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dimanche 25 octobre 2009

Aral : Une mer morte

Dans un spectaculaire documentaire de la BBC le reporter, Simon Reeve, se promène au fond de la mer… qui n’existe plus. Les carcasses des bateaux abandonnés témoignent d’une catastrophe pas vraiment naturelle. Cette mer, c’est l’Aral. Elle est partagée entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. A l’époque du socialisme, les économistes décidèrent d’intensifier la culture locale du coton. Comment ? Rien de plus simple ! Il suffirait de détourner quelques rivières pour irriguer les champs kolkhoziens. Sauf que les rivières, Amou-Daria et Syr-Daria alimentaient également la mer d’Aral. Résultat : depuis les années 60, la mer s’est rétrécie de plus de 75% !Au mois de septembre 2009, une conférence de presse a été organisée a Moscou par l’agence de presse RIAN à laquelle participaient d’éminents spécialistes de la mer mourante. Maxime Petrov est chercheur à l’Académie des sciences d’Ouzbékistan :

« Sur les 12 derniers mois, la ligne côtière située dans notre zone d’observation - en plein milieu de la partie occidentale - s’est avancée de 100 mètres ! Un endroit où, avant, la mer était assez profonde ! Et pour ce qui est de la partie orientale de la cote, on ne compte plus en mètres mais en kilomètres ! »

L’eau est donc en train de disparaitre. Et depuis 1989, il n’y plus une mer d’Aral, mais deux ! La Grande mer d’Aral devenant de plus en plus petite, elle risque de totalement disparaître d’ici une quinzaine d’années. Mais en reculant, l’eau laisse la place aux archéologues qui peuvent explorer le terrain :

« En tant que structure maritime, la mer d’Aral existe depuis environs 10.000 ans. Ce qui est intéressant, c’est que nous trouvons aujourd’hui les preuves qu’elle s’est déjà asséchée à plusieurs reprises au cours de son histoire. Dans la baie de Berg, côté Kazakh, on a trouvé un mausolée qui date du 13ème siècle ! On l’a appelé « l’Atlantide d’Aral ». A cette époque, on a construit une mosquée et un grand cimetière. Ce qui montre que le niveau de la mer devait être beaucoup plus bas !Donc, il est probable qu’on ne puisse pas tout mettre sur le dos des hommes. Les cycles naturels jouent également un rôle. Mais on ne peut pas non plus nier l’effet néfaste du système d’irrigation mis en place à partir des années 50.»

Selon le biologiste Philippe Sapozhnikov, les anciens fonds marins désormais asséchés ne sont pas uniquement un terrain de jeu pour les archéologues, ils sont aussi une véritable déchetterie à ciel ouvert.

« Aujourd’hui, sur le bassin oriental de la mer se trouvent des millions de tonnes de pesticides - et autres substances dangereuses - qui ont été déversés dans la mer. Le vent soulève cette poussière et la disperse sur de très grandes distances. »

Et les habitants a respirent… puis des cancers apparaissent ! Et là où il reste encore de l’eau, celle-ci est devenue tellement salée que les poissons ne peuvent plus y survivre. 24 espèces ont déjà disparues. Une seule fait encore de la résistance. Mais que faire ?

Pour l’instant, on a construit un barrage et une série de digues pour faire remonter le niveau de l’eau et diminuer sa salinité. Mais il y a un problème : cela risque de faire disparaître la Grande Mer d’Aral - celle du sud, du côté Ouzbek - au profit de la Petite mer d’Aral - celle située au nord, du côté Kazakh. En effet, on a pu observer que son niveau avait augmenté de 6 mètres entre 2003 et 2009.

Mais voici alors que ressurgit un autre vieux projet soviétique, celui de détourner les rivières sibériennes vers la mer d’Aral ! Le maire de la capitale russe, Yuri Loujkov, vient de publier un livre dans lequel il prône le commerce de l’eau. Les russes en ont beaucoup. Alors, pourquoi ne pas le vendre à ses voisins ? Détourner de l’eau pour pallier l’effet d’autres détournements… une idée qui laisse la population moscovite très dubitative. Pourtant, certains scientifiques ne trouvent pas l’idée totalement absurde. Peter Zavialoff, chercheur russe :

« Les gens imaginent qu’on va construire un énorme barrage qui va inverser le cours des eaux de toutes les rivières sibériennes ! Evidemment, c’est faux ! Pour l’instant, l’hypothèse concerne une dizaine de kilomètres cubes par an qui proviendrait du bassin d’Irtych. Cela représente seulement quelques pourcentages du débit d’un fleuve comme l’Ob. C’est moins que la fluctuation naturelle ! La Russie ne va pas même pas le ressentir. En revanche, la région d’Aral, elle, en ressentirait très fortement les bénéfices ! »

Le documentaire de la BBC montre une femme regardant les coquillages. Elle implore à la mer de revenir… et elle espère que la mer l’entendra.

http://franceculture-blogs.com/

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