Vous êtes à la recherche de personnels pour des postes au Kazakhstan?

Eurokaz peut vous aider en publiant votre annonce sur le site de son portail
Eurokaz News, section "
Offre d'emploi"

mardi 12 janvier 2010

Le président de l'OSCE bientôt en Azerbaïdjan

Bakou. Latchine Sultanova – APA. Le chef de la diplomatie kazakhe, président en exercice de l'OSCE Kanat Saudabayev était attendu le février prochain au Caucase du Sud. M.Saudabayev commencera sa tournée par l'Azerbaïdjan. Il partira ensuite pour la Géorgie et l'Arménie, rapportent les sources diplomatiques.

Le Kazakhstan trouve prioritaire le règlement des « conflits gelés » pendant sa présidence à l'OSCE. Le président Nazarbayev profitera de son prestige à la CEI pour le règlement des conflits, a déclaré le diplomate au cours de son entretien téléphonique avec David Milliband, chef de la diplomatie britannique.

Le 12 jan 2010 sur http://fr.apa.az

Kazakhstan : Numéro un de l'uranium

En 2009, le Kazakhstan est devenu le premier pays producteur d'uranium naturel", se réjouit le site d'information kazakh Nomad.su. En un an, la production a augmenté de 63 %. Selon la compagnie nationale KazAtomProm, elle a atteint 13 500 tonnes à la mi-décembre 2009, devant le Canada (9 934 tonnes) et l'Australie (8 022 tonnes). Vingt et une mines sont actuellement en activité dans le pays. Compte tenu du retour en grâce de l'électronucléaire dans le monde, Astana envisage de porter à 18 000 tonnes la production annuelle en 2010.

Kazakhstan : l'eldorado des steppes

Nouvel acteur majeur du pétrole et de l'uranium, le Kazakhstan est une pièce clef de l'échiquier euro-asiatique, qui suscite toutes les convoitises. Son accession à la présidence de l'OSCE, le 1 er janvier, couronne une course à la respectabilité s'appuyant sur une sûreté juridique, mais qui peine à masquer les pratiques d'un régime autoritaire.

Si d'aventure vous aviez quelques difficultés à situer le Kazakhstan sur une carte, c'est simple. Prenez toutes les grandes puis sances d'Asie (Chine, Inde, Russie) et les principaux pays sources d'inquiétude pour la communauté internationale (Afghanistan, Pakistan, Iran)… Le Kazakhstan est pile au milieu. Au coeur de la « tectonique des plaques » géostratégiques. Pour le grand public, ce vaste pays - sa superficie représente environ les deux tiers de celle de l'Union européenne, pour une population trente fois moins importante -se résume à une sulfureuse équipe cycliste (Astana) et à un film à l'humour lourdaud (« Borat »). Pourtant, le Kazakhstan est aujourd'hui l'un des Etats les plus courtisés au monde. Et l'on comprend aisément pourquoi : dans les dix ans à venir, il va certainement se hisser au troisième rang mondial des exportateurs de pétrole, avec un objectif de 3 millions de barils quotidiens, derrière l'Arabie saoudite et la Russie. Son sous-sol renferme des réserves prouvées d'or noir équivalant à la moitié de celles du Koweït, ainsi que 15 % des stocks mondiaux d'uranium (dont le Kazakhstan est devenu récemment le premier producteur mondial), des gisements de cobalt, d'or, de fer, de zinc, de cuivre, de chrome, de nickel et de minéraux plus exotiques, mais cruciaux pour les nouvelles technologies. Aux cours actuels, des ressources potentielles de 3.000 milliards de dollars au total !

Un air de Dubaï

De Nicolas Sarkozy (premier chef d'Etat français à visiter le pays depuis la venue de François Mitterrand, en 1993) à Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat américaine, des majors du pétrole aux discrets mais efficaces commis voyageurs chinois ou turcs, du propriétaire d'ArcelorMittal aux ténors de l'uranium, les principaux dirigeants de la planète se pressent à Astana. Signe des ambitions et de l'opulence du Kazakh stan, ce qui était il y a dix ans un gros bourg balayé par le vent des steppes et bordé par le cimetière des réprouvés de l'URSS (Allemands de la Volga ou Caucasiens envoyés en exil intérieur dans cette république interdite aux étrangers) est devenu une sorte de Dubaï… à ceci près qu'il y fait -40 °C l'hiver. Tours biscornues aux façades de verre dorées ou bleu ciel, pyramides, esplanades, palais des congrès aux formes audacieuses, avenues, canaux artificiels conçus par les architectes en vogue dessinent la plus jeune capitale du monde. Astana est née en 1998 du pari, décrié mais pas illogique (Almaty, l'ancienne capitale, était trop excentrée) de Noursultan Nazerbaïev, le président depuis l'indépendance de 1991.

Ce dernier a une caractéristique attractive en ces temps de lutte contre la prolifération nucléaire. Il est le seul chef d'Etat en exercice à avoir abandonné un arsenal nucléaire (1). Il a aussi la réputation d'être le dirigeant le moins infréquentable d'Asie centrale. Nul écho, ici, de manifestants massacrés à la mitrailleuse comme en Ouzbékistan, ni de culte de la personnalité à la Turkmène, hormis l'empreinte en or de la main du président en haut d'une tour pour touristes.

Classe moyenne émergente

A quelques mètres de là, dans le centre commercial et de loisirs en forme de yourte inclinée élaboré par Norman Foster et doté d'une plage tropicale, les boulots dangereux et mal payés sont réservés aux Kirghizes ou aux Tadjiks, suspendus à un filin à 40 mètres du sol. Cela en dit long sur le niveau de vie moyen des Kazakhs, comparé à celui de leurs voisins, dont ils parlent avec condescendance. « Si une grande pauvreté sévit dans les campagnes, une classe moyenne émergente a profité de la manne pétrolière que le clan au pouvoir a eu l'intelligence de ne pas confisquer massivement », explique un analyste. Grâce à un taux de croissance à deux chiffres - sauf l'an dernier, où il fut nul -, le revenu moyen des Kazakhs a été multiplié par 3,5 en quinze ans ! Et les dépenses publiques de santé et d'éducation par six. Certes, la frénésie de chantiers laisse augurer de pénibles retours à la réalité puisque le taux d'occupation des immeubles de bureaux est sans doute inférieur à 50 %. Mais, à l'inverse d'un Dubaï menacé de faillite, les emprunts sont gagés virtuellement sur un sous-sol richissime, et le pays a su surmonter l'an dernier la faillite de sa principale banque privée, BTA, sans trop de dommages.

Autre succès, la diplomatie « multivectorielle » du régime, consistant en clair à jouer les équilibristes entre Pékin, Washington, Bruxelles et Moscou, lui a permis de remporter un précieux gage d'honorabilité : depuis le 1er janvier, le Kazakhstan préside pour un an l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), mise sur pied par les protagonistes de la guerre froide pour prévenir les conflits en Europe. Un événement sans précédent, à plus d'un titre. Jamais, en effet, l'OSCE n'avait été présidée par une contrée de l'ex-URSS, par un Etat euro-asiatique ou par un pays majoritairement musulman… Ni par une dictature, font valoir les ONG, qui jugent scandaleux qu'une institution chargée de veiller à la sincérité des scrutins électoraux ait à sa tête un pays où aucune élection n'a été déclarée transparente et sincère. Lors des dernières législatives, à l'été 2007, le parti présidentiel Nur-Otan avait raflé tous les sièges. Et Noursultan Nazerbaïev, quoique authentiquement populaire, a été réélu en 2006 avec un score suspect de 91 % !

Le régime contrôle par ailleurs étroitement les médias. Le principal hebdomadaire d'opposition, « Respoublika », ploie sous les amendes et les perquisitions. Selon une loi promulguée cet été, tous les blogs sont considérés comme des médias et peuvent donc être interdits pour le motif, vaguement défini, d'atteinte à la sécurité de l'Etat. Grèves et manifestations sont tolérées mais très encadrées. Et deux opposants de premier plan, Altynbek Sarsenbaïouly et Zamanbek Nourkadilov, ont été mystérieusement assassinés il y a trois ans…

Des pratiques autoritaires que certains expliquent par les craintes de déstabilisation ou d'intrigues, dans un pays entouré de grandes puissances et faisant l'objet de tant de convoitises.

Pékin place ses pions

En l'occurrence, sur le plan géostraté gique, c'est surtout la Chine, 80 fois plus peuplée, qui inquiète ici… et séduit aussi, chéquier en main. On redoute les conséquences de sa stratégie d'entrisme économique, tout en se félicitant de ses investissements. Pékin a ainsi acheté rien moins qu'un million d'hectares pour cultiver maïs et soja. Lancée dans une stratégie mondiale d'acquisitions de gisements d'hydrocarbures, la Chine contrôle par ailleurs le tiers de la production pétrolière nationale, après le rachat de PetroKazakhstan pour 4 milliards de dollars, en 2005, et la prise de participation de 11 % effectuée en octobre dernier dans l'opérateur national, Kazmunaigas. Et, comme un symbole, le premier pipeline qu'elle a jamais construit hors de ses frontières relie depuis juillet dernier, sur 2.200 kilomètres, le rivage kazakh de la Caspienne à sa région occidentale du Xinjiang.

Mais Pékin ne fait pas pour autant la pluie et le beau temps, grâce à une concurrence savamment entretenue. Les champs pétroliers sont explorés ou exploités par une foule de consortiums associant entreprises canadiennes, russes, sud-coréennes, britanniques, améri caines et françaises. Un afflux de compétences et de capitaux indispensable. Mais si le pays veut doubler ses capacités d'exportation, actuellement limitées à 1,5 million de barils par jour, il doit construire rapidement de nouveaux pipelines. Le Kazakhstan est en effet le pays le plus enclavé du monde : trois des cinq pays qui l'entourent n'ont eux-mêmes aucun accès à la mer ! Ainsi, Yves-Louis Darricarrère, directeur général exploration et production de Total, expliquait lors d'un récent passage à Astana que le consortium chargé de l'exploitation du gisement géant de Kashagan - dont Total et l'entreprise publique Kasmunaigas font partie -« aura besoin d'un pipeline à l'horizon 2015 » pour évacuer la production du champ. « Dans sa première phase, ce projet doit permettre d'exporter 300.000 barils par jour à partir de 2012 », poursuit-il.

Corruption et bureaucratie

Mais chaque pipeline constitue un enjeu géostratégique, puisqu'il sécurise l'approvisionnement d'une grande puissance ou renforce le pouvoir d'un pays de transit. Par exemple, Astana est courtisé par Washington, Bruxelles et Bakou pour alimenter le gazoduc Nabucco, qui contournera à partir de 2014 la Russie et réduira la dépendance de l'Europe à l'égard de Moscou.

Mais, plus encore qu'un goulet d'étranglement au niveau de ses pipelines, ce sont les moeurs économiques qui pourraient obérer le décollage économique du pays. Les règlements de comptes à coups d'arrestations et de faillites entre les différents clans gravitant autour du pouvoir sont musclés (lire aussi sur www.lesechos.fr) et le Kazakhstan est classé parmi les pays les plus corrompus de la planète. Une corruption qui se nourrit d'une bureaucratie encore bien soviétique. Le président du forum des entrepreneurs kazakhs, Raimbek Batalov, raconte ainsi que, pour enregistrer une entreprise, « il faut réaliser au moins 68 procédures auprès de 37 organisations gouvernementales, avec 144 documents originaux, 13 copies notariées et 274 copies non notariées »…

YVES BOURDILLON sur www.lesechos.fr

(1) Lors de la dissolution de l'URSS, l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan, lequel possédait 1.400 ogives nucléaires, ont rendu à Moscou les armes entreposées sur leur sol à l'époque soviétique. Astana avait bénéficié pour cela d'une aide logistique et financière secrète de Washington.

Chine : des Instituts Confucius en Asie centrale diffusent la culture chinoise

Plusieurs universités chinoises du nord-ouest du pays ont établi des Instituts Confucius en Asie centrale dans le but de promouvoir la langue et la culture chinoises.

Des Instituts Confucius, organisations à but non lucratif destinées à promouvoir la langue et la culture chinoises dans le monde entier, ont récemment été ouverts dans différents pays d'Asie centrale, dont le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan.

Beaucoup d'entre eux ont été fondés par de prestigieuses universités du nord-ouest de la Chine, dont l'Université normale du Xinjiang et l'Université du Xinjiang, toutes deux situées à Urumqi, capitale de la région autonome ouïgoure du Xinjiang, et l'Université de Lanzhou,dans la province du Gansu.

Fin 2009, plus de 3 000 élèves étudiaient dans les Instituts Confucius fondés par l'Université normale du Xinjiang au Kirghizstan et au Tadjikistan, a indiqué Guo Weidong, doyen de la faculté des échanges culturels internationaux de l'université.

"Le désir d'apprendre la langue et la culture chinoises en Asie centrale résulte du développement général de la Chine", a estimé Guo Weidong. "Les Instituts Confucius sont une icône culturelle, un symbole de la confiance de la Chine et de son ouverture au monde extérieur."

Au Kirghizstan, beaucoup de gens, dont des enseignants, des employés gouvernementaux, des étudiants et des hommes d'affaires, apprennent le chinois pendant leur temps libre, a-t-il fait savoir.

Selon le Siège des Instituts Confucius, basé à Beijing, 282 instituts ont déjà été fondés dans le monde.

Confucius est un ancien philosophe chinois dont les pensées continuent d'exercer une profonde influence.

Agence de presse Xinhua le 12 janvier 2010, sur http://french.china.org.cn

Open International de Karaté à Wasquehal. session 2010

Le Wasquehal Karaté Club, sous l'égide officiel de la Fédération Française de Karaté et Discipline Affiliées organise la version 2010 de l'incontournable Open International de Wasquehal, une compétition inscrite au calendrier fédéral qui aura lieu le 24 janvier.

Tout le monde peut participer : les individualités, les clubs , les régions, des pays y envoient leur équipe nationale, et certain la mettre obligatoire pour les internationaux. Plusieurs équipes nationales seront présentes (le Mexique, l'Allemagne, l'Espagne, la Géorgie, Le Kazakhstan, Pays bas , Belgique, Irlande , Angleterre, Ecosse, Luxembourg) avec de nombreux champion titrés au championnat du Monde et déjà présents à Wasquehal l'an dernier ou les années précédentes (Alexander Guerunov – Russie, Tiffany Fanjat – France, etc.).

Il se déroulera au dojo, rue du Molinel à Wasquehal sous l'aile protectrice de M. Christophe Pinna.

Plus de renseignements :

Site internet : Wasquehal Karaté Club
Adresse email : gilbert.thulliez@neuf.fr

Publié sur www.masterfight.net le 11 janvier 2010

La Russie, la Chine et l’Iran redessinent la carte énergétique

L'inauguration du pipeline Dauletabad-Sarakhs-Khangiran[1], mercredi dernier, reliant la région iranienne du nord de la Caspienne au vaste champ gazier du Turkménistan n'a peut-être pas été remarquée dans la cacophonie des médias occidentaux, selon lesquels c'est « apocalypse now » pour le régime islamique à Téhéran.

Cet événement envoie des messages forts pour la sécurité régionale. En l'espace de trois semaines, le Turkménistan a confié la totalité de ses exportations de gaz à la Chine, à la Russie et à l'Iran. Ce pays n'a aucun besoin urgent des pipelines dont les Etats-Unis et l'Union Européenne ont fait la promotion. Percevons-nous les notes lointaines d'une symphonie russo-sino-iranienne ?

Le pipeline turkmène-iranien de 182 kilomètres démarre modestement avec le pompage de 8 milliards de mètres cubes (Mm3) de gaz turkmène. Mais sa capacité annuelle est de 20 Mm3 et cela répondrait aux besoins énergétiques de la région iranienne de la Caspienne et permettrait ainsi à l'Iran de libérer pour l'exportation sa propre production de gaz dans ses champs gaziers méridionaux. L'intérêt mutuel est parfait : Achgabat obtient un marché garanti auprès de son voisin ; le nord de l'Iran peut consommer sans crainte de pénuries hivernales ; Téhéran peut générer plus de surplus pour l'exportation ; le Turkménistan peut rechercher des routes de transit vers le marché mondial via l'Iran ; et l'Iran peut aspirer à tirer avantage de son emplacement géographique excellent, comme hub [nœud gazier] pour les exportations turkmènes.

Nous assistons à un nouveau modèle de coopération énergétique au niveau régional qui se passe des majors pétrolières. La Russie prend traditionnellement la tête. La Chine et l'Iran suivent l'exemple. La Russie, l'Iran et le Turkménistan détiennent respectivement la première, la deuxième et la quatrième réserves mondiales de gaz. Et la Chine sera le consommateur par excellence dans ce siècle. Cette affaire a des conséquences profondes pour la stratégie mondiale des Etats-Unis.

Le pipeline turkmène-iranien nargue la politique iranienne des Etats-Unis. Les Etats-Unis menacent l'Iran de nouvelles sanctions et prétend que Téhéran est de « plus en plus isolé ». Mais l'avion présidentiel de Mahmoud Ahmadinejad s'envole pour une tournée en Asie Centrale, il atterrit à Achgabat, où son homologue turkmène, Gurbanguly Berdymukhammedov, lui déroule le tapis rouge, et, un nouvel axe émerge. La diplomatie coercitive de Washington n'a pas marché. Le Turkménistan, avec un produit national brut de 18,3 milliards de dollars (env. 12,7 Mds €), a défié l'unique superpuissance (PNB US = 14.200 milliards de dollars) – et, pire encore, il s'arrange pour que cela ressemble à de la routine.

Il y a également des intrigues secondaires. Téhéran soutient avoir passé un accord avec Ankara pour transporter le gaz turkmène vers la Turquie via le pipeline existant de 2.577 km reliant Tabriz, au nord-ouest de l'Iran, à Ankara. En effet, l'orientation de la diplomatie turque en matière de politique étrangère est indépendante. La Turquie aspire également à être un hub pour les approvisionnements énergétiques de l'Europe. Il se pourrait bien que l'Europe soit en train de perdre la bataille pour établir un accès direct à la Caspienne.

Deuxièmement, la Russie ne semble pas perturbée par la Chine qui pompe l'énergie de l'Asie Centrale. Les besoins européens en matière d'importation énergétique depuis la Russie ont chuté et les pays producteurs d'Asie Centrale se tournent vers le marché chinois. Pour les Russes, les importations chinoises ne devraient pas priver la Russie d'énergie (pour sa consommation intérieure et ses exportations). La Russie a établi une présence suffisamment profonde dans le secteur de l'énergie en Asie Centrale et dans la Caspienne, pour s'assurer qu'elle n'est confrontée à aucune pénurie d'énergie.

Ce qui importe le plus pour la Russie est que son rôle dominant en tant que fournisseur d'énergie numéro un de l'Europe ne soit pas diminué. Tant que les pays d'Asie Centrale n'ont aucun besoin actuel pour de nouveaux pipelines trans-Caspienne, soutenus par les Etats-Unis, la Russie est satisfaite.

Durant sa récente visite à Achgabat, le président russe, Dimitri Medvedev, a normalisé les liens énergétiques russo-turkmènes. La restauration des liens avec le Turkménistan est un progrès majeur pour les deux pays. Un, une relation gelée est en train de se réchauffer à vitesse grand V, dans laquelle le Turkménistan maintiendra un approvisionnement annuel de 30 Mm3 à la Russie. Deux, pour citer Medvedev, « Pour la première fois de l'histoire des relations russo-turkmènes, les fournitures de gaz s'effectueront sur la base d'une formule de prix qui est absolument en ligne avec les conditions du marché du gaz européen ». Les commentateurs russes disent que Gazprom trouvera qu'il n'est pas profitable d'acheter le gaz turkmène et, si Moscou a choisi de payer un prix élevé, c'est avant tout à cause de sa détermination à ne pas laisser de gaz qui puisse être écoulé dans des pipelines alternatifs, par-dessus tout dans le projet Nabucco soutenu par les Etats-Unis.

Troisièmement, contrairement à la propagande occidentale, Achgabat ne considère pas le pipeline chinois comme un substitut à Gazprom. La politique de fixation des prix par la Russie assure qu'Achgabat voit Gazprom comme un client irremplaçable. Le prix à l'exportation du gaz devant être vendu à la Chine est toujours en cours de négociation et le prix convenu ne peut tout simplement pas s'aligner sur l'offre russe.

Quatrièmement, la Russie et le Turkménistan ont réitéré leur engagement au Pipeline Côtier de la Caspienne (qui courra le long de la côte est de la Caspienne en direction de la Russie) avec une capacité de 30 Mm3. Evidemment, la Russie espère collecter du gaz supplémentaire d'Asie Centrale et du Turkménistan (et du Kazakhstan).

Cinquièmement, Moscou et Achgabat ont convenu de construire ensemble un pipeline raccordant tout le gaz turkmène à un unique réseau afin que les pipelines conduisant vers la Russie, l'Iran et la Chine puissent pomper le gaz depuis tous les champs gaziers.

En effet, contre cette toile de fond qu'est l'intensification de la poussée des Etats-Unis en direction de l'Asie Centrale, la visite de Medvedev à Achgabat a un impact sur la sécurité régionale. Lors de la conférence de presse conjointe avec Medvedev, Berdymukhammedov a déclaré que les vues du Turkménistan et de la Russie sur le processus régional, en particulier en Asie Centrale et la région de la Caspienne, étaient généralement les mêmes. Il a souligné que les deux pays partageaient la vision que la sécurité de l'un ne peut être résolue aux dépens de l'autre. Medvedev a convenu qu'il y avait similarité ou unanimité entre les deux pays sur les questions liées à la sécurité, et il a confirmé qu'ils étaient prêts à travailler ensemble.

La diplomatie des pipelines des Etats-Unis dans la Caspienne, qui s'est efforcée de contourner la Russie, écarter la Chine et isoler l'Iran, a sombré. La Russie projette désormais de doubler sa consommation de gaz azerbaïdjanais, réduisant ainsi un peu plus la capacité des Occidentaux à retenir Bakou comme fournisseur pour Nabucco. En tandem avec la Russie, l'Iran apparaît également comme un consommateur de gaz azerbaïdjanais. En décembre, l'Azerbaïdjan a signé un accord pour livrer du gaz à l'Iran à travers le pipeline de 1.400 km Kazi-Magomed-Astara.

Le « tableau d'ensemble » est que les pipelines russes, South Stream et North Stream, qui fourniront du gaz à l'Europe du Nord et à l'Europe du Sud, ont atteint une vitesse irréversible. Les obstacles pour North Stream ont été levés, alors que le Danemark (en octobre), la Finlande et la Suède (en novembre), l'Allemagne (en Décembre) ont approuvé ce projet sur l'angle environnemental. La construction de ce pipeline commencera au printemps.

Ce pipeline de 12 milliards de dollars, construit conjointement par Gazprom, les Allemands E.ON Ruhrgas et BASF-Wintershall, ainsi que la firme de transport de gaz néerlandaise Gasunie, évite les routes de transit de l'ère soviétique, qui passaient par l'Ukraine, la Pologne et la Biélorussie, et suivra un itinéraire depuis le port de Vyborg au Nord-Ouest de la Russie vers le port allemand de Greifswald, le long d'une route longue de 1.220 km sous la Mer Baltique. Le premier tronçon de ce projet, qui aura une capacité de 27,5Mm3 par an, sera terminé l'année prochaine et sa capacité doublera d'ici 2012. North Stream affectera profondément la géopolitique de l'Eurasie, les équations transatlantiques et les liens de la Russie avec l'Europe.

Si l'on en doutait, 2009 s'est avérée être une année où la « guerre pour l'énergie » a pris de la vitesse. Le pipeline chinois inauguré par le Président Hu Jintao le 14 décembre, le terminal pétrolier près de la ville portuaire de Nakhodka dans l'extrême orient russe, inauguré par le Premier ministre Vladimir Poutine le 27 décembre (qui sera desservi par le pipeline gigantesque de 22 milliards de dollars depuis les nouveaux champs pétroliers en Sibérie orientale conduisant à la Chine et aux marchés de la zone Asie-Pacifique) et le pipeline iranien inauguré par Ahmadinejad le 6 janvier démontrent que la carte énergétique de l'Eurasie et de la Caspienne a été virtuellement redessinée.

L'année 2010 commence sur une nouvelle note fascinante: La Russie, la Chine et l'Iran coordonneront-ils leurs futurs mouvements ou harmoniseront-ils au moins leurs intérêts concurrentiels ?

Par M K Bhadrakumar
Asia Times Online, le 12 janvier 2010
article original : "Russia, China, Iran redraw energy map"
Traduction : JFG - QuestionsCritiques

L'Ambassadeur M K Bhadrakumar a servi en tant que diplomate de carrière dans les services extérieurs indiens pendant plus de 29 ans. Parmi ses affectations : l'Union Sovétique, la Corée du Sud, le Sri Lanka, l'Allemagne, l'Afghanistan, le Pakistan, l'Ouzbékistan, le Koweït et la Turquie.

[1] Dauletabad est le plus grand gisement de gaz au Turkménistan ; Sarakhs est une ville d'Iran située à la frontière orientale avec le Turkménistan ; Khangiran, est une importante raffinerie gazière d'Iran.