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mardi 15 décembre 2009

Xinjiang : mise en service de quatre nouvelles lignes ferroviaires vers le Kazakhstan, l’Asie centrale et l’Europe orientale

À 2.360 km du point de départ à Lanzhou (capitale du Gansu), cette localité située au Col d'Alataw à la frontière sino-kazakh revêt une importance économique et commerciale névralgique pour les échanges quotidiens entre la Chine et l'Eurasie continentale

Longue de 1904 km, la ligne de chemin de fer Lanxin entre Lanzhou (capitale du Gansu) et Ürümqi relie la région autonome de Xinjiang au reste de la Chine. Longeant une longue portion de la mythique « Route commerciale de la Soie », cette ligne appartient partiellement à la seconde liaison eurasiatique continentale qui relie le Port de Lianyungang (Jiangsu, Chine orientale) à la métropole portuaire néerlandaise de Rotterdam.

Longue de 3.651 km entre Lianyungang et Ürumqi, celle liaison cruciale pour les échanges économiques et commerciaux entre les extrémités territoriales occidentale et orientale de la Chine comprend dans le Gansu le plus long tunnel ferroviaire chinois dénommé Wushaoling (21,05 km). Ce gigantesque ouvrage est composé de deux voies, l’une orientale inaugurée le 20 mars 2006 et l’autre occidentale mise en service en octobre 2006.

La construction initiale de la ligne Lanxin (Lanzhou-Ürümqi) s’étala sur 10 ans entre 1952 et 1962. Solennellement signé en 1954 par l’URSS et la Chine, un accord diplomatique prévoyait originellement une connexion ferroviaire entre le nord-ouest de la Chine et le Kazakhstan. En raison de la rupture sino-soviétique des années 1960, les travaux ferroviaires furent interrompus dès 1962 à Ürümqi. Néanmoins, les Russes poursuivirent leurs travaux et atteignirent en 1959 la zone frontalière soviéto-chinoise de Dostyk. La ligne russe fut interrompue durant 31 ans dans la localité frontalière de Dostyk (kazakh)/Druzhba (russe) dont le nom signifie ‘amitié’ dans les deux langues.

Face à la localité kazakh de Dostyk (province d’Almaty), se trouve côté chinois le Col d’Alataw (ou Alashankou en chinois). Ce col stratégique est également considéré comme la porte du Bassin de Djoungarie. Étendue désertique de 380.000 km² dans le Xinjiang septentrional, ce Bassin s’ouvre à l’ouest sur le Kazakhstan et est délimité au sud par les monts Tian Shan, à l’est par le Désert de Gobi, au nord par l’Altaï.

Dostyk et le Col d’Alashankou plongèrent durant 30 ans dans une hibernation économique et commerciale. Une extension routière relia à la fin des années 1980 le Xinjiang et le Kazakhstan toujours soviétique. La liaison ferroviaire entre les localités kazakh de Dostyk et chinoise de Alashankou fut officiellement inaugurée et mise en service le 12 septembre 1990. Les connexions routière et ferroviaire provoquèrent logiquement une véritable explosion des échanges commerciaux et économiques entre d’un côté la Chine et de l’autre l’Asie centrale, la Russie sibérienne et même l’Europe orientale.

Alashankou abrite désormais la gare ferroviaire la plus occidentale de la branche septentrionale de la ligne Lanxin longue actuellement de 2.360 km. L’extension ferroviaire septentrionale relie sur 477 km la capitale régionale du Xinjiang Ürümqi et le terminus frontalier Alashankou où transite par voies ferrée et routière un volume total de 90 % des importations et exportations commerciales pour le Xinjiang. On mesure concrètement l’importance économique, commerciale mais également géopolitique et géostratégique du Col d’Alashankou.

Mise en service au début des années 1990, la branche méridionale de la ligne Lanxin démarre près de Turpan (est d’Ürümqi) et circule jusqu’à Kasghar, ancien débouché de deux routes commerciales de la Soie qui évitaient le Désert de Taklamakan.

Remarquons néanmoins que les lignes ferroviaires chinoise et russo-kazakh ont des écartements différents pour les rails. Avec un écartement de rail à 1.435 mm, la Chine est en conformité avec le reste de l’Europe tandis que la Russie et le Kazakhstan ont un écartement de rail plus large, fixé à 1.520 mm. Conçu au cours de 2007, un nouveau projet ferroviaire vise à construire avec un écartement standard une ligne de contournement transcontinentale reliant la Chine à l’Europe.

Selon des déclarations gouvernementales effectuées le 5 novembre 2009 à Ürümqi, quatre nouvelles lignes ferroviaires entreront en service d’ici fin décembre dans le nord de la Région autonome de Xinjiang. Lors d’une conférence de presse, des fonctionnaires du gouvernement régional indiquèrent que les quatre axes ferroviaires relieront pour la première fois des communes urbaines du Xinjiang septentrional (Yili, Altay, Karamay) à d’autres provinces chinoises et même à des localités d’Asie centrale.

Selon le chef du bureau ferroviaire basé à Ürümqi, les ouvriers parvinrent à éviter d’éventuels désastres géologiques mais surtout à effectuer des contournements afin de protéger des réserves naturelles et des sites historiques.

Longue de 286 km, la première ligne ferroviaire relie le district de Jinghe à la zone commerciale franche de Horgos à la frontière kazakh. Bénéficiant d’un accès facile en Asie centrale, Horgos constitue la plus vaste zone frontalière d’échanges commerciaux.

Officiellement mis en service le 6 décembre 2009, un deuxième axe ferroviaire dans le Xinjiang devrait considérablement renforcer les transports et les communications entre d’un côté la Chine et le Kazakhstan, mais également vers l’Asie centrale et l’Europe orientale. Longue de 381,5 km, cette ligne relie la capitale régionale du Xinjiang au district de Jinghe et coûta 2,77 milliards $. Roulant à une moyenne de 120 km/heure, cette infrastructure ferroviaire également baptisée « deuxième ligne Ürümqi-Jinghe » est déjà dotée d’une capacité de transport de 67,1 tonnes, qui pourrait même atteindre 91,7 tonnes dans un proche futur. Les investissements initiaux de ces deux lignes s’élevaient à 8,8 milliards de Yuan (1,3 milliard $).

D’un coût final de 5,5 milliards de Yuan, la troisième ligne ferroviaire relie sur 468,5 km les agglomérations de Kuitun et Beitun. D’un coût total de 2,5 milliards de Yuan, le quatrième et dernier axe ferroviaire relie sur 264 km Ürümqi et Junggar.

Avec ce spectaculaire développement des infrastructures ferroviaires combiné au considérable renforcement des échanges commerciaux et économiques sino-kazakhs, l’Eurasie continentale accroit inéluctablement son importance géopolitique et économique « régionales ».

Structure intergouvernementale eurasiatique fondée à Shanghaï les 14 et 15 juin 2001, l‘Organisation de Coopération de Shanghaï (OCS) comprend six membres permanents, la Russie, la Chine et quatre nations d’Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizistan). Basée sur la coopération bilatérale et inter-régionale dans de multiples domaines entre ses six membres permanents, l’OCS compte également quatre pays observateurs : la Mongolie depuis 2004, l’Inde, l’Iran et le Pakistan depuis 2005. Si le statut d’observateur fut logiquement refusé aux USA en raison de leur impérialisme agressif, la Biélorussie et le Sri Lanka devinrent néanmoins en 2009 des partenaires de discussion de l’OCS.

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