
en or, trouvée dans le sud-est du Kazakhstan
Almaty, CSM RK, KP 22030/11
Exposition présentée dans les salles du Panthéon bouddhique du musée Guimet à Paris du 29 octobre au 31 janvier
On y découvre des éléments archéologiques et ethnologiques, souvent fort intéressants, sur un pays mal connu en Occident, région de steppes et de peuples cavaliers nomades.Parmi les merveilles de cette petite exposition (trois salles), inhabituelle pour le musée Guimet, de somptueuses pièces scythes en or.
On regrettera pour autant qu'elle n'offre pas un fil conducteur clair au visiteur: entre archéologie et ethnographie, celui-ci a parfois du mal à s'y retrouver...Pour les Européens, l'histoire du Kazakhstan, territoire situé au sud de la Sibérie et s'étendant de la mer d'Aral à l'ouest aux monts Tan à l'est, aux confins du monde chinois, commence avec les écrits du Grec Hérodote au Ve siècle av. J.-C. On y trouve alors un large ensemble de peuples indo-européens: d'abord regroupés en communautés d'agriculteurs sédentaires, ceux-ci évoluent ensuite vers le nomadisme. Ils se mettent alors à pratiquer la transhumance des troupeaux protégés par des pasteurs armés.

sud-est du Kazahhstan (VII-IVe av. J.-C.) (Almaty, CSM RK, KP 23733)
Ces peuples sont en contact avec tous les grands empires de l'Antiquité. Les Grecs les appellent Scythes, les Perses Sakas, les Chinois Sais. Redoutables guerriers, ils affrontent ou aident, selon les périodes, les armées de leurs puissants voisins. Ils sont notamment reconnus comme excellents éleveurs de chevaux, à qui l'on doit l'invention de pièces de harnachement, notamment des éléments de mors.
Les Scythes fabriquaient pour leurs cérémonies rituelles et fêtes saisonnières des objets aux motifs inspirés de silhouettes simplifiées d'hommes et d'animaux (félins, chevaux...): chaudrons, autels circulaires... Il s'agissait de capter quelque chose de la puissance et de la grâce de l'être vivant.

découvert dans le sud-est du Kazakhstan (Almaty, CSM RK, KP 11171)
Ils ont également développé une orfèvrerie somptueuse au style animalier très caractéristique, dont l'exposition présente de fort belles pièces. Son abstraction prend ses racines dans la tradition ornementale du Proche-Orient, notamment babylonienne et perse. Représentations de daims, panthères, bouquetins, oiseaux symbolisent différents éléments: la force, la majesté, l'éclat du soleil...

trouvée dans le sud-est du Kazakhstan (Almaty, CSM RK, KP 22030/11)
Les objets ornent coiffes et vêtements des guerriers et accompagnent dans leurs tombes les chefs de ces communautés nomades. Situés le long de la fameuse Route de la soie, les territoires de ce qui deviendra le Kazakhstan voient passer de nombreux de peuples et de religions. Notamment celle des nestoriens, chrétiens adeptes des thèses de Nestorius, patriarche de Constantinople (381 ? - 451), qui choisissent le rapprochement avec l'empire perse pour résister à Rome.Les steppes kazakhes voient aussi passer l'islam, actuel religion du pays. L'islam s'y est juxtaposé à l'ancien fond chamaniste des populations nomades. Sans toutefois parvenir à l'évincer totalement. Différents objets et inscriptions à caractère religieux sont ainsi présentés dans l'exposition. Celle-ci évoque le baksy, chamane musicien des Kazakhs. Ce personnage, qui reçoit sa force et son esprit par héritage familial, chante au moyen d'un kobyz, sorte de viole à deux cordes. Cet instrument est tailllé dans un arbre désigné par le chamane selon les indications des esprits.

découverte dans le sud-est du Kazakhstan (Almaty, CSM RK, KP 19662/2)
Le visiteur aura également la surprise de découvrir l'intérieur d'une yourte, l'habitat des nomades kazakhs. Le mot vient lui-même d'un terme turque signifiant "le pays", "le lieu où le campement est dressé". Un élément fort intéressant mais dont on se demande s'il n'aurait pas davantage trouvé sa place dans une autre exposition à la vocation ethnographique clairement affichée...
Informations pratiques
"Kazakhstan: hommes, bêtes et dieux de la steppe"
Du 29 octobre 2010 au 31 janvier 2011
Musée Guimet - Galeries du Panthéon bouddhique 19 avenue d'Iéna, 75116 Paris
Ouvert tous les jours de 10 h à 18 h (fermeture de la caisse à 17h15, des salles à 17h45). Fermeture le mardi, le 25 décembre et le 1er janvier.
Plein tarif: 8 €; tarif réduit: 6 €

trouvée dans le sud-est du Kazakhstan (Almaty, CSM RK, KP 26860)
Par LRD sur http://culture.france2.fr/ le 5 novembre 2010
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