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vendredi 29 octobre 2010

Le Tout-Paris se met à table avec un autocrate

    Il y a des chefs d'Etat qui savent trouver les mots justes quand il le faut. «Je soutiens monsieur Sarkozy de tout mon cœur dans toutes ses réformes !» a clamé mercredi soir à Paris le président kazakh, Noursoultan Nazarbaïev, devant une bonne partie de l'élite politico-industrielle française qui, bien sûr, l'a applaudi à tout rompre. Il est vrai qu'à plus de 70 ans, celui qui se considère comme le seul, unique et tout puissant «Chef de la nation» est loin d'imaginer prendre un jour sa retraite. Il est vrai aussi que le Kazakhstan ne peut que se féliciter du soutien appuyé de la France sur tous les dossiers qui lui tiennent à cœur : diplomatique (le pays accueille en décembre le sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe dont il assure la présidence tournante grâce, notamment, à l'appui de Sarkozy), mais aussi et surtout économique.

    «Tolérance». En visite officielle à Paris, Nazarbaïev a ainsi accordé, dans la seule journée de mercredi, pour plus de 2 milliards d'euros de contrats aux industriels français qui faisaient la queue pour obtenir leur part du pactole. Alstom a emporté 295 locomotives, Eurocopter 45 hélicoptères, Astrium un centre d'assemblage et de test de satellites, et Areva une co-entreprise de fabrication de combustible nucléaire !

    On comprend pourquoi ils arboraient tous une mine réjouie le soir, lors de ce dîner de gala organisé par un lobbyiste franco-américain, Felix Marquardt, dans les salons de l'hôtel d'Evreux, place Vendôme à Paris. Tous, ils étaient tous là : les stars du show-biz (Régine, Patricia Kaas, Gérard Depardieu), des lettres (Hélène et Emmanuel Carrère d'Encausse), de la politique (l'ex-ministre des Affaires étrangères Roland Dumas, le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant), et bien sûr les frères et sœur ennemi(e)s de l'énergie (les patrons de Total, Christophe de Margerie, d'Alstom, Patrick Kron, de GDF Suez, Gérard Mestrallet, d'Areva, Anne Lauvergeon...). Tous à trinquer à la santé de cet «îlot de stabilité et de tolérance dans une région en proie aux extrémismes». Et tant pis pour le régime autoritaire (dont Roland Dumas se félicitait d'avoir rédigé la Constitution), tant pis pour l'avenir incertain du pays (la succession de Nazarbaïev risque d'être une partie difficile)…

    Gisements. L'essentiel est d'avoir la main sur un des plus importants gisements de pétrole, d'uranium (un possible substitut au Niger pour Areva ?), de silicium, de chrome, d'or et d'argent de la planète. Pour y parvenir, la France est prête à tout, et notamment à des transferts de technologies massifs. Nazarbaïev a donc de bonnes raisons de soutenir et remercier Sarkozy qui lui propose non seulement les investissements mais aussi les technologies. «Ce que personne d'autre ne nous propose», a souligné le président kazakh.

    Par Alexandra Schwartzbrod sur www.liberation.fr le 29 octobre 2010

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