Cours de l'uranium U3O8 (ligne bleue foncée) en US $ la livre
Salida Capital, le meilleur hedge fund canadien avec une performance de 181,55% en 2009, connaît bien le secteur de l'énergie (+226,33% pour son fonds Global Energy). Un de ses gestionnaires, Brian Trenholm, nous parle du renouveau de l'uranium.
C.B. Comment voyez-vous le monde après la crise de 2008 ?
Brian Trenholm
Il me semble probable que les pays développés oscilleront entre des phases d'expansion et de récession. De nouveaux plans de relance seront nécessaires.
Tant que les Etats poursuivront une croissance monétaire et continueront à augmenter des déficits budgétaires, les mines d'or et le métal jaune seront un point d'encrage de nos portefeuilles. Le pétrole, pris en sandwich entre une production ample qui provient de l'OPEP et la forte demande des pays émergents, devrait évoluer entre 70 et 80 $ le baril. A long terme, seul le développement très rapide des énergies nouvelles et du nucléaire civil pourrait éviter que l'or noir franchisse durablement le seuil des 100 $.
C.B. L'uranium vient de perdre 70% : est-ce une opportunité d'achat ?
C.B. Pourquoi le pétrole, dont le cours vient de doubler, n'a pas entraîné l'uranium à la hausse (42 $) ?
C.B. La faiblesse du prix de l'uranium est-elle durable ?
De toute façon, à long terme, le déséquilibre structurel entre une production mondiale de 127,9 millions de livres et une demande de 170 millions de livres garantit la hausse des cours.
C
B.T. Oui. En 2009, la production mondiale de l'oxyde U3O8, qui a augmenté de 12,3% par rapport à 2008, ne progressera plus que de 3,9% en 2010.
La demande, elle, bénéficie du retour en grâce du nucléaire. Face aux 436 réacteurs en activité, 53 nouvelles unités sont en construction, 141 unités sont planifiées et 327 nouveaux projets sont à l'étude. Plus de 50% de cette progression viendra de Chine, de l'Inde et de la Russie.
Même le président Obama vient de signifier le retour des Etats-Unis au nucléaire. Par exemple, le 17 février, l'administration a annoncé l'octroi d'un prêt de 8 Mds $ pour la fabrication de deux réacteurs dans l'Etat de Géorgie. Avec cette annonce, Washington espère réduire la dépendance énergétique du pays et ses émissions polluantes.
C.B. Les stocks militaires ne sont-ils pas pléthoriques ?
B.T. Depuis 1990, les déficits énormes ont été comblés essentiellement par le recyclage des matières fissibles en provenance des stocks stratégiques américains et russes. Il est très difficile de savoir quand les Russes cesseront de mettre de fortes quantités de métal radioactif sur le marché, mais ce moment viendra nécessairement, et le prix de l'uranium pourrait alors facilement revenir vers 100 $.
C.B. Et les nouvelles technologies de recyclage de l'uranium ?
B.T. Il n'y a pas d'innovations qui permettent, à moyen terme, de réduire le grand déficit de ce marché. Les prix de l'uranium ne peuvent que monter.
Interview de Brian Trenholm, propos recueillis par Claude Bejet
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