Vous êtes à la recherche de personnels pour des postes au Kazakhstan?

Eurokaz peut vous aider en publiant votre annonce sur le site de son portail
Eurokaz News, section "
Offre d'emploi"

vendredi 4 février 2011

Tranquille, Nazarbaev prépare sa réélection

En annonçant des élections anticipées, le président Nazarbaev met fin à une partie de ping pong institutionnelle destinée à prolonger son mandat. C'est qu'il est à peu près assuré de remporter le scrutin, estiment la plupart des observateurs.
 
Le 31 janvier, le président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaev a réglé "le problème politique et juridique" concernant son mandat présidentiel qui mobilise le pays depuis fin décembre. Dans un discours à la nation, il a proposé la tenue le 1er mai 2011 d'une élection présidentielle anticipée, deux ans avant la date prévue. "C'est une solution qui réconcilie tout le monde et qui prend en considération à la fois la volonté de notre peuple et notre fidélité aux principes démocratiques", a-t-il déclaré lors de sa déclaration reprise par le journal kazakh Liter.

En décembre, une intitiative populaire proposait de prolonger son mandat jusqu'en 2020 sans élection, mais par la voie référendaire. Nazarbaev, en poste depuis 20 ans, ne voulait pas du referendum. Mais le Parlement s'est opposé à lui, en approuvant le 14 janvier les amendements à la Constitution nécessaires à sa tenue. Le 17 janvier, Nazarbaev a refusé d'approuver les amendements et soumis la question à la Cour constitutionnelle. Le 31 janvier, celle-ci a estimé que la décision du Parlement était inconstitutionnelle. Nazarbaev a annoncé des élections anticipées.

Même si une dizaine de candidats de l'opposition peuvent tenter de se mesure à Nazarbaev, nul ne doute de la victoire de celui qui, depuis 2010, porte le surnom officiel d'Elbassy [leader / tête de la nation]. "Je pense qu'il obtiendra plus de 90 % des voix, car au Kazakhstan, on est en présence d'un soutien total et entier au chef de l'Etat", confie Ermoukhamet Ertysbaev, conseiller politique du président, dans les colonnes du journal moscovite Kommersant. "S'il y avait au Kazakhstan une véritable compétition politique, Nasarbaev ferait face à des concurrents forts, mais la situation est telle que personne ne peut le concurrencer", remarque également l'expert kazakh Dossym Satpaev.

"La réforme constitutionnelle de 2007 autorise le chef de l'Etat à être réélu autant de fois qu'il le souhaite", rappelle le spécialiste russe Iouri Solozobov dans Nezavissimaïa Gazeta. "Si Nazarbaev a décidé de briguer un [quatrième] mandat, c'est qu'il est certain de remporter une victoire brillante." Pourquoi Nazarbaev, qui est considéré comme le fondateur de l'Etat kazakh indépendant (depuis 1991) et comme un dirigeant efficace, est-il indéboulonnable et réellement soutenu par une partie de la population, alors que des opposants ne manque pas ? La principale raison serait la peur du scenario kirghiz, où des affrontements sanglants ont mené à la chute du président Bakiev en avril 2010. Selon Iouri Solozobov, "l'existence de l'Etat kazakh [premier de toute l'histoire de ce peuple de nomades des steppes] est une chose trop précieuse pour la soumettre à des épreuves aux conséquences irréparables". La majorité de la population vit selon le principe qu'il faut "éviter le pire" et aspire avant tout à une stabilité politique, quelles qu'en soient la nature et la source.

Cependant, "notre pays a été créé par et pour un seul homme: Nazarbaev", rappelle Dossym Satpaev. "Le spectacle autour du référendum a montré une fois de plus qu'une seule personne décide de tout. Le vrai problème est de savoir qui lui succédera. Son départ, si le mécanisme de passation du pouvoir n'est pas établi, pourrait provoquer un scenario à la kirghize , à la tunisienne ou à l'égyptienne. Le temps joue contre le septuagénaire Nazarbaev.  Et ça, c'est une vraie bombe à retardement".
 
Sur www.courrierinternational.com le 3 février 2011
 

0 Comments: