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vendredi 16 avril 2010

Epilogue au Kirghizistan

Les bons offices des Etats-Unis, de la Russie et du Kazakhstan ont évité la guerre civile au Kirghizistan, République instable et pauvre de l'Asie centrale ex-soviétique aux portes de la Chine. Jeudi 15 avril, le président déchu, Kourmanbek Bakiev, a quitté le pays. Avant de partir, il a signé sa démission, donnant du même coup une légitimité au gouvernement provisoire de son opposante, Rosa Otounbaïeva.

Honni pour le système de népotisme et de corruption qu'il avait mis en place, Kourmanbek Bakiev avait dû fuir Bichkek, la capitale, au moment des émeutes du 7 avril, lourdement réprimées (84 morts). Réfugié dans son fief de Djalalabad, au sud, le président faisait monter les enchères, jouant sur les divisions claniques, menaçant le pays de partition. Dans la soirée de jeudi, un avion militaire l'a emmené, lui, sa femme et deux de leurs enfants, vers la ville de Taraz, au Kazakhstan voisin.

M. Bakiev est parti sans emmener avec lui tous les membres de son clan. Un mandat d'arrêt a été lancé contre un de ses frères, Djanich, l'ancien chef de la garde présidentielle accusé d'avoir donné l'ordre de tirer sur les manifestants le 7 avril. Restera-t-il au Kazakhstan, où l'ancien premier ministre kirghiz Daniar Oussenov a réussi dans les affaires ? Choisira-t-il la Turquie, où il a investi ? A moins qu'il ne se rende en Lettonie, où son fils Maxime a fait fortune.

Son exfiltration a été arrangée par la Russie, les Etats-Unis et le Kazakhstan, à la tête actuellement de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Cette concertation en dit long sur l'importance stratégique du Kirghizistan, où les Etats-Unis et la Russie possèdent chacun une base militaire.

La base américaine de Manas sert de tête de pont aux opérations en Afghanistan. Moscou soutient mais ne voit pas d'un bon oeil la présence des "boys" dans son arrière-cour. Avec la crise, ces griefs ont été laissés de côté. Dans un communiqué publié jeudi, le Kremlin a critiqué le régime du président kirghiz pour son incapacité à résoudre les problèmes sociaux. La Russie a promis de verser 37 millions d'euros (une partie à titre gracieux, l'autre sous forme de prêts).

De leur côté, les Etats-Unis, qui versent déjà aux Kirghiz 34,6 millions d'euros par an, vont maintenir leur aide en échange de la reconduction du bail de Manas. Pendant les troubles, la base avait interrompu ses activités, qui ont repris jeudi. Sous perfusion depuis des années, le pays est en quête d'argent frais, car les caisses de l'Etat ont été vidées par M. Bakiev avant son départ, un "vol" pointé du doigt par le premier ministre russe, Vladimir Poutine, qui s'est entretenu à plusieurs reprises avec le satrape déchu.

Marie Jégo sur www.lemonde.fr le 16 avril 2010

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