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samedi 13 mars 2010

Le ferrochrome et le watt

Avis aux investisseurs ! Il faut avoir l'oeil sur le ferrochrome et ne pas se laisser écoeurer par son pic à 2,13 dollars la livre en septembre 2008 suivi d'un abysse à 0,69 dollar en avril 2009 : l'avenir lui semble en effet promis, et sa remontée au-dessus du cours de 1 dollar la livre indique que certains sont d'ores et déjà sur le qui-vive.


Voici les ingrédients de ce succès annoncé. D'abord, l'inévitable Chine, qui a un besoin forcené de ce "petit" métal (à peine 8 millions de tonnes produits dans le monde chaque année) qui rend inoxydables les aciers qu'elle produit à tour de bras. Et Dieu sait qu'il en faut de l'acier pour construire des automobiles et des tours, lorsque la croissance semble enfin de retour !


Une hausse par les coûts

Mais la vraie raison de l'ascension du ferrochrome, c'est l'Afrique du Sud. Celle-ci détient 72 % des réserves mondiales de chrome et souffre d'un déficit chronique en électricité pour le transformer en ferrochrome par électrolyse. De quoi faire peur aux sidérurgistes.

L'inflation des cours est donc inévitable. "C'est ce que nous appelons le cost push, la hausse par les coûts, explique Olivier Eugène, gérant actions chez Axa IM. Les coûts de production, notamment du kilowatt-heure sud-africain, dont le prix devrait doubler en cinq ans pour pouvoir investir dans des centrales, gonfleront inévitablement les prix. Et si la demande se dérobe devant ce renchérissement, cela fera aussi monter les prix du ferrochrome parce que l'Afrique du Sud cessera d'en produire, provoquant une pénurie."

En effet, ni le deuxième détenteur de réserves de chrome (12 %), le Zimbabwe, dont l'économie est en lambeaux, ni le troisième, le Kazakhstan (4 %), ne sont en mesure de remplacer l'Afrique du Sud.

Quoi qu'il arrive, le ferrochrome coûtera plus cher, les usines du kazakh ENRC (Eurasian Natural Ressources Co), du suisse Xstrata, et du sud-africain Samancor (60 % de la production mondiale à eux trois) tournant déjà au maximum de leur capacité.

Les gagnants de ce jackpot seront peut-être les nombreux Sud-Africains qui vivent dans le noir : les producteurs nationaux de ferrochrome paieront sans barguigner les hausses du kilowatt, permettant à l'électricien national Eskom de plus vite raccorder les townships au réseau.

Côté investisseurs, la combine pour participer aux gains semble moins évidente, le ferrochrome n'étant pas coté, et son prix dépendant des contrats trimestriels signés entre mineurs sud-africains et sidérurgistes européens.

Chez Axa IM, on parie sur ENRC, car l'industriel kazakh a de bien beaux atouts : il est coté à Londres depuis plus de deux ans; le Kazakhstan est excédentaire en électricité. Dernier avantage, ENRC est lui-même producteur d'électricité. Autrement dit, il profitera et de la hausse du cours du métal et de celle de l'électricité.

Ne manque plus qu'une reprise franche et mondiale.


Alain Faujas sur www.lemonde.fr le 13 mars 2010

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