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lundi 2 janvier 2012

La récolte sanglante

Il est dit que les événements qui ont eu lieu 16 Décembre 2011 dans l'ouest du Kazakhstan, provient de forces extérieures. Je me souviens qu'au moment de la fête du jour de l'Indépendance, dans la ville pétrolière de Zhanaozen, des émeutes ont éclaté et se sont développées en cambriolage massif et pillage. En conséquence de quoi, 15 personnes sont mortes et des dizaines ont été hospitalisées.

Les affrontements dans Zhanaozen sont intervenus à un moment où le président Noursoultan Nazarbaïev, qui aime bien la France et Paris, a ouvert à Astana, la version kazakhe de l'Arc de Triomphe. Les citoyens étaient en fête.

Au Kazakhstan il existe plusieurs versions. Il y a celle qui dit que la grève a conduit à des émeutes et à des affrontements avec la police. Enfin ceux qui ont organisé la provocation parlent d'une grève pacifique du pétrole.

Selon les uns, l'organisation des émeutes ont impliqué des hauts fonctionnaires, qui donc, en déstabilisant la situation au Kazakhstan se préparent à prendre le pouvoir.

Selon les autres, il y a eu une intervention de forces étrangères. Il a plusieurs versions, qui ne diffèrent que pour savoir quelle est cette force extérieure. De l'Atlantique Ouest à l'Extrême-Orient, le choix géographique est vaste. Les tenants de cette version poursuivent par l'adage romain : «Il faut chercher à qui cela profite". Ceux qui voudraient influencer ou contrôler le gouvernement du Kazakhstan ne sont pas en pénurie. Le sous-sol du Kazakhstan regorge de tous ce que n'importe quel pays à besoin : pétrole, gaz, uranium, métaux rares.

Il y a un semblant d'unité sur quelle «puissance étrangère» pourrait influencer la situation dans les riches pays postsoviétiques. L'intrigue réside essentiellement dans l'étendue de l'implication des irréductibles détracteurs : Mukhtar Ablyazov et Rahat Aliyev. Dans le passé, ils étaient des ennemis qui avaient des buts et des objectifs différents. Ils forment aujourd'hui un tandem combinant leurs ressources, capacités et capitaux contre un ennemi commun : l'actuel président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev. Ici il convient de mentionner les griefs d'ordres privés : Mukhtar Ablyazov accuse qu'on lui a enlevé la banque BTA, et Rahat Aliyev, dans le fait qu'il a été privé de sa famille (son ex-femme est la fille aînée du président Noursoultan Nazarbaïev).

I
l est dit qu'Ablyazov et Aliyev n'étaient pas amis. Il y avait des controverses entre eux qui n'étaient pas seulement de nature politique. En 2003, Mukhtar Ablyazov était parmi ceux qui s'exprimaient contre Rahat Aliyev, qui avait déjà été accusé de maraudage (saisie violente du bien d'autrui), et de concurrence déloyale (contrôle du sucre au Kazakhstan). À cet égard, la surprise est que les antagonistes ont apparemment commencé à coopérer. En particulier, Rahat Aliyev est devenu un invité régulier à la télévision K+, détenue par Ablyazov.

La situation à Zhanaozen, à savoir la grève pétrolière, a duré 7 mois et pendant tout ce temps, il n'y a eu aucun affrontement entre grévistes et policiers. Si vous allez au cœur du conflit, d'abord il portait un caractère purement économique dans sa nature : les gens ont exigé des augmentations de salaire.

Au début, les revendications des travailleurs ont été satisfaites, plusieurs fois leur salaire a été augmenté. En Décembre 2011, les salaires de l'entreprise "Ozenmunaygaz" sont parmi les plus élevés au Kazakhstan, au sein du secteur pétrolier et par rapport aux travailleurs de différentes professions. Il a atteint 300 000 tenge (soit environ 1500€).

Dans la ville de Zhanaozen comme dans la plupart des zones où vivent les travailleurs du secteur pétrolier, le climat local est aride et le sol n'est pas propice à l'agriculture. L'eau et tous les produits alimentaires sont importés. Le prix moyen de toutes de ces marchandises est donc élevé. Par ailleurs, les familles des travailleurs d'« Ozenmunaygaz » sont également nombreuses (jusqu'à 6-8 personnes à charge).

Nous notons que la société "Ozenmunaygaz" est une filiale de la compagnie nationale "KazMunayGas", inclus dans la holding d'Etat "Samruk Kazina". Les salaires de ses employés sont plus élevé que celui des fonctionnaires ou employés du secteur public, mais inférieur au salaire perçu dans les entreprises étrangères. Comme dans une entité commerciale indépendante analogue à « Gaz de France » et « Areva », les litiges économiques ont été résolus entre employeurs et salariés, sans participation de l'État. Dans ces circonstances, "KazMunayGas" et "Ozenmunaygaz" ont décidé de ne pas se conformer aux revendications des grévistes. Ensuite, passé un délai déterminé, en l'absence de reprise du travail, elles ont commencé à licencier les travailleurs en grève. Pendant tout ce temps les syndicats ont refusé les propositions des différents partis d'opposition et des organisations, de mettre en avant des revendications politiques. A leur tour, les autorités kazakhes ont laissé aux parties, le soin de trouver un consensus, faute de quoi une autre décision sera prise par le tribunal.

A l'approche de la fête nationale du 20e anniversaire de l'Indépendance, Mukhtar Ablyazov et Rahat Aliyev ont soutenu les grévistes sur Internet. La connexion entre les événements de Zhanaozen et l'oligarque fugitif on pu être vue sur place, où les journalistes affiliés au canal d'Ablyazov K + étaient présents mais qui par la suite ont disparu aux quatre coins du monde.

Au Kazakhstan on dit également que Rahat Aliyev, ancien officier des services secrets kazakhs accusé d'avoir préparé un coup d'Etat militaire, pourrait être lié aux organisations ayant provoquées les affrontements. Certaines équipes de combat ont été identifiées, mais d'autres auraient échappées aux autorités. De tels groupes armés sont spécialement formés pour provoquer des affrontements avec la police, qui ont finalement affectés d'innocents travailleurs du secteur pétrolier. Ils ont poussé les gens à la mort.

Je ne sais pas quel est le rôle réel de Mukhtar Ablyazov et Rahat Aliyev, dans une tentative de "faire sauter" le Kazakhstan. Je ne connais pas l'étendue de leur implication dans cette situation.
Je ne sais pas si quelqu'un a anticipé que Zhanaozen pouvait être prise d'assaut, pillée et transformée en une base rebelle pour la propagation des troubles insurrectionnels dans d'autres localités de ce pays d'Asie centrale, auparavant pacifique.

Je ne sais pas s'il y a un lien entre les attentats terroristes, les bouleversements sociaux et les cataclysmes et le début de l'intégration entre le Kazakhstan, la Russie et la Biélorussie dans le cadre de l'Union eurasienne, comme le prétendent des politologues et certains journalistes kazakhs et russes.

Je ne sais pas comment se croisent les réalités géopolitiques avec les intérêts subjectifs des adversaires des autorités kazakhes.

Mais je sais que construire et faire la paix est plus difficile que de détruire et de faire du mal. Aussi, je sais que je n'accepterai pas chez moi celui qui tente de mettre le feu à sa propre maison. Mes condoléances à ceux qui ont perdu des êtres chers.

Par Tarik Yussuf


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