Cet édifice de 102 mètres de haut – 150 avec le mât au sommet – dessiné par l'architecte britannique Norman Foster est le dernier grand projet en date à ouvrir ses portes à Astana, petite bourgade des steppes transformée en capitale par M. Nazarbaïev il y a douze ans et où il a fait construire depuis des dizaines d'immeubles aux formes les plus étonnantes.
Khan Chatyr, qui rappelle les yourtes des nomades kazakhs, abrite un centre commercial mais aussi un mini-golf et une zone tropicale avec une plage où les habitants pourront se réchauffer en hiver, lorsque les températures plongent jusqu'à –40 °C.
La cérémonie d'inauguration, dont les points d'orgue ont été un gigantesque feu d'artifice et un concert du chanteur d'opéra Andrea Bocelli, a été à l'image des louanges que M. Nazarbaïev aime recevoir : grandiloquente.
Mais ces marques de respect ne sont rien en comparaison de la réforme constitutionnelle entrée en vigueur en juin faisant de M. Nazarbaïev le "Chef de la Nation", un titre qui lui accorde de larges pouvoirs et une immunité à perpétuité, même s'il quittait un jour la présidence.
Cette décision avait déclenché une levée de boucliers chez ses détracteurs, d'autant que le Kazakhstan préside cette année l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui s'assure notamment du respect des principes démocratiques chez ses membres.
M. Nazarbaïev dispose aussi d'un musée à sa gloire à Astana, a coécrit l'hymne national, son parti monopolise tous les sièges du Parlement et des membres de sa famille contrôlent certains des actifs les plus en vue de ce pays regorgeant d'hydrocarbures.
Sur www.lemonde.fr le 7 juillet 2010