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mardi 2 juin 2009

Le Kazakhstan lance une opération mains propres dans ses sociétés d'Etat

ALMATY - Romandie News 2 juin 2009 - Le Kazakhstan a annoncé mardi un audit de tous les accords signés par ses sociétés d'Etat, à commencer par le secteur pétrolier, suite à un énorme scandale autour de la vente des mines d'uranimum de cette république d'Asie centrale, riche en ressources naturelles.

Le Fonds Samrouk-Kazyna, au sein duquel sont regroupées les entreprises publiques kazakhes, a annoncé cette décision après que les services de sécurité kazakhs (KNB) ont accusé lundi l'ex-patron de la société nucléaire Kazatomprom, Moukhtar Djakichev, de s'être approprié 60% des mines d'uranium du pays, un scandale qui se chiffrerait en dizaines de milliards de dollars.

"Suite aux infractions commises par l'ancienne direction de Kazatomprom (...) la direction du Fonds a décidé de mener des vérifications d'ensemble dans ses filiales", a indiqué Samrouk-Kazyna dans un communiqué. "Afin de mettre en évidence de possibles et similaires infractions à la loi, il a été décidé de prendre des mesures pour défendre les intérêts de l'Etat", poursuit le document.

Le monopole kazakh des hydrocarbures, Kazmunaïgaz a été placé au premier rang des sociétés visées par cet audit hors-normes, alors que l'entreprise a de nombreux contrats avec des mastodontes énergétiques comme l'Italien Eni, le Français Total et l'Américain Chevron. Kazatomprom n'était pas non plus un petit du secteur nucléaire, alors que le Kazakhstan, avec 20% des réserves mondiales d'uranium, ambitionne de devenir le leader de ce marché dès 2010 et dispose d'accords avec des géants comme le français Areva.

Les déboires judiciaires de M. Djakichev n'ont pas laissé de marbre certains investisseurs étrangers. La société canadienne Uranium One a ainsi perdu 30% de sa valeur en Bourse après que sa mine kazakhe de Kyzylkoum, achetée en 2005, a été mentionnée par les enquêteurs kazakhs. Mais les experts se veulent malgré tout rassurants, et estiment qu'il s'agit avant tout d'un changement au sein de l'élite kazakhe de cette ex-république soviétique dirigée depuis l'époque de l'URSS par Noursoultan Nazarbaïev. "Le gouvernement a dit (au sujet de Kazatomprom) que tous les contrats signés resteraient en vigueur, et Samrouk-Kazyna ne reviendra pas sur les engagements", estime Milena Ivanova-Venturini de la banque d'investissement Renaissance Capital à Almaty.

"Ce que tout le monde remarque c'est un vaste bouleversement des élites. Il y a beaucoup de changements et c'est dur de tous les interpréter, mais quelque chose se passe en coulisse", poursuit-elle. M. Djakichev n'est pas le seul haut responsable a être tombé en disgrâce ces derniers mois. Ainsi, l'ex-patron de la banque kazakhe BTA, Moukhtar Abliazov est en fuite après avoir été accusé notamment en mars de blanchiment d'argent. Ce dernier aurait d'ailleurs aidé, selon le KNB, M. Djakichev à monter le réseau de sociétés offshore à travers lequel il aurait pris le contrôle de 200.000 tonnes d'uranium.

Les détracteurs du régime kazakh s'étonnent que ce scandale concernant une marchandise aussi sensible et contrôlée que l'uranium n'a pas été découvert plus tôt, et estiment dès lors qu'il s'agit d'un règlement de compte politique. D'autant que, selon la presse, M. Djakichev était un proche de Rakhat Aliev, l'ex-gendre du président kazakh en fuite à l'étranger et qui a été condamné par contumace à 40 ans de prison pour meurtre et tentative de coup d'Etat en 2008.

Les services de sécurité kazakhes ont pour leur part démenti "fermement et totalement toute motivation politique derrière l'ouverture de l'enquête criminelle" contre l'ancien dirigeant de Kazatomprom.

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