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jeudi 21 janvier 2010

Ce milliardaire qui veut ramener les otages en Suisse

L'entrepreneur Behgjet Pacolli doit se rendre à Tripoli pour plaider la cause des deux otages retenus en Libye. Le richissime Suisse d'origine kosovare veut réussir là où les émissaires de la diplomatie ont échoué jusqu'ici. Portrait.

Devenu célèbre malgré lui grâce au «Russiagate» qui avait éclaté en 1999, Behgjet Pacolli est souvent perçu comme un personnage sulfureux. A l'époque, la procureure du Ministère public de la Confédération, Carla Del Ponte, le soupçonnait d'avoir corrompu des dirigeants russes dans le but de décrocher de juteux contrats pour son entreprise Mabetex, dont la rénovation du Kremlin.

L'évocation de cette affaire, qui s'était soldée par un non-lieu, irrite profondément l'influent homme d'affaires, qui la qualifie de «définition réductrice et vulgaire». Aujourd'hui, après avoir construit un empire multinational et amassé une fortune, le quinquagénaire Pacolli veut consacrer la dernière partie de sa vie à sa famille – il est père de quatre enfants dont deux en bas âge – et à ses activités humanitaires, dit-il.

Mardi soir, devant les caméras de la télévision tessinoise, le Tessinois d'adoption affirmait avoir eu un entretien lundi avec le colonel Mouammar Kadhafi, pour lui demander la reconnaissance du Kosovo par la Libye.

Il indiqué que le colonel libyen lui accorderait une nouvelle audience «dès son retour de vacances». Le milliardaire ajoutait qu'il s'apprêtait à repartir pour Tripoli sans préciser la date de son voyage. Mercredi, contactée par swissinfo.ch, sa collaboratrice personnelle affirmait que «Monsieur Pacolli est en déplacement en avion», sans préciser la destination de son périple.


Le plus riche des Albanais

Parti à l'adolescence de son village natal de Marevci au Kossovo pour étudier et travailler en Allemagne et plus tard en Autriche et en Suisse, il passe aujourd'hui pour une sorte de figure de la Providence dans son pays natal, où il possède une chaîne de télévision, un quotidien et des fabriques, notamment.

Selon différentes sources, la fortune de celui qui n'aime pas parler d'argent et que l'on surnomme «l'Albanais le plus riche de la planète», se situerait entre un demi et trois milliards de dollars. La vie de ce magnat est une succession d'aventures, de liaisons – dont une avec la chanteuse Ana Oxa – et surtout une ascension fulgurante vers la fortune.

De Téhéran à Cuba, en passant par l'ancienne Union soviétique, la Mecque, l'Arabie Saoudite, la Chine et Venise, les entreprises de l'empire Mabetex ont construit et rénové des palais, des hôtels, des centres commerciaux, des hôpitaux et des sièges de gouvernement.


L'ami des puissants et des potentats

Sa grande fierté est la construction de la nouvelle capitale du Kazakhstan, Astana (anciennement Almaty) et son somptueux palais présidentiel de marbre blanc, et d'après laquelle il a baptisé la salle de réunion de ses bureaux de la Mabetex, à Lugano-Paradiso.

Ces juteux contrats, qui ont assuré sa fortune personnelle et renforcé son empire, lui ont aussi valu d'établir des liens d'amitié des personnages puissants, parmi lesquels, Noursoultan Nazarbaïev, le président kazakh, des dirigeants russes, dont Boris Eltsine, mais aussi Bill Clinton et Tony Blair, comme en témoignent plusieurs photos qui ornent les murs de son bureau.


Un parcours atypique, des manières, voire des méthodes enrobées de mystère et un savoir-faire avec les puissants de la planète qui pourraient bien lui valoir le respect du dirigeant libyen.


"No comment" au DFAE

Face à la démarche de Behgjet Pacolli, le ministère suisse des Affaires étrangères (DFAE) s'abstient de tout commentaire. «Par principe, nous ne prenons pas position dans de tels cas», explique son porte-parole, Adrian Sollberger. Après une série de tentatives malheureuses dans l'espoir de ramener les deux Suisses au pays, le DFAE a décidé de ne plus communiquer sa stratégie.

Egalement engagée dans l'affaire libyenne, l'organisation Amnesty International réagit. Elle affirme ne pas connaître Behgjet Pacolli et commente la démarche comme suit: «Nous n'avons rien à priori contre de telles initiatives, pour autant qu'elles soient coordonnées avec le DFAE. On ne peut que souhaiter que son succès», confie Manon Schick, la porte-parole de l'organisation.

«Néanmoins, nous sommes surpris que ce monsieur fasse de telles déclarations devant les caméras de télévision, ce qui est inhabituel en matière de médiation», ajoute-t-elle.


Pas une première

L'entrée en scène de Behgjet Pacolli dans l'épineux dossier libyen en a aussi fait sourciller plus d'un au Tessin. De son côté, le Luganais d'adoption tient à rappeler qu'il ne se lance pas tête baissée dans l'aventure. Avant cela, il avait déjà joué les médiateurs dans plusieurs affaires de rapt et plaidé la cause d'autres otages retenus en Afghanistan et ailleurs en Asie.

Reste à savoir si le style et la démarche de ce Suisse atypique, qui tranchent résolument avec le profil des émissaires dépêchés jusqu'ici par la Confédération à Tripoli, contribueront à rendre leur liberté à Rachid Hamdani et Max Göldi. Les deux hommes d'affaires suisses sont retenus dans le Maghreb depuis le 19 juillet 2008.

Nicole della Pietra, Lugano, www.swissinfo.ch

Le film "Kelin" du kazakh Ermek Tursunov sera présent aux Oscars 2010

Le Kazakhstan sera présent à la céremonie des Oscars 2010, grâce au film "Kelin réalisé par Ermek Tursunov
"Un Prophète" du Français Jacques Audiard fait partie des neuf films en lice pour l'Oscar du meilleur film étranger, à l'issue d'une sélection opérée parmi 65 longs métrages. Cette sélection sera ramenée à une liste de cinq films au moment de l'annonce des nominations aux Oscars le 2 février prochain.

La cérémonie de remise des statuettes est quant à elle fixée au 7 mars.

Outre "Un Prophète" (France), huit autres films ont été sélectionnés par un comité de "plusieurs centaines" de membres, a précisé mercredi l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences. On notera pour le Kazakhstan, la présence du film "Kelin" du réalisateur Ermek Tursunov. (décrit ci-dessous)

Sont ainsi en course "Le Ruban Blanc", Palme d'Or au dernier festival de Cannes et vainqueur aux Golden Globes dans la catégorie des films en langue étrangère, "El secreto de sus ojos" (Argentine), "Samson & Delilah" (Australie), "The World Is Big" (Bulgarie), "Ajami" (Israël), "Kelin" (Kazakhstan), "Winter in Wartime (Oorlogswinter)" (Pays-Bas), et "The Milk of Sorrow (La Teta Asustada)" (Pérou). AP

Sur le Net : http://www.oscars.org

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/

ooOoo
Description du film
"Kelin" est un conte lyrique sans parole présentant une épopée glissant dans un sobre mélodrame. Trahison, luxure, assassinat et vengeance se déroulent sans un mot au milieu des neiges de la steppe kazakhe dans le premier film du journaliste-scénariste Ermek Tursunov. "Kelin" donne la même sensation qu'une épopée traditionnelement transmise oralement de génération en génération, mais le réalisateur la tourne avec brio en éliminant tout dialogue et en utilisant très peu de musique. Il fait confiance intelligemment au public, pour saisir l'universalité de l'histoire, même en regardant des rituels et des coutumes qui lui sont étrangères.

La provenance du film et le fait qu'il est pratiquement silencieux (sauf les grognements occasionnels et les sons de la nature) l'a presque certainement relègué hors de ce festival. Pourtant, il annonce l'arrivée d'un nouveau réalisateur provenant d'une partie quasi-inconnue du monde, qui est capable de marrier une production de pointe avec des histoires innovantes et une sensation étonnamment moderne.

Le film s'ouvre sur la jeune, insouciante et belle Kelin (qui signifie en réalité belle-fille) en cours de préparation pour son mariage arrangé. Son véritable amour a laissé place à un prétendant plus riche (qui a offert plus de pièces d'argent et un grand manteau de fourrure pour elle, mais pas avant se lier à elle par serment)

Parée de somptueux coiffure et costume, Kelin s'en va très loin, sur un bœuf, dans la maison de son mari pour vivre avec lui et vraisemblablement sa vieille mère et son frère cadet. En dépit d'être forcée de se marriée, elle découvre que son mari n'est pas une si mauvaise prise après tout, notamment grâce au plaisir sexuel. Cependant, le bonheur au foyer ne dure pas longtemps, car son premier amour arrive avec l'envie de se venger, déclenchant une série d'événements dramatiques.

Comme pour tout récit épique d'une romance, le public doit se livrer à lui, ce qui est facile à faire dans "Kelin". Tursunov fait de ce mélodrame humain, un régal visuel et lyrique dont les émotions sont restreintes à leur essence, sans être trop sentimental.

Tursunov va même plus loin, en donnant à la protagoniste une sexualité active qui passé un certain temps, ne la rend plus victime de sa situation. Jeune et curieuse, elle est tout simplement prise dans une ancienne communauté encore très régie par des forces extérieures et des rites.

Malgré que peu d'occidentaux ont entendu parler de cette communauté, Tursunov est sûr que nous allons néanmoins nous y reconnaître. Et nous nous sommes reconnus, dans ce casting impeccable dont le silence en dit long et dont les désirs et les actions sont plus que compréhensible. Même ces rituels que nous ne comprenons pas tout de suite, sont vite devenus évidents dans le contexte de l'histoire.


Production : Kazakhfilm JSC
Casting : Gulsharat Zhubyeva, Turakhan Sadykova, Erzhan Nurymbet, Kuandyk Kystykbayev, Nurzhan Turganbayev
Réalisateur et scénariste: Ermek Tursunov
Producteur: Gulnara Abikeyeva
Directeur de la photographie: Murat Aliyev
Production Designer: Alexander Rorokin
Musique: Edil Kussainov
Costumière: Kuat Tleubayev
Éditeur: Svetlana Niyazova
Durée : 84 minutes
Par Natasha Senjanovic, le 24 juin 2009 sur http://login.vnuemedia.com