constituer des stocks stratégiques de denrées alimentaires pour 2011.

D'après M. Adrak, les inondations au Pakistan et la sécheresse en Russie ont mis en danger la sécurité alimentaire de l'Afghanistan, car ces deux pays, ainsi que le Kazakhstan étaient les principaux fournisseurs de céréales dans la région.

Selon le directeur de l'ANDMA, la Russie, un des principaux exportateurs de blé vers l'Afghanistan, est désormais obligée d'en acheter au Kazakhstan, ce qui amènera ce dernier à réduire ses fournitures céréalières à l'Etat afghan.

Spéculation sur les mines de Kolwezi : le Kazakh ENRC prend le contrôle de Metalkol

Après avoir racheté CAMEC l'an dernier, l'entreprise minière kazakhe, ENRC, vient de formaliser sa prise de participations dans Metalkol en acquérant 50,5% des parts pour 175 millions Usd. Cette position majoritaire lui donne le contrôle de la société née sur les cendres de KMT.

La compagnie minière kazakhe, Eurasian natural resources corporation (ENRC), nourrit de grandes ambitions pour le cuivre congolais. Ainsi, après avoir racheté Central african mining and exploration company (Camec) à près de 955 millions Usd – ce qui lui a permis de prendre le contrôle de Boss Mining dans le Katanga – ENRC s'est tourné vers la riche ceinture minière de Kolwezi.

Née sur les cendres de KMT, la compagnie de traitement des rejets de Kingamyambo (Metalkol) n'aura pas traîné longtemps entre les mains de son actionnaire majoritaire, Highwind Properties Ltd.

Selon des informations confirmées par diverses sources, dont l'agence Reuters, Highwind Properties a cédé à ENRC, suivant un accord conclu la semaine dernière en bourses, 50,5% de ses actions détenues dans Metalkol pour près de 175 millions Usd. Ce qui donne directement à ENRC le contrôle de cette entreprise constituée après que le gouvernement eut décidé en août 2009 de résilier le contrat d'association créant KMT.

Selon Reuters, le gouvernement congolais a salué cette cession des parts, espérant qu'elle devait permettre de booster l'industrie minière en veilleuse dans la riche province minière du Katanga.

Fait étonnant, cependant, Kinshasa a applaudi la transaction sur Metalkol, alors qu'il y a quelques mois, pour une transaction conclue dans des circonstances presque similaires, c'est-à-dire sans implication directe du gouvernement, il menaçait d'annuler les permis détenus par Platmin Congo sur son projet dans le Katanga. Suspense !

Ainsi, pour l'avenir du projet de traitement des rejets de Kolwezi, Kinshasa a déjà choisi son camp. Il n'est donc plus question pour lui de revenir sur les anciens partenaires impliqués dans KMT, notamment le canadien FQM, la sud-africaine IDC et la SFI, filiale de la Banque mondiale.

Toujours est-il que le dossier Metalkol n'est pas totalement bouclé. Car, le contentieux KMT est depuis février 2010 en examen à la chambre de commerce international de Paris pour arbitrage.

Le 20 août, la chambre arbitrale a pris des mesures suspensives sur le litige devant elle, invitant Kinshasa à surseoir toute forme de transaction sur le projet KMT. Mais, le gouvernement n'a pas attendu l'issue de cette affaire en arbitrage pour se définir une nouvelle ligne de conduite par rapport à ce projet.

De même, Metalkol n'a pas non plus attendu le verdict de la chambre arbitrale de Paris pour nouer d'autres contacts avec de tierce partenaire.

En attendant l'issue du contentieux en examen à Paris, c'est à coup de spéculation que se négocie l'avenir des rejets miniers de Kolwezi. Le Kazakh ENRC nourrit de grandes ambitions sur les réserves en cuivre et en cobalt de Kingamyambo et de la vallée de Musonoi. Il ne s'en cache plus.


NOUVELLES AMBITIONS POUR L'AFRIQUE

Depuis la prise de contrôle de Boss Mining, en rachetant en bourse Camec, ENRC a pris goût au secteur minier congolais. La firme kazakhe vise donc à étendre son influence en Afrique. D'où, son intérêt pour les immenses réserves minières de la RDC.

Néanmoins, ENRC, qui s'est fixé comme objectif la diversification de ses activités en Afrique, a relativisé le litige en arbitrage sur le projet KMT. Selon Reuters, la firme aurait déclaré qu'il était confiant sur la régularité du permis d'exploitation pour les rejets de Kolwezi. « Nous sommes passés par tout un processus de due diligence substantielle, et non seulement sur la gestion mais aussi l'avis du Conseil d'administration s'est penché sur la question quand l'offre nous a été présentée », indique Reuters, citant le directeur exécutif de ENRC, Felix Vulis. « Il (Ndlr : le permis d'exploitation) a été retiré par le gouvernement congolais, et la cour d'appel a confirmé que l'octroi (Ndlr : du permis à KMT) était illégal », a-t-il déclaré, rapporte, par ailleurs, Reuters

Le staff n'a pas tardé à réagir au point de vue développé par ENRC. Toujours selon Reuters, Clive Newall, président de FQM s'est dit étonné de la version rendue par ENRC. «Nous trouvons étrange que (Vulis) a indiqué qu'il n'y avait pas d'action juridique en cours alors qu'il y a un arbitrage international très médiatisée en cours », rapporte, à ce propos Reuters. Dans la foulée, il n'a pas révélé ce qu'entend entreprendre sa firme, indiquant simplement que : « Nous avons pris acte de la déclaration faite par ENRC et nous évaluons nos options » d'offensive, sans doute.

A en croire Reuters, selon l'accord conclu avec ENRC, cotée dans la bourse de Londres, la firme kazakhe a racheté 50,5 pour cent des actions de Camrose Ltd - une branche de Highwind Properties contrôlée par Dan Gertler - pour 50 millions Usd en numéraires et 125 millions Usd en billets à ordre à maturité entre 9 et 24 mois.

ENRC, note Reuters, s'est familiarisé avec Gertler après son rachat en 2009 pour 955 millions de Central african mining and exploration company (CAMEC), qui était de 35 pour cent détenue par lui, via Prairie Internationale.


Par BONGOS ROGER - Publié dans www.afriqueredaction.com

vendredi 13 août 2010

La fumée des feux de forêts russes atteint le Kazakhstan

La fumée des feux de forêts russes s'est étendue aux régions du nord du Kazakhstan mais ne constitue aucun danger pour les habitants, a déclaré vendredi un porte-parole du ministère kazakh des Situations d'urgence.

Des feux de forêts et de tourbières ravagent depuis plusieurs semaines la partie européenne de la Russie et la fumée, qui enveloppait depuis trois semaines Moscou, a commencé à se dissiper mercredi.

"Une fumée noire a atteint la ville de Kostanai, située à une centaine de kilomètres de la frontière avec la région russe de Chelyabinsk", a indiqué le porte-parole Eldor Raimbekov. "La fumée a pénétré dans certaines zones frontalières", a-t-il précisé. "Il n'y a pas de danger pour la population. La fumée pourrait s'estomper aujourd'hui, cela dépend des vents."

Les régions occidentales du Kazakhstan ont été touchées par une vague de canicule avec des températures avoisinant les 40 degrés Celsius. Dans certaines provinces, des récoltes ont été détruites sur plus de la moitié de la zone d'ensemencement.

Robin Paxton, Marine Pennetier pour le service français
Publié sur www.lexpress.fr le 13 août 2010

mardi 10 août 2010

Kazakhstan - Nouveaux syndicats ouvriers : l'exigence de l'époque

Depuis l'été 2009, dans de nombreuses régions du Kazakhstan et dans différentes branches de l'économie du pays, ont eu lieu en même temps des actions et des grèves ouvrières locales radicales. Les plus significatives prirent place, en juillet 2009, dans l'usine de réparation de wagons d'Almaty et, au printemps 2010, dans l'entreprise Ozenmunaigaz à Zhanaozen. Pour la première fois, la nationalisation et le contrôle ouvrier y furent proposés et ensuite exigés. La montée du mouvement ouvrier cachait la crise des syndicats existants, incapables de se mettre à la tête de la lutte des travailleurs et allant même parfois jusqu'à se placer ouvertement du côté des employeurs et du gouvernement. Sur les perspectives d'une élimination de ces phénomènes négatifs et sur les plus récentes tâches des nouveaux syndicats indépendants, un journaliste du journal d'opposition Vzgliad (Regard) a discuté avec le militant organisateur de réunions ouvrières et leader du mouvement Résistance socialiste kazakhe, Ainur Kurmanov.

Vzgliad : Quelle est la profondeur de la crise organisationnelle dans les syndicats, et à quel degré y a-t-il une forte exigence de construire de nouveaux syndicats ?

Ainur Kurmanov : La particularité des derniers conflits ouvriers était cette circonstance que les luttes des travailleurs avaient lieu partout en dehors de la volonté des syndicats officiels. Parfois, les comités locaux du syndicat se plaçaient du côté des employeurs et ils apparaissent maintenant, au fond, comme des promoteurs de leur politique. En réaction contre cela se place la formation par les travailleurs de groupes d'initiative informels, grévistes en période de grève, et aussi leur participation aux associations sociales.

Ainsi, par exemple, l'association des familles de mineurs à Shakhtinsk a pris sur elle, au fond,les fonctions d'organisation syndicale. A Karabatan, Zhanaozen, Karabulak, et à l'usine de réparation automobile d'Almaty, s'installèrent des syndicats indépendants ou des comités de grèves, élus par la base. Une autre façon de manifester sa méfiance envers les syndicats « soviétiques » entièrement pourris consistait à en sortir souvent de façon délibérée. Ainsi, dans les puits de l'empire Mittal, il y avait eu déjà la possibilité de faire une sortie démonstrative des mineurs du syndicat officiel Korgau.

Les mobilisations de masse, par exemple les grèves à Zhanaozen, ne sont pas soutenues par les centrales syndicales officielles du pays, mais par les organisations de défense des droits de l'homme, des journalistes, des associations opposantes et de simples citoyens. Au nom de l'opposition socialiste et du syndicat indépendant Odak (Union régionale inter-industrielle) nous avons pu organiser une campagne internationale de solidarité, informer des syndicats étrangers connus, comme la Fédération internationale des métallurgistes, et également coordonner la tenue d'actions et de piquets devant les représentations du Kazakhstan dans de nombreux pays. Et tout cela sur un fond de profond silence du côté de la Fédération des syndicats de la République du Kazakhstan (FPRK), dirigée par Siasbek Mokachev, le meilleur ami du président.

Les travailleurs pétroliers ont exprimé leur méfiance envers le syndicat officiel failli et ont élu, lors d'un énorme meeting, de nouveaux dirigeants. En outre, la direction de la FPRK exclut de ses rangs tous les indésirables et les actifs, comme cela survint lors d'une réunion des travailleurs scientifiques qui s'était prononcée contre la privatisation de dizaines d'Instituts de recherche scientifique et la liquidation de la science fondamentale et industrielle. C'est pourquoi le moment de construire un nouveau centre syndical a plus que mûri et ne supporte plus de retard de notre part, d'autant plus dans une situation où l'on a besoin de travailleurs à la base pour s'unir, éviter l'isolement, le provincialisme et l'esprit de conciliation.

Vzgliad : Et qu'avez-vous fait pour consolider les organisations ouvrières et construire un nouveau mouvement syndical ?

Ainur Kurmanov : Les 27-28 février, à Almaty, s'est tenu un séminaire, sous l'égide de la Fondation Ebert, une réunion sur la question de la consolidation du mouvement syndical au Kazakhstan et dans la Communauté des États indépendants (1). Étaient présents les représentants de pratiquement toutes les organisations syndicales indépendantes, des associations sociales ayant aidé les travailleurs et la création de leurs organisations, et également des groupes d'activistes de nouvelles initiatives ayant l'intention de construire des associations à Almaty, Oust-Kamenogorsk, Semipalatinsk, Pavlodar, Kostanaï, Koktchetau, Chymkent, Taldy-Korgan, Karaganda, Aktau, Aktiubinsk et Djezgazgan.

A la réunion du 27 février, qui eut lieu après la première séance de la table ronde officielle, fut prise la résolution de former un nouveau syndicat inter-industriel et de constituer un comité d'organisation à partir des leaders et des activistes du mouvement ouvrier du Kazakhstan. Chez tous les participants fut renforcée la conviction qu'il était indispensable de rapidement mettre en place une association alternative centralisée, avec une nouvelle idéologie, une nouvelle stratégie et un programme uni de revendications transitoires, une organisation démocratique reposant sur les thèses programmatiques du syndicat et sur les principes du centralisme démocratique. Nous avons déjà élaboré les statuts de la nouvelle organisation et les thèses programmatiques du syndicat.

Nous travaillons déjà comme nouveau centre d'information, d'idéologie et de coordination, nous supervisons la rédaction du moniteur des conflits sociaux et du travail, nous allons dans les régions, organisons de nouveaux groupes et de nouvelles associations dans les entreprises, aidons les collectivités dans la préparation des grèves et des actions pacifiques de protestation, nous conduisons une campagne de solidarité avec la lutte des travailleurs de différentes entreprises, fournissons une aide juridique contre l'arbitraire du pouvoir et des patrons. De nouveaux groupes et de nouvelles organisations viennent vers nous, souhaitant entrer dans une structure unique avec une stratégie et des revendications unitaires. Nous planifions cet été la tenue de notre congrès où seront adoptés les textes fondateurs et sera élue la direction du nouveau syndicat.

Vzgliad : Quels sont les principes du syndicat indépendant, et comment les voyez-vous dans le futur ?

Ainur Kurmanov : Nous luttons contre la participation dans notre syndicat de représentants des employeurs et sommes entièrement pour la conclusion de contrats collectifs à valeur requise et pour la limitation des contrats de courte durée. Nous voyons plus largement l'activité des syndicats. Nous pensons qu'ils doivent aussi unir les travailleurs de la sphère commerciale. Comme chacun le sait, ce n'est plus un secret qu'ils sont exploités et opprimés deux fois plus que dans les entreprises industrielles. Je pense que les syndicats contemporains doivent également participer non seulement aux conflits du travail traditionnels, mais également aux mouvements socialistes, comme par exemple pour défendre les droits des habitants du rayon Alataouski d'Almaty, des locataires dont les logements ont été hypothéqués, de la main-d'oeuvre émigrée, des chômeurs et également entrer dans une grande coalition semblable au mouvement « Kazakhstan 2112 » (2).

Ils doivent jouer un rôle dans l'union des travailleurs du village et des fermiers dans la lutte pour la terre et contre les nouveaux latifundistes. Une autre différence avec les comités locaux du syndicat « soviétique » consiste en ce que la nouvelle organisation doit rester sur les positions de l'autogestion et de la démocratie interne où n'est pas acceptable la bureaucratie. Et c'est seulement à travers une organisation séduisante, transparente et résolue, que nous pourrons mettre en mouvement des milliers de nouveaux activistes. En vérité, cela ne met pas en question une discipline sévère et la nécessité absolue de mettre dans une caisse commune pour les membres du syndicat au moins de 2 % du salaire afin de créer un fonds de solidarité pour soutenir la collectivité en cas de mouvement de grève.

Vzgliad : Quelles sont les premières tâches du nouveau syndicat ?

Ainur Kurmanov : C'est la réforme du Code du travail actuel, le travail pour renforcer le contrôle sur les corporations transnationales et, en première ligne, sur des compagnies telles que Kazakhmis, ArcelorMittal, le groupe Evrazishaya où, avec la complaisance des organes étatiques, a lieu une véritable oppression barbare et une exploitation rapace des travailleurs et du pays. Sans la protection du travail, dont l'absence provoque mensuellement la mort de dizaines de mineurs, et sans la garantie d'un niveau correct de salaire, il est impossible de parler de protection de la main-d'oeuvre nationale.

C'est également une lutte pour l'extension des droits des syndicats. Protéger les syndicalistes de la répression et des persécutions patronales — c'est notre principal devoir. On doit obtenir le droit de grève, car dans la législation actuelle du travail il est en fait interdit. Les procès contre les leaders ouvriers d'Ozenmunaigaz et de l'usine de réparation des wagons conduisirent à qualifier ces grèves d'« illégales » car elles se prolongeaient sous le mot d'ordre de la nationalisation et du contrôle ouvrier, ce qui n'est pas prévu par Code du travail. Nous devons aussi mettre fin aux interdictions de la tenue de paisibles réunions, de piquets et de manifestations, qui sont l'expression d'une protestation contre l'activité des employeurs et du pouvoir.

Vzgliad : D'où est né ce slogan de nationalisation et que signifie-t-il exactement pour vous ?

Ainur Kurmanov : La fermeture des entreprises, la réduction de la production, le non-paiement du salaire et la destruction des dernières forces productives par les employeurs, pousse le personnel non seulement à s'auto-organiser et à résister à ces tendances, mais à s'adresser à l'État comme l'unique intermédiaire pour résoudre les conflits aigus. Mais l'action des services spéciaux et des pouvoirs locaux est dirigée non pas vers la répression de l'arbitraire des patrons mais vers celle de n'importe quelle manifestation de travailleurs, avec le but d'empêcher leur croissance, surtout quand ils exigent la révision du montant de la privatisation. Les plus hauts bureaucrates de l'État en général n'admettent pas la possibilité de nationaliser les usines, même stratégiques. Ne persiste même aucune loi sur « la nationalisation » et toutes leurs actions visent actuellement la conservation du droit de propriété pour les personnages de la haute élite, ayant caché leur identité. Ils sont très nombreux à posséder les actions des sociétés anonymes. Comme chacun sait, n'importe quelle manifestation ouvrière économique se transforme chez nous en acte politique… sérieux problème. Et c'est pourquoi ce slogan de la nationalisation et de la participation des collectifs ouvriers au contrôle de la production et à la répartition des bénéfices devient l'axe idéologique rassembleur du nouveau mouvement ouvrier.

Vzgliad : Les syndicats doivent-ils être en dehors de la politique ?

Ainur Kurmanov : Je pense que le nouveau syndicat combatif dans les conditions actuelles doit agir en tant que mouvement social et ne pas fuir la politique si elle concerne indirectement les intérêts et les droits des travailleurs. Je pense sincèrement et par mon expérience je suis convaincu, que maintenant, par exemple le parti de droite Nur Otan (Patrie), présent dans toutes les branches du pouvoir et à la direction de toutes les grosses entreprises, possède clairement un caractère antiouvrier et fait tout pour maintenir la situation servile des travailleurs qui existe actuellement. Ainsi, par exemple Azat Perouachev, ancien leader du Parti des citoyens, maintenant activiste de Nur Otan et dirigeant de l'Union nationale des entrepreneurs et des employeurs du Kazakhstan, a défendu au Sénat ouvertement les intérêts des riches patrons, intervenant contre beaucoup de thèses progressistes du projet du Code du travail et les bloquant lors de son adoption par le Parlement. C'est pourquoi l'activité du mouvement ouvrier, entre autres politique, est indispensable, et le refus de voter pour le parti du gros business doit devenir un axiome pour tous les salariés dans le pays. •

* Ainur Kurmanov, président de l'association de soutien aux initiatives ouvrières et sociales « Talmas » (« Inlassable »), est militant de Résistancesocialiste (section du Comité pour une Internationale ouvrière — CIO/CWI — auKazakhstan). Nous avons repris cet entretien, paru dans le journald'opposition kazakheVzgliad (Regard), du site web du Mouvement socialiste Vpered (section russe de la IVeInternationale) http://www.vpered.org.ru/

Traduit par J.-M. Krivine (du russe).

Notes

1. La Communauté des États indépendants (CEI) est une entité intergouvernementale composée des anciennes républiques soviétiques : la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan, le Tadjikistan, l'Armenie, le Kirghizistan, la Moldavie et lOuzbékistan. L'Ukraine y a un statut de « participant », le Turkménistan un statut d'État associé, la Mongolie celui d'observateur. La Géorgie a quitté le CEI en 2009.

2. Le mouvement « Kazakhstan 2112 » réuni plusieurs courants et organisations de la gauche kazakhe.

Par Ainur Kurmanov le 10 août 2010. Publié sur http://www.pressegauche.org/

mercredi 4 août 2010

Le blé souffre en Russie et au Kazakhstan

La chaleur anormale en Russie [troisième exportateur mondial de blé en 2009] et au Kazakhstan [numéro huit mondial en 2009] pourrait provoquer un déficit important de blé [dans la Communauté des Etats indépendants et dans le monde]", s'inquiète le quotidien azerbaïdjanais Zerkalo.

En Russie, où sévissent une chaleur et une sécheresse jamais observées depuis la création des registres de température il y a cent trente ans, "plus de 10 millions d'hectares de blé, soit 20 % des surfaces dédiées à cette culture, ont été détruits", note le journal moscovite Vzgliad. Le gouvernement russe prévoit une récolte de 70 à 75 millions de tonnes, contre 93 millions en 2009.

Au Kazakhstan, la sécheresse a détruit 70 % des cultures dans le grenier à blé de l'ouest et du nord du pays. Selon le ministère de l'Agriculture kazakh, le pays ne produirait que 13, 5 millions de tonnes cette année, contre 20 millions en 2009 et n'en exporterait que 6 millions, contre 8 millions en 2009.
Malgré cette situation, selon le quotidien kazakh Express-K, la Russie serait en train de négocier avec les céréaliers kazakhs la possibilité de leur acheter du blé pour l'année 2010-2011. Les cours du blé se sont déjà envolés de près de 36 % en juillet (250 dollars la tonne), une progression jamais vue depuis 1973.
Sur www.courrierinternational.com le 4 août 2010

mardi 3 août 2010

Le journaliste Ramazan Eserguepov demande l'aide des Nations unies

Reporters sans frontières soutient le recours de Ramazan Eserguepov au Comité des droits de l'homme des Nations unies, suite au refus des autorités kazakhs de lui accorder une liberté conditionnelle.

La femme du journaliste, Raushan Eserguepova, a transmis l'appel du journaliste au chef du bureau kazakh pour les droits de l'homme, à Almaty (capitale), le 28 juillet dernier. Le bureau fera suivre cet appel aux Nations unies.

Fondateur et rédacteur en chef du journal Alma-Ata-Info, Ramazan Eserguepov a été condamné l'année dernière à trois ans de réclusion pour avoir révélé des secrets d'Etat dans son journal en 2008. Ayant purgé un tiers de sa peine, il est en principe libérable, mais les autorités opposent leur veto à cette décision.

Actuellement président de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Kazakhstan se trouve à la 142e place du classement mondial pour la liberté de la presse en 2009.

Publié sur http://fr.rsf.org le 3 août 2010

Kazakhstan - Effondrement et renaissance du syndicalisme

Le mouvement syndical est divisé. Les anciens syndicats de l'ère soviétique sont devenus le refuge d'une caste bureaucratique vieillissante et parasitaire. Les nouveaux syndicats, qui ont émergé au début des années 1990, se sont adaptés et n'offrent pas une alternative véritable pour les militants combatifs. En même temps, la crise économique, qui a atteint de nombreux secteurs de l'économie, a stimulé le développement d'un nouveau syndicalisme.

Complexe et difficile — c'est ainsi qu'on pourrait résumer la situation du syndicalisme au Kazakhstan. Les réminiscences des transformations qui ont eu lieu en Russie continuent à marquer les organisations et les masses travailleuses. Le mouvement syndical est divisé. Les anciens syndicats de l'ère soviétique sont devenus le refuge d'une caste bureaucratique vieillissante et parasitaire. Les nouveaux syndicats, qui ont émergé au début des années 1990, se sont adaptés et n'offrent pas une alternative véritable pour les militants combatifs. En même temps, la crise économique, qui a atteint de nombreux secteurs de l'économie, a stimulé le développement d'un nouveau syndicalisme. Les signes de ce nouveau mouvement apparaissent dans tout le pays et sont la source de l'optimisme.

Histoire du mouvement ouvrier au Kazakhstan

Comme dans de nombreuses autres républiques soviétiques, les massives grèves des mineurs à la fin des années 1980 ont donné naissance aux premières associations libres des salariés : les sections du Syndicat indépendant des mineurs, qui ont été les plus concentrées dans le centre du pays, en particulier dans la province de Karaganda. Ce fut la base de l'association « Birlesu » (Unité), qui s'est transformée en Confédération des syndicats libres du Kazakhstan (KSPK), lorsque le pays est devenu indépendant en 1991. Les structures du KSPK ont été construites dans cinq provinces et quatre fédérations de branches ont également vu le jour : dans le transport aérien, les mines, la santé et l'enseignement. Enfin, quatre-vingt-six syndicats ont été formés dans divers autres secteurs. Au début des années 1990, la KSPK représentait réellement un syndicalisme alternatif et son influence fut même revitalisante dans certains syndicats anciens, regroupés dans la Fédération des syndicats de la République du Kazakhstan (FPRK, qui a pris la succession de la branche kazakhe du Conseil central des syndicats de toute l'Union soviétique, VTsSPS). Les militants de ces syndicats ont commencé à défendre vigoureusement les intérêts des salariés.

En 1992 a également émergé le Mouvement de solidarité des travailleurs du Kazakhstan (RDKS), dont les perspectives étaient plus politiques et qui au début était influencé par les anarcho-syndicalistes, avant que des communistes et des socialistes de gauche prennent son contrôle en 1994. Ce mouvement fut à l'initiative d'une série de grèves radicales massives dans divers secteurs économiques à Almaty (ex Alma-Ata), Ouralsk, Karaganda, Öskemen (Oust-Kamenogorsk) et dans le sud du pays. Le RDKS coopérait avec les militants de base des deux centrales syndicales, ce qui a permis la création, en 1995, d'un comité national de grève, soutenu par les principaux syndicats industriels de la FPRK et les organisations provinciales du RDKS.

L'effondrement du secteur étatique et les massives privatisations des années 1995-1997 ont provoqué la destruction de l'industrie lourde, ce qui à son tour a provoqué la disparition de secteurs industriels entiers et la fermeture des entreprises par milliers. Des régions entières du pays ont été dévastées. Soixante villes sont devenues des « villes fantômes », le chômage a atteint 30 % de la population active et, en 1998, quatre millions de personnes étaient recensées comme « auto-entrepreneurs ». Environs trois millions de personnes ont émigré, dont un grand nombre d'ouvriers qualifiés et de spécialistes de diverses origines ethniques. Ces processus ont été accompagnés par la liquidation du système de sécurité sociale et du code du travail datant de l'ère soviétique.

Tous les syndicats et organisations ouvrières progressistes ont été très atteints par cet effondrement économique et la répression étatique qui l'accompagnait et bon nombre ont cessé d'exister. Cette défaite a été facilitée par les erreurs et même les orientations anti-ouvrières des dirigeants syndicaux eux-mêmes, discréditant le mouvement ouvrier organisé et conduisant à la dégénérescence des directions syndicales. Ainsi en 1992, par exemple, par anticommunisme et illusions néolibérales, la direction du KSPK a établi une coopération étroite avec la vieille direction de l'AFL-CIO états-unienne. Elle a commencé à promouvoir l'idée de la dépolitisation des organisations ouvrières et à soutenir les expériences mercantiles du gouvernement. Cela a conduit le principal dirigeant du KSPK, Vitaly Solomin, à soutenir ouvertement la contre-réforme du système des retraites, une copie du modèle chilien.

Les contradictions et le refus de mobiliser de la direction du KSPK ont provoqué la disparition de nombreux syndicats régionaux et ont facilité la répression des syndicalistes combatifs dans la région de Kantau. A la fin des années 1990 presque toutes les organisations locales du KSPK sont devenues des groupuscules et la Confédération ne compte aujourd'hui que quelques milliers de membres.

La direction de la FPRK est tombée en 1997 entre les mains de Siyazbek Mukashev, un ami personnel du président Nazarbayev, qui voulait s'assurer le contrôle des syndicats et empêcher les luttes des travailleurs. Les rapports de forces au sein des anciens syndicats soviétiques ont ainsi été modifiés, les éléments les plus conservateurs et favorables à la collaboration avec les multinationales et les autorités du pays ont pris le dessus.

Tout cela a provoqué des scissions et des exclusions des militants les plus actifs et les plus radicaux. En 2002, le Syndicat des travailleurs de construction mécanique, faisant partie de la FPRK, a ainsi entamé la liquidation du syndicat progressiste dans l'entreprise Mettalist, une grande usine d'armement à Ouralsk, car ce dernier avait mené campagne contre le gouvernement qui la liquidait pour la privatiser. En 2001, neuf syndicats industriels ont annoncé qu'ils quittaient la FPRK dont la direction ne faisait pas son travail, usurpait le pouvoir et n'était intéressée que par les opérations commerciales impliquant les propriétés syndicales. Le syndicat des mineurs a subi une scission plus tôt, à la fin des années 1990. En 1996, quand la mine à ciel ouvert et le complexe sidérurgique de Karaganda sont tombés dans les mains d'ArcelorMittal à la suite de leur privatisation, les sections syndicales de huit mines ont formé leur propre Fédération appelée « Korgau » (« Défense »).

En 2003, la Fédération du transport aérien, qui avait quitté la FPRK, dirigée par Murat Machenkov, a créé la Confédération du travail du Kazakhstan (KTK), en alliance avec le député Serik Abdrakhmanov et l'ancien dirigeant du KSPK Vitaly Solomin. La nouvelle Confédération regroupait officiellement 40 000 membres, mais jusqu'à aujourd'hui elle n'a pas fait apparaître des signes d'activité ou de militantisme.

Les dirigeants politiques du mouvement ouvrier, qui avaient formé la RDKS, ont été emprisonnés à la fin des années 1990, à la suite de la campagne en faveur de la création d'un Parti travailliste. Les militants de base ont été persécutés et massivement licenciés. En 2007 ce mouvement a pratiquement cessé d'exister.

A présent, il n'y a pas de secteur syndical unifié au Kazakhstan, les syndicats existants n'ont pas d'influence sur la vie économique, ni sur l'activité des entreprises où leurs membres sont salariés.

Le rôle actuel de la FPRK

Sur le papier la Fédération des syndicats de la République du Kazakhstan est toujours la plus grande organisation syndicale officiellement reconnue dans le pays. Mais vous auriez du mal à connaître son nombre réel d'adhérents, même si ses rapports mentionnent environ un million de membres (sur les quatre millions de population active). En 2009 près de 100 000 personnes ont perdu leur travail du fait de la crise économique. Les autorités ont transformé les syndicats en étouffoirs de la colère des travailleurs. Aux côtés des « conseils » de résolution des conflits, contrôlés par le parti Nur Otan (au pouvoir, une continuité de l'ex-PCUS kazakh, mais avec une idéologie mercantiliste), les organisations provinciales et les fédérations de branche de la FPRK suivent depuis longtemps une politique de coopération et de « partenariat social » avec les autorités et les employeurs. Les memoranda sur la préservation de la « stabilité sociale » — c'est-à-dire le désaveu public des manifestations, des piquets et des grèves — signés par nombre de dirigeants syndicaux au début de l'année 2009 en sont un exemple saisissant.

Par contre les questions essentielles — le salaire minimum, la retraite minimale de base et le niveau de minimum vital — sont négligées par la FPRK. Cela alors que le minimum vital et le salaire minimal sont dentiques (13 740 tenge, soit approximativement 76 euros par mois). La législation du travail prévoit pourtant que ces montants devraient être consultés avec les syndicats, au travers de commissions trilatérales ou de tables rondes par exemple, en vue de leur détermination avant le vote du budget. Mais la direction de la FPRK n'insiste pas outre mesure pour se mêler aux débats concernant le budget national et donc son avis n'estpas pris en compte. D'ailleurs, sauf quand il en a besoin pour un mémorandum ou une autre déclaration du même genre, le gouvernement et les responsables de gestion ignorent complètement le FPRK. Et même ces « accords généraux » ne sont signés qu'après l'adoption du budget national.

Les conventions collectives constituent un autre fondement important du « partenariat social ». Mais leur fonction dans les lieux du travail est plus déclarative que réelle. Dans le secteur étatique, les conventions collectives concernent plus les conditions de travail que le niveau des salaires. De plus elles ne tiennent pas compte de l'inflation ni de la dévaluation du tenge, permettant ainsi aux patrons de se référer à des vieux documents et à des salaires de base qui ne changent pas. De même les accords régionaux, signés par le patronat, les autorités et les syndicats, ne contiennent pas de mécanismes d'indexation des salaires. Ainsi l'activité des dirigeants syndicaux apparaît comme une géante bulle de savon, sans réalité en ce qui concerne la défense des millions de salariés.

Des réunions et des élections devraient avoir lieu cette année au sein de la FPRK, ce qui pourrait en principe menacer les dirigeants. Mais la plupart d'entre eux ne semblent pas craindre cette formalité et voient avec assurance l'avenir de leur « job » car les vieux mécanismes du soi-disant « centralisme démocratique » (c'est-à-dire, dans ce cas, de décisions imposées par en haut et n'ayant rien de commun avec la démocratie, ni avec la centralisation des décisions de la base) restent d'actualité. Et ceux des dirigeants régionaux qui seraient amenés à céder leur place n'ont pas de crainte à avoir : aussi étrange que cela puisse paraître, ils vont de manière automatique devenir directeurs de sociétés commerciales qui gèrent les propriétés des syndicats et ne dépendent que de la direction économique de la FPRK. Les fonctions électives et gestionnaires sont ainsi contrôlées et assurées par les mêmes personnes, ce qui suggère l'alignement obligatoire sur la « ligne générale » de la direction de la FPRK et, en retour, sur la promotion des « fidèles ». C'est ainsi que se déroulent les conférences des syndicats et du seul parti véritable au Kazakhstan. Naturellement, les syndicats et le parti sont unis dans leur désir de préserver « la stabilité ».

Le chant de cygne de la FPRK aura été l'expulsion de ses rangs des derniers syndicats progressistes : l'Association des travailleurs scientifiques (qui s'est opposée à la privatisation des Instituts de recherche) et l'Union régionale inter-industrielle ODAK (qui avait préconisé des méthodes de lutte radicales et soutenu les revendications de nationalisation de la production formulées dans plusieurs entreprises par les grévistes).

Syndicalisme dans la métallurgie et les mines

Au Kazakhstan il n'y a pas de structure syndicale pour l'ensemble des salariés de la métallurgie, le système ex-soviétique des syndicats de métier existe toujours. Par exemple, il y a un syndicat des mineurs de minerai. Si ce dernier ne s'est pas engagé ouvertement dans la répression des syndicalistes combatifs, il n'a pas non plus fait preuve d'une activité quelconque. Mais ses structures existent formellement dans de nombreuses entreprises. Les travailleurs d'entretien et ceux des entreprises produisant le matériel de transport sont pour leur part membres du syndicat des cheminots, qui est basé sur la compagnie para-étatique des Chemins de Fer du Kazakhstan. Ce syndicat est directement financé par la direction des Chemins de Fer, y compris les bonifications, et les salaires de ses permanents en dépendent et, réciproquement, les représentants patronaux font partie de la direction du syndicat. Il n'est donc pas surprenant que ce « syndicat » n'ait soutenu aucun des procès intentés par des cheminots licenciés au cours des dernières années. De même, il a activement soutenu la direction de l'entreprise de réparation automobile dAlmaty, contre les salariés qui ont commencé le 22 juin 2009 une grève pour exiger la nationalisation de l'usine.

Il s'agit là d'une maladie répandue chez les chefs des soi-disant « syndicats ». Le syndicat de Kazakhmys, un des principaux producteurs du cuivre allié avec Samsung, s'est ainsi opposé aux salariés grévistes en janvier 2008. Les dirigeants syndicaux de la région de Jezkazgan s'en sont violemment pris aux membres du comité de grève, les menaçant de licenciement. Le vice-président de cette entreprise contrôle ce syndicat, dont les dirigeants sont payés par le budget de Kazakhmys, ce qui les rend totalement indépendants des cotisations de leurs membres et de leurs intérêts. Une situation similaire existe à la Kaztsink Company, dans le Kazakhstan oriental.

Le syndicat des mineurs « Korgau », qui regroupe depuis 1996 les salariés des huit mines de charbon acquises par ArcelorMittal et ceux des entreprises sous-traitantes (près de 25 000 employés en tout), bien qu'il ait quitté la FPRK, poursuit une politique semblable. En 2006, Vyatcheslav Sidorov, alors à la tête de « Korgau », s'est opposé à la grève qui avait démarré dans les huit mines, exigeant qu'ils reprennent l'extraction, ce qui lui a valu d'être sifflé et agressé par les mineurs de fond qui manifestaient devant la mairie de Shakhtinsk. Daniyar Mirgayazov, qui l'a remplacé depuis, ne vaut pas mieux : il ne tente même pas de cacher qu'il reçoit une prime mensuelle d'ArcelorMittal pour le « maintien de la stabilité sociale »… En juin 2009 il a approuvé la réduction de salaires ouvriers de 14 %. Fin 2009 les mineurs ont commencé par équipes entières à demander leur désinscription de « Korgau ». Le syndicat a alors demandé à ArcelorMittal de les dépouiller de tous les avantages et de toutes les garanties stipulés dans la convention collective. Le conflit entre les mineurs et le syndicat a été porté devant le Tribunal de Shakhtinsk. Et les mineurs ont commencé la formation d'un syndicat alternatif.

Une situation analogue a eu lieu dans le comité syndical de Karaganda Metal Works (22 000 salariés), possédé également par Mittal Temirtau, une filiale d'ArcelorMittal. Les salaires y ont été réduits de 14 % et les salariés dans divers ateliers ont commencé à former des groupes d'initiative, étudiant la législation du travail et les conventions collectives. Le chef du syndicat officiel, Vladimir Dubinin, a tenté de nier le mécontentement des travailleurs et de cacher devant la presse qu'ils quittaient son syndicat. Il tente maintenant, main dans la main avec le patronat, d'arrêter ce mouvement par des menaces et les persécutions.

Affirmant qu'il a 20 000 membres, le Syndicat des travailleurs de construction mécanique, membre de la FPRK, a pratiquement cessé de fonctionner. Sa structure dans AZTM (Usine de technologie lourde) a organisé les travailleurs de manière indépendante et lutte pour sa nationalisation.

A l'instar de leurs collègues des autres syndicats officiels, les chefs du Syndicat des travailleurs du pétrole et leur conseil syndical de la province de Mangystau (Kzakahstan occidental, sur le littoral de la Mer Caspienne) ont tenté d'arrêter la lutte des foreurs de Burgylau Ltd. (en kazakh, burgylau signifie forage) en avril 2009. Les travailleurs ont immédiatement formé leur propre syndicat indépendant (2 000 membres) et ont organisé une grève sur le tas et la grève de la faim, réclamant la nationalisation de l'entreprise.

Ce nouveau syndicat a rapidement reçu le soutien des travailleurs pétroliers d'autres entreprises — plus de 100 000 salariés — et le processus de création d'un syndicat intégré a commencé. C'est une situation nouvelle et encourageante, car des syndicats indépendants ont commencé à être formés dans diverses entreprises étrangères d'extraction du pétrole, par exemple par les travailleurs des champs pétroliers de Zhanazhol, dans la province d'Aktioubé (2 000 salariés). Les militants du champ de gaz de Karachaganak, près d'Ouralsk, un des plus importants gisements en Europe, exploité par le consortium international KPO (BG Group britannique, ENI italien, Chevron états-unien et Lukoil russe), ont également pris une position indépendante du Syndicat des ouvriers du gaz.

Aussi étrange que cela puisse paraître à la suite de cette énumération, le Syndicat (officiel) des travailleurs de la Compagnie d'uranium Kazatomprom (près de 40 000 salariés) s'est pour sa part engagé dans la défense de la main-d'oeuvre, s'opposant au projet de licenciements massifs stimulés par la réorganisation de cette industrie et par le refus du gouvernement de développer de nouvelles installations de haute technologie. Plus de 6 000 salariés pourraient se trouver au chômage dans l'usine métallurgique d'Oulbinsk. Malgré la répression ce syndicat n'a pas l'intention de rentrer dans le rang, au contraire, il s'est engagé dans la construction d'une confédération syndicale indépendante. Mais il n'est pas parvenu à mobiliser tous les salariés du groupe : seulement 20 % l'ont rejoint fin 2009.

Nouvelles opportunités pour le syndicalisme indépendant

Les autorités ont fait tout ce qu'elles pouvaient pour stopper et, là où elles le pouvaient, interdire le processus d'auto organisation des travailleurs. Depuis que la loi « sur les grèves » et le Code du travail leur rendent aussi difficile que possible le recours à des actions collectives et à des grèves, il est pratiquement impossible de s'opposer aux licenciements. Il est vrai que le gouvernement a créé des « commission du travail », incluant les représentants de la FPRK, pour prévenir les licenciements, mais les patrons des grandes industries extractives ne semblent pas gênés par elles. Car en réalité il est difficile de trouver des cas de licenciement que ces « commissions » auraient empêchés. En attendant les boss syndicaux continuent à parler de « partenariat social » et de « stabilité », tout en permettant que des travailleurs soient victimes des prédateurs du monde moderne des affairistes.

Depuis la fin 2008 cependant, de nouvelles grèves et actions collectives ont été menées par les travailleurs dans divers secteurs. En règle générale ces actions étaient suscitées par le non payement des salaires ou leur forte réduction. En décembre 2008 les grèves ont été conduites par les travailleurs de la construction des grandes entreprises à Almaty et à Astana, par les travailleurs de maintenance des chemins de fer et par des conducteurs de minibus dans le sud de la capitale. Les employés municipaux à Taraz et les métallurgistes de Irtysh Chemical Metallurgical Plant ont organisé des grèves de la faim massives. L'action la plus impressionnante de cette sorte de réveil social a été la grève des ouvriers de construction d'Agip KCO (dans la province Atyraou au Kazakhstan occidental). Les grévistes ont organisé une manifestation massive et plusieurs milliers de manifestants ont affronté la police. Les travailleurs de deux autres entreprises les ont soutenus.

Le printemps 2009 a ouvert un nouveau chapitre dans l'histoire du mouvement ouvrier contemporain. Le point de départ ce fut la grève des ouvriers du pétrole de Burgylau Ltd. à Zhanaozen, à l'ouest du pays (1). Deux mille ouvriers y ont exigé la réintégration de leurs camarades licenciés, le changement de la direction d'entreprise et la nationalisation de celle-ci. Ils ont occupé leur entreprise, protégeant ainsi les équipements d'un déménagement, et près de quarante d'entre eux ont mené une grève de la faim de vingt-deux jours. Deux ouvriers ont été emprisonnés et battus par des officiers du KNB (ex-KGB), qui n'ont pas hésité à tirer des grenades fumigènes dans la cellule de prison. Daniyar Besbayev, le président du comité syndical, a été agressé et accusé de charges criminelles. Néanmoins la grève de vingt-deux jours fut couronnée d'une victoire partielle : tous les salariés licenciés ont été réintégrés et une nouvelle direction d'entreprise a remplacé celle que les travailleurs contestaient.

Les 2000 ouvriers de l'entreprise de réparation automobile d'Almaty ont mené une autre grève importante, exigeant que le gouvernement réexamine les effets de la privatisation de leur entreprise, qui a mis cette entreprises stratégique dans les mains de propriétaires anonymes, la conduisant à la faillite, aux licenciements massifs et à la réduction d'activité. Une situation similaire s'est développée dans Almaty Heavy Engineering Plant, où le comité syndical a organisé des actions contre la fermeture des ateliers par les nouveaux propriétaires. Maintenant le dirigeant du comité de grève dans l'usine de réparation des automobiles, Esenbek Ukteshbayev, est poursuivi par les patrons et les autorités qui l'accusent d'avoir organisé « une grève illégale ».

Les observateurs prévoient une montée des protestations ouvrières et des nouvelles actions massives dans diverses provinces du Kazakhstan. Un fait marquant des conflits du travail en 2009 c'est qu'en règle générale ils se sont déroulés sans le soutien des syndicats officiels. Parfois, comme dans l'entreprise de réparation automobile à Almaty, le comité syndical officiel s'est ouvertement aligné sur la direction d'entreprise, agissant comme son instrument. Selon le comité de grève, même le syndicat national au lieu de soutenir les revendications des salariés a adopté une attitude attentiste, que les travailleurs ont perçu comme favorable aux propriétaires.

En réponse à de telles attitudes les travailleurs ont commencé à développer des groupes d'initiative ou des comités de grève lorsque les grèves étaient en cours et ont également investi d'autres associations. Par exemple l'association des familles de mineurs à Shakhtinsk joue le rôle d'un syndicat. A Karabatan, Zhanaozen, Karabulak (siège de l'usine sucrière de la province d'Almaty) et dans l'entreprise de réparation automobile d'Almaty les mobilisations ouvrières ont été organisées par des syndicats indépendants ou des comités syndicaux formés d'en bas par les travailleurs. On observe également fréquemment qu'ils manifestent leur manque de confiance dans les syndicats « soviétiques » censés les représenter officiellement, en les quittant.

En mai 2009, la première conférence de coordination de divers comité d'initiative de base, comités de grève et organisations syndicales indépendantes a eu lieu à Almaty. L'évènement a été en grande partie organisé par l'association syndicale ODAK, dirigée par Marat Moldabekov, président du syndicat combatif des travailleurs scientifiques. Les syndicalistes de base et les militants des syndicats indépendants ont débattu de la manière de consolider leur coordination et d'organiser les campagnes de solidarité. Les associations syndicales et les groupes de travail de Zhanaozen, Aktobe, Kostanay, Kokshetau, Jezkazgan, Karaganda, Oust-Kamenogorsk (Öskemen), Semipalatinsk (Semeï), Taldy-Korgan, Chymkent et Almaty avaient répondu à cet appel visant à former et renforcer un front uni.

Les militants les plus connus du mouvement ouvrier kazakh étaient présents, dont le dirigeant des mineurs et organisateur de la Confédération libre des syndicats Pavel Shumkin, le président du syndicat Défense du travail et dirigeant de la grève des fondeurs du cuivre au Kazakhstan oriental Ivan Bulgakov, le dirigeant des travailleurs grévistes de Burgulau Ltd. Daniyar Besbayev, ainsi que Kanatbek Murzatov, militant mineur de Jezkazgan. L'importance de cet événement, c'est que pour la première fois il s'agissait d'un forum de débat et de dialogue entre militants ouvriers.

Comme il y avait deux sortes de militants présents, cela n'a pas été sans tensions. Une minorité de présents — des fonctionnaires syndicaux — et la majorité, composée de militants de base, ne parlaient pas toujours le même langage et ne parvenaient pas à se comprendre correctement. Mais l'attitude militante de ces nouveaux dirigeants ouvriers, qui venaient à la conférence des puits de pétrole, des mines et des planchers des usines (à la différence de certains vieux dirigeants des syndicats indépendants qui ont émergé au début des années 1990) apportait une fraicheur et témoignait de l'émergence d'une nouvelle génération de cadres syndicaux au travers de la récente vague des luttes. De nombreux intervenants ont souligné que, paradoxalement, la crise actuelle a créé des conditions nouvelles, favorables, pour la renaissance du mouvement ouvrier organisé et que les luttes de masse sont réellement « au coin de la rue ».

La conférence a adopté la proposition, avancée par les militants de Résistance socialiste (2), de créer un centre permanent de coordination et d'information en vue d'aider le mouvement syndical indépendant, qui a déjà commencé à opérer sous les auspices d'ODAK (3). La conférence a aussi adopté un communiqué, proposé par Pavel Shumkin, dont la thèse centrale est que la lutte unifiée des travailleurs est une lutte pour les droits économiques et politiques à la fois, c'est-à-dire pour la liberté de rassemblement, d'organisation, de parole et le droit de lutter contre la législation qui nuit aux intérêts des travailleurs. Depuis cette conférence nous avons assemblé les documents en vue d'enregistrer des associations syndicales régionales et une Union républicaine interentreprises des syndicats, dont les buts ont été élaborés. Une nouvelle conférence est prévue en 2010, qui devrait regrouper les participants de la première conférence ainsi que des nouveaux groupes dans le but de créer les structures unifiées pour le mouvement ouvrier.

Les corporations transnationales

De nombreuses entreprises transnationales sont actives au Kazakhstan. Ce sont elles qui ont pris le contrôle de la quasi-totalité des industries extractives. La situation des travailleurs est particulièrement détestable dans les usines et les mines du producteur de cuivre Kazakhmys et du sidérurgiste ArcelorMittal. C'est là qu'il y a le plus d'accidents du travail, dont beaucoup d'accidents mortels, car les employeurs font des économies en ne renouvelant pas les équipements et en omettant de dégazer les puits. Dans certaines entreprises, alors que les équipements ont été amortis à 100 %, le patronat continue à les exploiter. Partout les équipes de secours, de maintenance électrique et de réparation ont été congédiées.

Le patronat prend prétexte de difficultés économiques pour imposer des « changements structurels » qui intensifient l'exploitation de la main-d'oeuvre. Les travailleurs kazakhs sont traités avec un dédain particulier dans les entreprises à participation de capitaux étrangers. La politique anti-ouvrière de Shymkent Cement (Italcementi Group) est devenue à ce titre-là symbolique.

Avec le consentement silencieux des autorités de l'État ces « mesures anti-crise » visent en premier lieu la réduction des salaires en violation de tous les droits des travailleurs. « L'intensification du travail » signifie dans la pratique qu'ils sont soumis à la surexploitation cruelle tout en recevant les mêmes salaires de misère. Les normes de rendement sont augmentées et les salariés sont incités à prendre des responsabilités additionnelles et à combiner diverses qualifications professionnelles sans qu'en règle générale leurs salaires ne soient augmentés. Les licenciements et les mises à pied sont un outil dans les mains des patrons pour obliger les salariés à doubler leurs bénéfices.

L'attitude des compagnies pétrolières et gazières transnationales a provoqué également la protestation des écologistes. Ainsi, à la suite de la manière dont les champs de pétrole et de gaz dans le Kazakhstan occidental ont été développés par Karchaganak Petroleum Operating BV (un consortium international dont Chevron fait partie), l'association écologique Sauvetage Vert, le Bureau du Kazakhstan pour les droits humains et le respect de la légalité, ainsi que l'Association civique de Shanyrak ont intenté un procès au gouvernement du Kazakhstan pour non protection des droits des habitants de Berezovka (4).

La désindustrialisation et la revendication de nationalisation

La crise économique et les privatisations ont produit de nouveaux processus de désindustrialisation et une nouvelle vague de suppression des emplois et de licenciements. Le Fonds national de bien-être « Samruk-Kazyna » (5), un monstre qui incarne la capitalisme d'État au Kazakhstan (il a même englouti le ministère de l'Industrie), est devenu un instrument pour le démantèlement des principales industries du pays. Avec son aide, le groupe oligarchique du beau-fils du président Nazarbayev, Timur Kulobayev, se débarrasse de manière systématique de ses concurrents et concentre la redistribution de la propriété publique dans ses mains, en particulier les gisements d'hydrocarbures et les entreprises qui font des bénéfices.

Ce même groupe effectue également la liquidation systématique des usines et donne des ordres de licenciements collectifs. Après avoir « nettoyé » l'administration de Kazatomprom, le représentant du président et ex-ministre de l'industrie et du commerce, Vladimir Shkolnik, a dit littéralement à une réunion de la direction : « Nous n'avons pas besoin de technologies nouvelles, ni d'amélioration de la production ». Cette politique se reflète maintenant dans la liquidation délibérée de la fabrication des pastilles d'uranium (combustible) et d'autres produits qui étaient exportés. En pratique cela signifie le retour à la seule activité d'extraction d'uranium et l'abandon de sa transformation. L'usine métallurgique d'Oulbinsk a déjà réduit son activité à deux jours de travail par semaine et pourrait cesser son activité, ce qui supprimera l'emploi de ses 6 000 ouvriers hautement qualifiés.

Naturellement, après que les directeurs de cette profitable entreprise aient été arrêtés, les projets de construction en Chine et les contrats avec les entreprises européennes et japonaises ont été interrompus. Dans cette histoire le lobbying des producteurs russes est évident, car ce sont eux qui se sont emparés de toutes les parts profitables du gâteau. Mais ce n'est pas l'essentiel. Les classes dominantes au Kazakhstan espèrent aussi détruire ainsi une concentration ouvrière pour prévenir la radicalisation du mouvement ouvrier et l'émergence de nouveaux syndicats. La destruction de la base sociale des futures actions de masse, tel est le but poursuivi. Le Fonds national de bien-être « Samruk-Kazyna » a déjà fait circuler une directive pour licencier 30 % de la force de travail dans de nombreuses entreprises, y compris dans l'entreprise de réparation automobile d'Almaty dont les grévistes ont exigé la nationalisation.

L'arrêt de la production et la liquidation des forces productives du pays sont non seulement le résultat des directives de la nouvelle haute bourgeoisie et des banques, mais aussi des efforts des petits entrepreneurs et des escrocs. Tous voient là une possibilité pour dépouiller les anciennes usines publiques de leurs capitaux, machines et équipements, de se les approprier à très bas prix, de pouvoir hypothéquer leurs bâtiments et leurs terrains pour obtenir ainsi des lignes de crédit. Au cours des périodes de crise et d'appropriation de la propriété publique la bourgeoisie essaye ainsi d'extraire tous les sucs des usines et des ouvriers qu'elle possède ou contrôle pour ne laisser dans son sillage que des friches.

Les luttes à Zhanaozen et dans l'entreprise de réparation automobile d'Almaty ont montré que le mouvement ouvrier est en train de se politiser. C'est une réaction aux licenciements massifs, aux réductions de salaires, à l'exploitation croissante et à la destruction des installations productives. Les travailleurs comprennent maintenant la revendication de nationalisation d'une manière totalement différente de celle de l'opposition libérale ou des bureaucrates gouvernementaux. Pour eux, cette revendication symbolise la nécessité de préserver leurs emplois et la production elle-même. Cela a également revigoré les élections des comités syndicaux au cours desquelles les militants radicaux se sont portés candidats. Il s'agit d'un important indicateur de l'état d'esprit actuel des masses travailleuses.

Le besoin de coopération et de solidarité

Le mouvement syndical est ainsi en train de renaitre et de se renouveler à partir d'initiatives venant de la base. De plus en plus de nouveaux militants et de groupes émergent. Travaillant parfois clandestinement, menacés de licenciements, de répression politique et même de violence physique, ils sont prêts à créer des nouvelles organisations ouvrières et ont déjà commencé à le faire. Ce sont des militants sincères qui sont prêts à se dévouer pour la cause des travailleurs, ils sont libres des fardeaux du passé et des dispositifs étranges des ONG contemporaines. C'est ce processus que nous essayons de structurer pour l'orienter vers l'adoption d'un programme unifié de revendications et pour pouvoir former dans le futur proche une organisation des syndicats couvrant tout le pays.

Dans les conditions de persécution policière à laquelle nous devons faire face, les contacts avec les syndicats internationaux sont très importants : quand nos militants subissent la répression, ils peuvent organiser des campagnes de protestation ; quand les travailleurs kazakhs entrent en action, ils peuvent organiser des campagnes de solidarité. L'énorme expérience pratique accumulée dans les luttes sociales par les diverses branches nationales de la classe ouvrière mondiale est extrêmement importante pour nous et il est essentiel que nous puissions faciliter les échanges d'idées et d'expériences.

Notes

1. Cet article a été écrit avant la grève de mars 2010 dans la compagnie Ozenmunaigaz, relatée dans Inprecor n° 560/561 d'avril-mai 2010, qui a confirmé l'estimation de l'auteur (ndt).

2. http://socialismkz.info/ (en russe).

3. Mouvement social, le site d'information d'unification de l'auto organisation sociale et du mouvement ouvrier : http://www.socdeistvie.info/

4. Ce procès est toujours en cours, mais il a déjà contraint le gouvernement à s'intéresser à l'activité de Karchaganak Petroleum Operating BV et, fin mars 2010, l'agence étatique de lutte contre la corruption et les crimes économiques a fait état de 700 millions de dollars de revenus illicites du consortium en 2008 (ndt).

5. C'est une société par actions qui possède, partiellement ou en totalité, un grand nombre d'importantes sociétés au Kazakhstan, y compris les Chemins de fer et le service postal, la compagnie pétrolière et gazière Kazmunaigaz, la société d'uranium Kazatomprom, Air Astata et de nombreux groupes financiers. L'État est l'unique actionnaire de ce fonds. Il a été créé en octobre 2008 par décret du président du Kazakhstan, Nursultan Nazarbayev, par la fusion des fonds Samruk et Kazana.

Publié le 3 août 2010 par Ainur Kurmanov sur http://www.pressegauche.org/

* Ainur Kurmanov, président de l'association de soutien aux initiatives ouvrières et sociales « Talmas » (« Inlassable »), est militant de Résistancesocialiste (section du Comité pour une Internationale ouvrière — CIO/CWI — au Kazakhstan). Nous publions ici la traduction d'un rapport qu'il aétabli en commun avec l'organisation syndicale Odak et le syndicat des travailleurs scientifiques du Kazakhstan en décembre 2009. Traduit par J.M..

lundi 2 août 2010

La Russie et le Kazakhstan offrent une aide supplémentaire de 10 millions de dollars au Kirghizstan

La Russie et le Kazakhstan envisagent d'offrir une aide supplémentaire de 10 millions de dollars au Kirghizstan, a rapporté lundi l'agence de presse de RIA Novosti.

"Nous, ensemble avec le Kazakhastan et la Banque eurasienne de développement, évaluons les besoins du Kirghizstan dans le cadre des difficultés qu'il rencontre après les derniers événements", a dit le ministre russe des Finances Alexei Kourdrine lors d'une réunion du gouvernement, ajoutant que la liste des besoins d'urgence a été déjà clarifiée. Il a indiqué qu'il serait possible que 10 millions de dollars seraient accordés comme une aide supplémentaire pour soutenir les priorités sociales et stabiliser la situation au Kirghizstan.

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a apporté son soutien à la proposition de son ministre des Finances, ordonnant d'envoyer 20000 tonnes de diesel au Kirghizstan.

Les violences opposant les kirghizes et les ouzbeks avaient éclaté le 11 juin dans le sud du Kirghizstan, faisant plus de 300 morts, selon les autorités locales.

Publié sur http://french.cri.cn le 13 juillet 2010