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samedi 19 décembre 2009

Liberté de la presse au kazakhstan : Le combat ardu d’un journal d’opposition

En moins de six mois, le plus en vue des journaux d’opposition kazakhs, l’hebdomadaire Respoublika s’est vu infliger une amende de près d’un demi-million de dollars et la police financière a perquisitionné son imprimerie et saisi ses tirages.

La pression est à la fois politique et économique : privé d’éditeur depuis septembre et par conséquent contraint de recourir à une vieille photocopieuse, le journal est aussi en proie à la frilosité croissante des distributeurs de presse. L’activisme politique ne fait guère partie de la culture au Kazakhstan, ex-République soviétique, dirigé d’une main ferme par son président Noursoultan Nazarbaïev. Pourtant, la rédaction a décidé de ne pas se soumettre. « Je ne veux pas que mes collègues aient peur et pensent que les autorités les puniront s’ils couvrent quelque chose », plaide la journaliste Evguenia Plakhina. « Je veux que les autorités aient peur de nous », lance-t-elle. Le Kazakhstan, vaste étendue largement couverte de steppes entre la Russie et la Chine, est coté cette année 142e sur 175 dans le classement annuel de la liberté de la presse établi par l’ONG Reporters sans frontières.

Certains espéraient pourtant que les autorités relâcheraient un peu la pression alors que le pays doit prendre, en 2010, la présidence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Mais en août, le rédacteur en chef du journal a été condamné à trois ans de prison pour divulgation de secrets d’Etat, et une autre publication d’Almaty a été contrainte de fermer après avoir été poursuivie pour diffamation. Dans les deux cas, ces médias ont payé le prix d’une couverture trop critique, estiment les observateurs indépendants. En septembre, Respoublika a été condamné à une amende de 400 000 dollars pour « atteinte à la réputation professionnelle ». La fondatrice et propriétaire du journal vit en exil depuis 2002.

Sa famille avait été menacée et un cocktail Molotov a été lancé dans les bureaux de l’hebdomadaire. « C’est dangereux, mais cela fait longtemps que nous n’avons plus peur. A ce stade, c’est devenu drôle », relève, sans sourire, un photographe du journal.

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