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lundi 5 juillet 2010

Le département de l'Agriculture des États-Unis prévoit que l'ancienne Union soviétique dominera les exportations de blé d'ici 2019

Si vous êtes de ceux qui s'intéressent à l'évolution du commerce des grains à l'échelle mondiale, le rapport sur le marché mondial qu'a publié en juin 2010 le département de l'Agriculture des États-Unis doit absolument compter parmi vos prochaines lectures. Selon ce rapport, la prochaine décennie marquera un tournant majeur dans la production et le commerce du blé à l'échelle mondiale. En effet, le département de l'Agriculture prévoit que les exportations de blé par la Russie, l'Ukraine et Kazakhstan augmenteront d'environ 50 p. 100 pour atteindre 50 millions de tonnes métriques (mtm) en 2019. Au cours des prochaines décennies, cette région pourrait compter pour plus de la moitié de la croissance des exportations mondiales de blé et même supplanter les États-Unis à titre de « grenier à blé de la planète ».

La production de blé aux États-Unis ne devrait augmenter que légèrement au cours de la prochaine décennie et l'on prévoit que les exportations pour 2001 à 2009 se situeront sous la moyenne. En revanche, les exportations de blé de la Russie, à elles seules, représenteront plus du double de celles des États-Unis d'ici 2019.

La part de la Russie, de l'Ukraine et du Kazakhstan
des exportations de blé du monde augmentera,
alors que la part de l'état uni diminuera...

RUK = la Russie, Ukraine, Kazakhstan
Source : Le département de l'Agriculture des États-Unis

Le département de l'Agriculture prévoit également que les parts du Canada, de l'Argentine et de l'Union européenne dans les exportations mondiales de blé diminueront, tandis que celles de l'Australie demeureront stables. À l'inverse, plus de 33 p. 100 des exportations de blé pourraient provenir de la Russie, de l'Ukraine et du Kazakhstan en 2019, comparativement à moins de 20 p. 100 en 2000.

Selon le département de l'Agriculture, le fait que ces trois pays soient devenus d'importants exportateurs de blé s'explique de deux manières. D'une part, la région a effectué une transition vers une économie de marché à la suite de l'effondrement de l'URSS. Vers la fin de l'époque soviétique, soit de 1987 à 1991, l'URSS importait environ 35 mtm (net) de grains annuellement, tandis qu'en 2009, les pays de l'ancienne Union soviétique ont exporté près de 55 mtm. Ce revirement a fait en sorte que 90 mtm de grains de plus sont aujourd'hui disponibles sur le marché mondial.

Ces surplus de grains exportables s'expliquent surtout par le fait que, pendant les années 1990, les secteurs de l'élevage dans ces pays se sont contractés de manière spectaculaire, ce qui a mis fin aux importations de grain et d'oléagineux et réduit de beaucoup la consommation intérieure de grains. Du coup, la région s'est mise à exporter.

D'autre part, les rendements en blé de la région n'ont cessé d'augmenter au cours des années 2000 – particulièrement en Russie et au Kazakhstan, où ils se sont accrus respectivement de 32 p. 100 et 25 p. 100. En outre, près de 50 millions d'acres inexploités ont été remis en cultures agricoles, ce qui s'est traduit par une augmentation de la production totale.

Les exportations de blé de Russe, d'Ukraine,
et du Kazakhstan augmentent…

Source : Le département de l'Agriculture des États-Unis

… parce que la production de blé à partir de ces trois pays augmente

Source : Le département de l'Agriculture des États-Unis

La hausse combinée de la production dans ces trois pays est principalement attribuable à l'avènement des « nouveaux exploitants privés », de grandes entreprises verticalement intégrées qui combinent agriculture primaire, transformation, distribution et, parfois, vente au détail. Les nouveaux exploitants s'intéressent surtout à la production de grains en raison du fort potentiel de profit qu'elle présente à l'exportation.

Une certaine incertitude persiste néanmoins quant à l'importance de la hausse prévue des exportations de blé de la Russie, de l'Ukraine et du Kazakhstan, car cette croissance des exportations ne se fera pas sans des investissements massifs dans les infrastructures, aujourd'hui désuètes et délabrées. Le caractère changeant du climat et de possibles restrictions à l'exportation pourraient également compromettre la constance de la région sur le plan de l'exportation. Ces facteurs d'incertitude atténueront probablement la croissance de la Russie, de l'Ukraine et du Kazakhstan à titre de fournisseurs mondiaux de blé, mais ne renverseront pas la vapeur.

Il est important pour les agriculteurs canadiens de comprendre ce vers quoi le Kazakhstan et d'autres pays se dirigent, car les répercussions sur le commerce et l'agriculture à l'échelle mondiale seront substantielles, en particulier si la croissance des exportations du Kazakhstan implique une baisse des exportations canadiennes.

Prévoir les grandes tendances mondiales, les voir venir, est la première étape pour se préparer aux changements incessants et inévitables qui auront des répercussions jusque sur les entreprises agricoles d'ici. Pour améliorer leur compétitivité, les agriculteurs canadiens devront innover et planifier de manière stratégique et sans doute, également, s'orienter vers d'autres marchés ou en développer de nouveaux.

Pour en savoir plus sur les prévisions du département de l'Agriculture des États-Unis, consulter la version intégrale du rapport à l'adresse suivante :
http://www.ers.usda.gov/AmberWaves/June10/Features/FSUWheat.htm

Publié par Al Scholz sur www.farmcentre.com le 5 juillet 2010
Al Scholz travaille en tant qu'agronome spécialisé en recherche dans une ferme de démonstration du nord du Kazakhstan de mai à octobre 2010.
Pour plus de renseignements, consultez son blogue au http://awellfedworld.tumblr.com/ (anglais seulement).

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