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lundi 20 avril 2009

Energie: la Chine se lance dans la "bataille" de la Caspienne

MOSCOU, 20 avril - RIA Novosti de Vedomosti/Kommersant. La Chine a octroyé au Kazakhstan un crédit de 10 milliards de dollars, pour moitié sous forme prêt du chinois CNPC au kazakh Kazmounaïgaz afin d'acheter à parts égales la société MMG à l'indonésien Central Asia Petroleum, lit-on lundi dans les quotidiens Vedomosti et Kommersant.

Les derniers accords entre Pékin et Astana font de la Chine le principal acteur étranger dans le secteur énergétique kazakh. Ils montrent en outre que dans un contexte de crise, le géant asiatique est prêt à redoubler d'efforts dans sa lutte contre la Russie et l'Occident pour les ressources de la Capsienne.

MMG, quatrième compagnie pétrolière privée du Kazakhstan, contrôle un tiers du marché de détail des produits pétroliers. La société possède 36 gisements pétroliers et gaziers (les réserves estimées se chiffrent à 812 millions de tonnes d'équivalent pétrole, les réserves récupérables - à 194 millions de tonnes). MMG appartenait formellement à Central Asia Petroleum jusqu'en janvier 2009, tandis que son propriétaire réel était, selon différentes sources, le gendre du président Nazarbaïev, Rakhat Aliev.

La deuxième tranche du crédit (5 milliards USD) sera octroyée par la Banque chinoise d'export-import à la Banque de développement de Kazakhstan en vue de projets dans le domaine des télécommunications, du transport, de l'agriculture et de l'éducation. Pékin participera également à la construction de la centrale thermique de Balkhach et de la route Europe occidentale - Chine occidentale.

Pékin et Astana ont signé un accord de coopération dans le domaine des hydrocarbures dès 1997. La Chine reste depuis lors un acteur de premier plan dans le secteur énergétique kazakh. L'argent chinois a permis de construire un gazoduc reliant le Kazakhstan central à la région autonome chinoise du Xinjiang. CNPC a acquis en 2006 le canadien PetroKazakhstan, qui produisait des hydrocarbures au Kazakhstan, pour 4,18 milliards de dollars.

Du Brésil à l'Angola en passant par le Venezuela, La Chine achète fébrilement des actifs énergétiques dans le monde entier, rappelle Leonid Vardomski de l'Institut d'économie de l'Académie russe des sciences. La Banque chinoise de développement a octroyé en février un crédit de 25 milliards de dollars aux russes Rosneft et Transneft. Pékin épaule en outre les autorités kazakhes "afin d'obtenir d'Astana carte blanche pour l'expansion ultérieure des compagnies chinoises dans le pays", commente Valeri Nesterov de la compagnie d'investissement Troïka dialog.

La part de MMG a intéressé auparavant d'autres compagnies étrangères, notamment Gazprom Neft. Contrairement à la Russie et l'Occident, les réserves de 1.900 milliards de dollars de la Chine lui permettent même dans un contexte de crise, de réaliser des offres très avantageuses aux pays d'Asie centrale.

Coopération Chine-Kazakhstan renforcée sur des affaires internationales

La Chine et le Kazakhstan ont convenu de promouvoir leur coopération stratégique sur des affaires internationales et régionales afin de créer des conditions extérieures plus favorables à leur développement, annonce une déclaration conjointe publiée le 17 avril.

Les 2 pays se sont engagés à faire progresser leur coopération au sein des plates-formes multilatérales, dont l'ONU, l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et la Conférence pour l'interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA), ce qui contribuera à la paix, à la stabilité et au développement du monde, indique la déclaration.

Elle réaffirme également que l'ONU joue un rôle important dans la sauvegarde de la paix et de la stabilité mondiales.

"La réforme de l'ONU doit permettre de renforcer la représentativité des pays en développement et d'assurer le droit de participation des petits et moyens pays à la prise des décisions de l'ONU", souligne la déclaration. Les 2 pays ont convenu de lutter ensemble contre les "3 forces du mal", à savoir le séparatisme, le terrorisme, l'extrémisme et contre les crimes transfrontaliers et le trafic de drogue, afin de faire face aux menaces sur la sécurité régionale et mondiale, selon la déclaration.

Les 2 pays poursuivront leur coopération étroite au sein de l'OCS et soutiennent le mémorandum d'entente signé entre cette dernière et la CICA, indique la même source.

Les 2 pays ont appelé la communauté internationale à aider l'Afghanistan à consolider son régime, à améliorer l'autorité de sa loi et à réaliser un redressement économique après la guerre, fait savoir la déclaration.

Elle indique en outre que la Chine comprend l'envie du Kazakhstan de rejoindre le forum régional de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN). La déclaration conjointe a été publiée à l'occasion de la visite en Chine du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev.

XINHUA/VNA/CVN
(20/04/2009)

La Russie marque un point dans le grand jeu gazier

Nabucco, qui concurrence le projet de gazoduc russe South Stream, risque d'être hypothéqué par les négociations en cours entre Gazprom et la compagnie nationale azerbaïdjanaise, GNKAR.

Par Said Djaafer, Alger, le 20 avril 2009 publié sur www.lesafriques.com

Les deux sociétés ont annoncé l'ouverture de discussions sur les « conditions d'achat et de vente de gaz azerbaïdjanais avec un début des livraisons en janvier 2010 ». Le Nabucco avait déjà reçu la mauvaise nouvelle du retrait d'un financement européen de 250 millions $ destinés à couvrir les frais d'études, mais la perte d'un fournisseur essentiel comme l'Azerbaïdjan le ruinerait définitivement.

Gazprom s'est assuré l'ensemble du potentiel d'exportation du Turkménistan, de l'Ouzbékistan et du Kazakhstan pour les années à venir afin de couper l'accès des sociétés européennes aux ressources de l'Asie centrale.

Nabucco est un gazoduc d'une capacité de 27 à 31 milliards de m3 par an, d'une longueur de 3300 km, passant de la ville turque d'Erzurum à Baumgarten en Autriche, et transitant par la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie. Le coût estimé du projet serait de 7,9 milliards d'euros. Les fournisseurs potentiels de gaz seraient le Turkménistan et l'Azerbaïdjan. Or, aucun de ces deux pays n'est associé au projet, ce qui est tout à fait singulier. Nabucco a été clairement conçu dans le but de contourner la Russie. Beaucoup d'Européens, les anciens pays de l'Est surtout, considèrent que Moscou joue un rôle trop important dans la satisfaction des besoins énergétiques de l'Europe. La crise russo-ukrainienne, qui a eu pour effet d'interrompre les livraisons de gaz naturel russe à l'UE pendant trois semaines, en janvier 2009, est citée en exemple. Les Russes sont bien entendu d'un autre avis et font valoir que le désaccord commercial avec l'Ukraine ne découle pas d'une quelconque volonté politique russe de priver de gaz, en plein hiver, son principal marché.

Projets d'évitement et riposte russe

Le Nabucco n'est pas le premier projet d'évitement de la Russie. L'oléoduc BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan) contourne déjà la Russie et permet à l'Azerbaïdjan de livrer son brut en Turquie et au-delà. Face aux stratégies d'impulsion anglo-américaines, destinées à réduire son poids en tant que fournisseur majeur de l'UE, la Russie n'est pas restée inactive. Gazprom s'est assuré l'ensemble du potentiel d'exportation du Turkménistan, de l'Ouzbékistan et du Kazakhstan pour les années à venir, afin de couper l'accès des sociétés européennes aux ressources de l'Asie centrale. Les Russes ont également mis sur la table deux projets de gazoducs, South-Stream et North-Stream, pour contourner les pays de l'Est européen. Le North-Stream, d'une capacité de 55 milliards de m3, devrait être construit en 2011-2012 pour 7,3 milliards d'euros et relier la Russie à l'Allemagne. Le projet South-Stream, qui doit atteindre les marchés européens en passant sous la mer Noire, en est à un stade exploratoire. Dans un contexte de crise bancaire aigue, ces deux projets très onéreux achoppent sur la définition d'un schéma de financement.

Une vraie bataille

Une vraie bataille est en cours avec des enjeux décisifs. Pour Moscou, il s'agit de reconstruire une base de puissance en utilisant le seul levier susceptible de fournir les ressources nécessaires. A l'opposé, les Américains et les Britanniques, qui lorgnaient durant le règne des oligarques éltsiniens sur les réserves sibériennes, mettent l'accent, depuis les années Poutine, sur le péril russe. L'enjeu est aussi bien économique que politique. Pour les Russes, la politique de réappropriation du domaine des hydrocarbures mise en œuvre, parfois brutalement, par Poutine, leur a évité le pire. Un ancien vice-premier ministre russe a même affirmé que son pays n'a évité la « spoliation » de ses hydrocarbures que parce qu'il disposait d'un arsenal nucléaire. Le contrôle – la « sécurité » – des flux énergétiques est un élément essentiel de la stratégie des puissances. Si la Russie parvient à enterrer définitivement le Nabucco, elle aura marqué un point majeur dans le grand jeu gazier.

Après une offensive discrète au Kazakhstan, la Chine lorgne les terres russes inexploitées

L'affaire avait soulevé une polémique dès 2003 : l'annonce, par le quotidien China Daily, de la location par la Chine de terres arables au Kazakhstan voisin avait d'abord obligé les autorités kazakhes à démentir l'information. Un tel projet a pourtant bel et bien été lancé : plus de 7 000 hectares de terres ont été attribués à une société mixte sino-kazakhe, et plus de 3 000 paysans chinois ont pris la route de la région d'Alakol, à la frontière chinoise, pour exploiter des champs de soja et de blé.

Mais devant le malaise suscité par cette location — sur dix ans — d'une parcelle du territoire national, le gouvernement kazakh a toujours préféré faire preuve de discrétion à ce sujet. Le pays ne reconnaît que cinq endroits utilisés par des puissances étrangères sur son sol : il s'agit de zones militaires "prêtées" à la Russie depuis l'effondrement de l'Union soviétique, à l'instar de la base spatiale de Baïkonour.

Officiellement, les terres arables louées à la Chine n'existent donc pas. C'est que les autorités kazakhes craignent la réaction de la population rurale devant la "concurrence déloyale" représentée par l'arrivée en masse de paysans chinois, dont l'équipement agricole est supérieur au vieux matériel soviétique encore utilisé sur la plupart des exploitations kazakhes.

Pour la Chine, qui souffre d'une pénurie de terres cultivables, l'attrait de ces régions d'Asie centrale est évident. Dans la région chinoise d'Ili, située de l'autre côté de la frontière kazakhe, 1,7 million de paysans se disputent quelque 267 000 hectares de terres.

Selon les estimations du ministère chinois de l'agriculture, le pays produira, en 2015, environ 20 millions de tonnes de soja, soit seulement 40 % de ses besoins annuels. Du coup, Pékin s'intéresse non seulement aux plaines d'Asie centrale, mais également aux terres vierges du grand voisin russe....

la suite sur : http://farmlandgrab.org/2917

Alexandre Billette sur Le Monde le 20.04.09