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jeudi 29 avril 2010

Areva lance la course aux réserves d'uranium

Premier producteur mondial d'uranium depuis l'an dernier, Areva s'apprête à ouvrir un nouveau site en Namibie, faisant de ce pays un acteur majeur du secteur. « Nous avons produit 8 600 tonnes l'an dernier, et espérons en produire 12 000 en 2012, explique Sébastien de Montessus, directeur de la branche mine d'Areva. Nous visons un tiers du marché mondial en 2020. » Cette volonté s'inscrit dans la droite ligne de la stratégie « Nespresso » défendue par Anne Lauvergeon : vendre des cafetières (les réacteurs) en même temps que les capsules (l'uranium enrichi). Il lui faut donc impérativement des ressources en uranium.
La situation n'est pourtant pas brillante. Son principal client, EDF, envisage de lui tourner le dos et de s'approvisionner en Russie. Motif ? Les prix d'Areva sont trop élevés. Il faut dire que le français a lourdement investi dans la nouvelle usine d'enrichissement Georges Besse II (Tricastin). A Areva, on minimise la portée de ce nouveau bras de fer avec l'électricien : « EDF ne représente que 25 % de notre chiffre d'affaires dans l'amont. »
Comble de malchance, les nouveaux investissements d'Areva interviennent alors que, après avoir connu un pic à 135 dollars la livre en 2008, les prix spot d'uranium se sont effondrés autour de 42 dollars, à peine de quoi rentabiliser certaines mines. « Le coût d'extraction est d'environ 20 dollars au Kazakhstan, 25 au Canada, 40 au Niger », reconnaît Sébastien de Montessus. En Namibie, il sera au-dessus de 40, et atteindra peut-être 50 dollars la livre. » Pas rentable au prix actuel. Motif de cet effondrement ? La baisse de la demande mondiale d'énergie, tandis que les accords de désarmement entre la Russie et les Etats-Unis ont fait craindre l'arrivée de nouvelles quantités d'uranium militaire sur le marché civil.

Renaissance du nucléaire

La situation n'inquiète pas outre mesure Anne Lauvergeon, rassérénée dans sa stratégie par son maintien à la tête d'Areva jusqu'à la fin de son mandat. Elle mise sur la renaissance du nucléaire, avec une cinquantaine de centrales en construction dans le monde et une centaine d'autres en projet. « Il faudra bien de l'uranium pour les faire marcher, pronostique-t-elle. Nous avons des contrats de fourniture sur vingt, quarante, voire soixante ans. Pour y faire face, nous devons avoir des réserves en conséquence. » Areva, qui n'a que vingt ans de réserves à proposer, poursuit son exploration en Mongolie, République centrafricaine, Australie et Afrique du Sud pour découvrir les vingt ans qui lui manquent.

Paul Loubière sur www.challenges.fr le 29 avril 2010

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