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mardi 27 avril 2010

Festival de Cannes 2010

La World Cinema Foundation, fondée à Cannes par Martin Scorsese en 2007, présentera plusieurs longs métrages lors du festival de Cannes, dont Mest (La Flute de roseau) d'Ermek Shinarbaev, (Kazakhstan, 96', 1989), Ket Lany Az Utcan (Deux filles dans la rue) d'André de Toth (Hongrie, 85', 1939,) et Titash Ekti Nadir Naam (Une rivière nommé Titash) de Ritwik Ghatak (Inde, 158', 1973,). Les copies proviennent des archives cinématographiques nationales du Kazakhztan, de la Hongrie et de l'Inde. Elles ont été restaurées par la Cinémathèque de Bologne/l'Immagine Ritrovata.

Extrait de l'article d'Adam Ikx sur www.purepeople.com le 27 avril 2010

La Mer d' Aral

Début avril, le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki Moon s'est rendu en Ouzbékistan devant ce qui était la mer d'Aral. "C'est clairement l'un des pires désastres environnementaux au monde. " Je suis choqué: De l'embarcadère, je ne pouvais voir qu'un cimetière de bateaux" a déclaré Ban Ki-Moon devant une mer...de sable.

La mer d'Aral, nous vous en avions déjà parlé il y a plusieurs années, à propos de la journée de l'Eau. Des projets avaient vu le jour pour sauver la mer d'Aral. Faisons le point sur la situation actuelle.


La mer d'Aral dans l'histoire

La mer d'Aral tout d'abord se situe en Asie centrale entre le Kazakhstan au nord et l'Ouzbékistan au sud, deux pays qui faisaient partie du bloc soviétique et qui sont indépendants depuis 1991.

Autrefois, et pas si loin que ça, puisque avant les années 60, la mer d'Aral était la quatrième plus grande mer intérieure de la terre. Pour vous donner une idée de sa grandeur, elle avait la surface du Portugal, ses eaux étaient poissonneuses et faisaient vivre tout un petit monde. Elle était alimentée par deux grands fleuves, le Syr-Daria et l'Amou-Daria.

Selon le site « Regard de géographe » des scientifiques se sont aperçus que le recul des eaux s'était produit quatre fois dans l'histoire de la mer d'Aral, jusqu'à un assèchement presque complet. Des traces de culture de blé, de mil et de légumes mais aussi des vestiges de villes antiques ont été découverts dans le fond de la mer contemporaine actuelle. Mais l'eau était chaque fois revenue. Ils expliquent le phénomène par le climat certes mais aussi par la nature des roches qui absorbent l'eau ou la restituent en fonction des pressions géologiques subies. Ils parlent aussi de sources souterraines qui alimenteraient la mer d'Aral, voire d'un lien avec la mer Caspienne.


Les raisons du désastre

Mais intervient là un facteur humain qui n'était peut être pas aussi déterminant dans l'histoire ancienne de la mer d'Aral : Au début des années 60, les économistes soviétiques ont décidé de pratiquer la culture intensive du coton en Ouzbékistan et au Kazakhstan, et, pour irriguer les cultures, ils ont détourné les deux fleuves. Non seulement la mer d'Aral n'a plus été alimentée - l'apport en eau des deux fleuves est passé de 55 millions de mètres cubes par an à 7 millions - mais les deux fleuves ont également été mis à sec.

En 40 ans, la mer d'Aral a ainsi perdu 50 % de sa superficie, certaines estimations parlent même de 75 % et aussi son volume a diminué de 90. Les côtes ont reculé de plus de 120 km à certains endroits. En 1989, la mer d'Aral s'est séparée en deux bassins, la Grande et la Petite Aral.


Les conséquences

La catastrophe écologique va beaucoup plus loin qu'un assèchement, c'est tout l'éco système d'une région qui est bouleversé :
- Le climat a complètement changé : les températures qui auparavant allaient de –25 en hiver à + 35 en été sont devenues –50 et +50°.

- Des tonnes de défoliants déversés de manière anarchique sur les cultures des régions environnantes et le sable du lit de la mer d'Aral se sont disséminés dans la campagne et beaucoup plus loin encore portés par les vents. Les eaux de la mer d'Aral qui se sont réduites à une peau de chagrin sont ainsi saturées de sel, mais pas seulement, de ces produits chimiques, qui ont tué toute la faune marine. Donc l'activité traditionnelle la pêche a disparu

- l'eau potable de la région contient quatre fois plus de sel par litre que la limite recommandée par l'Organisation mondiale de la santé et en plus est chargée de nitrates et pesticides utilisés pour traiter les cultures.

- Les pêcheurs se sont convertis à l'élevage de bétail mais les bêtes se désaltèrent avec de l'eau polluée et mangent de l'herbe imprégnée des défoliants utilisés dans les champs environnants.

- conséquence également sur la santé : Le taux de mortalité infantile est l'un des plus élevé du monde. Les femmes font des fausses couches à répétition et mettent au monde des enfants mal formés ou mort-nés. Leur lait est impropre à la consommation. On constate une multiplication des maladies rénales, des diarrhées et autres affections graves. La tuberculose a atteint des proportions épidémiques: il y aurait, dans certaines villes, 4 cas pour 1000 habitants.

Des solutions

Alors bien sûr, des projets ont vu le jour pour essayer de remplir de nouveau la mer d'Aral, surtout la petite mer au nord qui bénéficie d'un relief permettant un sauvetage plus facile.

Un premier projet qui semblait prometteur fut la construction par le Kazakhstan d'une digue au sud de l'embouchure du Syr Daria pour éviter que les eaux du fleuve n'aillent se perdre dans le delta, entre la petite mer et la grande mer. Cette digue longue de 22 km, faite de sable de roseau a été achevée en 1996 et a permis une remontée des eaux de la petite mer et le retour de la végétation et aussi des poissons et des petits animaux comme les oiseaux ou les rongeurs. Mais tous les espoirs ont été anéantis lorsqu'une tempête détruisit la digue en 1999.

Un autre projet est celui de la Banque Mondiale et du gouvernement Kazakh : le barrage de Kokaral : construire un barrage en béton et toute une série de digues pour éliminer le surplus de sel et faire remonter le niveau de l'eau de la petite mer. Les travaux ont débuté en 2003 mais sont controversés car ils pourraient aboutir à un assèchement plus rapide de la grande mer. C'est devenu un sujet politique entre le Kazakhstan qui profite de la petite mer et l'Ouzbékistan qui verrait disparaître la grande mer.

On constate quand même depuis la fin des travaux en 2005 une remontée des eux de la petite mer de 6 à 8, voire 12 mètres selon les estimations ainsi qu'une augmentation de sa superficie de 30 à 50 % , Là aussi on peut voir le retour à la vie avec d'une part une salinité moins importante des eaux permettant le retour des poissons, et aussi un climat moins aride avec des pluies plus fréquentes. Des pélicans sont même revenus et se seraient installés au nord.

Ces résultats encourageants permettent d'envisager dans un avenir encore incertain quand même la renaissance du port d'Aralsk et de ses activités de pêche. En février 2009, la mer était éloignée de 20 KM d'Aralsk alors qu'elle s'était retirée de 100 Km. Si les prévisions s'annoncent justes, Aralsk sera à nouveau près de la mer en 2011.

Et qu'en est-il de la grande mer d'Aral ? Pas beaucoup d'espoir pour cette mer saturée de sel. On dit que les poissons qui passent de la petite mer à la grande mer meurent immédiatement. S'y ajoutent les problèmes géo-politiques évoqués plus haut : si le Kazakhstan riche de ses ressources pétrolières a les moyens pour trouver des solutions et peut parler d'écologie, les autres pays sont pauvres et notamment l'Ouzbékistan qui ne peut en aucun cas renoncer à la culture du coton, qui on le rappelle est une des causes principales de l'assèchement de la mer d'Aral, culture du coton qui représente 24 % de son Pib.

Ban Ki Moon, le secrétaire général des Nations Unies, devant un tel désastre environnemental a donc déclaré : "Je demande à tous les responsables politiques (de la région) à s'asseoir à la même table et à essayer de trouver des solutions" et les a assurés du concours des agences spécialisées des Nations Unies.

Cela sera-t-il suffisant ?


De Andréane Morlange sur www.sondelespoir.org

Sources :
* http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=927
* Le Figaro
* Regard de géographes
* Wikipedia (avec image)