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mardi 31 mai 2011

Areva et Rhodia s'unissent pour développer terres rares et uranium

Le numéro un mondial du nucléaire et le géant de la chimie viennent de signer un accord pour développer et exploiter ensemble des gisements mixtes d’uranium et de terres rares situés « un peu partout dans le monde », et en particulier au Kazakhstan.

Areva et Rhodia ont annoncé mardi 31 mai avoir signé un accord de collaboration pour la valorisation de gisements combinant uranium et terres rares, indique un communiqué commun des deux groupes. Probablement situés en dehors de Chine, l’extraction sera effectuée soit sur des gisements déjà en activité, soit sur des nouveaux projets, nous a précisé un porte-parole de Rhodia.

« Cette collaboration ouvre la voie au développement de gisements au potentiel inexploité et témoigne des synergies existantes entre nos deux groupes. Elle permettra à Areva d’accéder à de nouvelles sources d’uranium et de contribuer aux approvisionnements en métaux stratégiques d’acteurs comme Rhodia », a déclaré Sébastien de Montessus, le directeur de l’activité minière d’Areva.

Il s’agit en effet, pour les deux partenaires, de mutualiser leurs compétences afin d’exploiter et de développer de tels gisements combinant ces deux « ressources stratégiques », précise le communiqué. Les gisements de terres rares sont souvent combinés avec des ressources d’uranium et de thorium, créant une mine difficile à exploiter d’un point de vue environnemental. En 2007 Areva s'était déjà associée à Northern Minerals pour exploiter des gisements d'uranium et de terres rares en Australie.

Au Kazakhstan, le japonais Toshiba, associé au Jogmec et à Kazatomprom, le champion local de l’atome, ont annoncé en juillet 2009 leur intention d’extraire des terres rares. La technologie consiste à extraire du dysprosium, du néodyme et du rhénium par électrolyse d'une solution d'acide sulfurique rejetée lors de la lixiviation du minerai d'uranium. Cette solution contient les terres rares présentes dans le minerai et dissoutes en même temps que l'uranium. Leur extraction étant difficile, l'acide sulfurique était auparavant rejeté. Toshiba a depuis développé une technique d'électrolyse pour valoriser ce déchet et récupérer 5% des terres et métaux rares qu'il contient.

L’expertise de Rhodia, pourrait permettre aux deux associés de procéder de même sur les gisements d’uranium déjà exploités par Areva au Kazakhstan. Un projet qui sera facilité par la volonté du pays d’Asie Centrale de devenir un grand des terres rares après être devenu en quelques années le numéro un de la production d’uranium. Rhodia, qui était à la recherche de nouvelles sources d’approvisionnements après la mise en activité de Lynas, utilise beaucoup de terbium dans ses luminophores. Areva pourrait également utiliser du gadolinium, dont les propriétés d’absorbation permettent de réguler les flux de neutrons dans les centrales nucléaires.

« La combinaison de notre expertise industrielle en traitement et purification des concentrés de terres rares avec le savoir-faire d'Areva dans l'uranium est un facteur clé de succès de ce projet », explique le directeur industriel de Rhodia Rare Earth Systems, Frédéric Carencotte. Pour lui, cet accord représente « une nouvelle étape dans la politique de diversification engagée par le groupe pour sécuriser son accès aux terres rares les plus recherchées ».

Prochaine étape du projet, la mise en place d’audits techniques et d’études communes sur les gisements identifiés, « situés un peu partout dans le monde », indique Areva. Le nombre et la situation géographique de ces gisements n’ont cependant pas encore été officiellement communiqués par les deux groupes. Ce programme devrait s’échelonner sur une période maximale de dix ans, précise Areva. Il ne s’agit donc pour l’instant que d’une lettre d’intention, un MoU (memorandum of understanding), mais la précipitation de l’annonce est probablement liée à l’introduction en bourse d’Areva. La forme concrète – joint-venture, études communes, …– que prendra le partenariat devrait être connue d’ici à la fin de l’année.

Par Léopoldine Lanfrey & Daniel Krajka le 31 mai 2011 sur http://indices.usinenouvelle.com

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