Plus d'immunité pour le président kazakh

La chambre basse du Parlement kazakh a adopté mercredi à l'unanimité des amendements constitutionnels accordant au président Noursoultan Nazarbaïev le titre de "chef de la nation", un statut qui renforce l'immunité du dirigeant du Kazakhstan, au pouvoir depuis la période soviétique. Le texte n'a pas encore été publié mais ses initiateurs avaient indiqué la semaine dernière vouloir ainsi renforcer l'immunité du président et l'élargir à sa famille, alors que l'opposition l'accuse de corruption et de népotisme dans ce pays regorgeant de ressources naturelles.

"Nous proposons que le premier président du Kazakhstan, chef de la nation, ne puisse être pénalement ou administrativement responsable pour tout acte commis en tant que président et une fois qu'il ne l'est plus", avait expliqué la semaine dernière Amzebek Jolchibekov. "Nous proposons d'étendre les garanties d'immunité à toutes les biens du premier président ainsi qu'à tous les membres de sa famille vivant avec lui", avait-il ajouté.

Ce nouveau statut de chef de la nation n'est pas sans rappeler l'ex-dictateur turkmène Saparmourat Niazov qui se faisait appeler Turkmenbachi (chef de tous les Turkmènes) et avait imposé un culte délirant de sa personnalité.

"Les amendements proposés ont été rédigés pour prendre en compte la mission historique du premier président du Kazakhstan", a déclaré devant ses collègues de la chambre basse, Rozakoul Khalmouradov, l'un des initiateurs du texte. Adopté par les députés du Majilis, il doit encore être validé par le Sénat, a rapporté l'agence officielle Kazinform. L'adoption définitive ne fait guère de doute, le parti de M. Nazarbaïev, Nour Otan, contrôlant tous les sièges du Parlement.

M. Nazarbaïev, au pouvoir depuis la période soviétique, ne donne aucun signe de vouloir céder la place. Son mandat actuel expire en 2012 mais une réforme constitutionnelle en 2007 l'autorise à se faire réélire autant de fois qu'il le souhaite.

Sur www.lefigaro.fr le 12 mai 2010